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Analyses - 27 avril 2004

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avril 2004

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Les parcs à thèmes en Amérique du Nord: maturation, consolidation et diversification

Ces dernières années, l’industrie des parcs à thèmes a connu une expansion rapide. C’est en Europe et au Japon que la croissance s’est focalisée ces derniers temps, puisqu’aux États-Unis, l’industrie est arrivée à maturité après 30 ans de progression. À ce chapitre, le Québec n’occupe pas une place de choix et pourtant Edmonton a réussi un exploit.

Bref, en 2004, les maîtres mots de ce secteur sont: maturation, consolidation et diversification.

Réalité américaine

L’industrie des parcs d’attractions aux États-Unis est de loin la plus grande du monde. On compte approximativement 40 parcs à grande échelle et 55 parcs de grandeur moyenne. Durant les dix dernières années, ceux-ci ont vu leur croissance friser un taux annuel composé d’environ 3%.

Caractérisé par une période de lancement, initiée par Disney vers la fin des années 1950-1960 et suivie d’une période de croissance rapide durant les années 1970-1980, ce secteur vit actuellement une phase de maturation qui nécessite une diversification et l’instauration de nouveaux concepts.

Trois grands principes

Puisque l’industrie devient de plus en plus concurrentielle, il est nécessaire de tenir compte des trois grands principes suivants:

  • Création d’une identité unique: par le développement d’un caractère propre (comme Mickey et ses amis), une forme architecturale originale, des événements et une programmation spéciale ou une combinaison de ces derniers;
  • Proposition d’une masse critique d’attractions: selon certains analystes, le niveau d’investissement pour attirer le touriste international doit généralement excéder 150 millions $US. Le succès sera plus important si la haute technologie est combinée avec un service de qualité;
  • Développement d’activités complémentaires: comme les hôtels haut de gamme, proposer des équipements permettant la tenue de séminaires et de conférences, des activités sportives – golf, tennis, nautisme, excursions touristiques dans la région, etc.

Diversification et retailtainment

Face à l’explosion du nombre de «baby-boomers», plusieurs de ces attractions ont compris la nécessité de revoir leur positionnement. Jadis situés aux abords des grandes villes (au temps où le terrain était peu coûteux), les lieux de divertissement commencent à réintégrer les zones suburbaines en se localisant, par exemple, dans des centres commerciaux. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le retailtainment (une contraction des mots retail, distribution et entertainment, divertissement).

Certains magasins, qualifiés déjà «d’espaces d’aventure» ou encore de «lieux de vie», offrent des mises en scène d’un niveau jusqu’à maintenant pratiquement inégalé: décors de cinéma, ambiance de parc d’attractions, etc.

Et l’on voit apparaître de nouveaux types de centres de divertissements, conviviaux, ludiques et interactifs, parfois combinés à des activités récréatives extérieures comme un mini-golf, des restaurants à thèmes, des attractions spécifiques pour les enfants, des mini-aquariums et beaucoup plus (par exemple, le West Edmonton Mall).

West Edmonton Mall

En raison des retombées directes (chiffre d’affaires au m²) et indirectes (image des enseignes), ce phénomène ne peut être réduit à une simple anecdote. Selon certains spécialistes du secteur, cette diversification devrait continuer tandis que les entrepreneurs cherchent de nouveaux créneaux encore mal ou inexploités.

Un complexe récréotouristique à Mirabel?

La dernière semaine d’avril, les administrateurs de l’aéroport de Mirabel ont lancé un appel d’offres international afin de trouver un locataire pour l’aérogare, l’édifice à bureaux de huit étages et le stationnement adjacent de 5000 places. Les personnes intéressées ont jusqu’au 15 septembre de cette année pour soumettre leur projet et leur plan d’affaires.

Pourquoi ne pas recycler cet espace gigantesque en centre récréotouristique: paint-ball, quilles, karting, salle d’escalade…? Un projet «gigantesque et délirant», à l’image du Technoparc que les frères Reichman voulaient aménager sur le Bikerdike, dans le port de Montréal.

Ou de nouveaux studios de tournage pour l’industrie cinématographique?

Ailleurs dans le monde, des aéroports industriels et de passagers ont été recyclés: en centre sportif (le complexe Helliniko, construit sur le site de l’ancien aéroport d’Athènes, en Grèce), en parc d’exposition et centre de congrès (comme Alpexpo, le centre d’exposition de Grenoble, en France), en centre de Formule 1 ou de tennis, en Disneyland, etc.

Voir aussi

West Edmonton Mall
L’offre d’hébergement dans un parc d’attractions constitue un avantage concurrentiel

Sources:
– Hotel News Resource. «Travelers Who Visit Theme And Amusement Parks Prove To Be A Lucrative Market», 9 avril 2003.
– Euromonitor. «Theme Parks in the USA», septembre 2003.
– Jones, Clive B. et John Robinett. «The Future of Theme Parks in International Tourism», Economics Research Associates (San Francisco) [www.econres.com].
– Le Droit. «Mirabel se cherche des locataires», 29 avril 2004, p. 28.

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