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Analyses - 19 mai 2004

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mai 2004

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Tourisme vert: des racines et des ailes

En Grande-Bretagne, en France, tout comme au Québec, le tourisme de jardins fait de plus en plus d’adeptes. Plus qu’une mode, le tourisme vert est devenu une tendance forte de notre société. Pas de doute, ce créneau a des ailes!

Le tourisme de jardins fait un tabac en France

En France, la notion de «tourisme de jardins» est apparue il y a dix à quinze ans et connaît un succès grandissant. Le territoire national compte environ 1658 jardins protégés, dont 530 classés. De nombreux événements ont été créés pour attirer le public: fêtes des plantes, salons, visites guidées, manifestations culturelles.

Côté chiffres, selon l’Agence française de l’ingénierie touristique (Afit), le tourisme de jardins aurait intéressé quelque 25 millions de visiteurs en 2000 (dont 16% d’étrangers) sur 405 sites interrogés parmi 762 jardins. En 2002, le montant national des dépenses municipales consacrées aux espaces verts s’est élevé à 2,5 milliards d’euros.

Toujours selon l’Afit, les dépenses liées au jardin en France dépassent aujourd’hui celles qui ont trait au bricolage.

Les Québécois ont la main verte

Au Québec, on ressent le même engouement. Depuis plus de 10 ans, l’industrie horticole québécoise se porte mieux que jamais. Les Québécois ont la main verte et investissent temps et argent pour colorer l’été et leur jardin.

Selon le ministère québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, l’horticulture ornementale au Québec est un loisir qui ne cesse de se développer. On estime que cette tendance devrait se maintenir et même s’accroître avec le vieillissement de la population, la retraite des baby-boomers et l’intensification du cocooning.

Le profil type du «pouce vert» québécois est une femme, travaillant à temps plein, résidant dans une maison unifamiliale en banlieue, qu’elle partage avec au moins deux personnes, et dont le ménage jouit d’un revenu d’au moins 60 000$ par année.

L’industrie de l’horticulture ornementale au Québec représente un marché annuel de plus de 1 milliard de dollars et compte près de 40 000 emplois permanents et saisonniers. Cet engouement se traduit bien sûr par des investissements (construction de serres gigantesques, recherche et développement de nouveaux spécimens floraux, etc.)

À l’embellissement des jardins s’ajoute aussi, l’été, le phénomène de l’autocueillette (fraises, framboises, etc.).

Le Jardin botanique de Montréal

Sur ses 75 hectares, le Jardin botanique de Montréal regroupe pas moins de 22 000 espèces et cultivars de plantes, dix serres d’exposition, une trentaine de jardins thématiques et un vaste arboretum.

L’Insectarium de Montréal, situé également dans l’enceinte du Jardin botanique, abrite quelque 160 000 spécimens d’insectes vivants et naturalisés et accueille à lui seul environ 400 000 visiteurs annuellement. Il est reconnu comme le plus grand insectarium en Amérique du Nord. Les deux institutions orientent leurs activités autour des trois axes suivants: tourisme, éducation et recherche scientifique.

Pour 2003, le budget d’exploitation du Jardin et de l’Insectarium s’est élevé à environ 24,7 millions $. L’autofinancement des opérations pour les institutions scientifiques atteint près de 35%, la différence étant assumée par la Ville de Montréal, la Communauté métropolitaine de Montréal et le gouvernement du Québec.

Selon un sondage réalisé en 1998, la clientèle du Jardin botanique de Montréal se compose majoritairement de visiteurs individuels (90%). Elle est essentiellement féminine (+67%) et âgée de plus de 35 ans (+80%). Près de 65% sont des célibataires ou des couples sans enfants et 72% sont francophones.

À l’automne 2002, deux événements majeurs ont particulièrement fait recette. En effet, près de 250 000 visiteurs ont pu admirer l’exposition La magie des lanternes au Jardin de Chine. Parmi eux, environ 178 000 personnes ont profité de l’occasion pour participer aux activités d’Halloween (soit une augmentation de 36% par rapport à la même période en 2001).

Bien sûr, tous les jardins n’ont pas les mêmes moyens financiers. Certains avouent avoir de la difficulté à fonctionner sans subventions gouvernementales répétées. Les gestionnaires de jardins se doivent d’innover et de se renouveler pour continuer d’attirer les touristes. L’organisation de festivals et d’autres événements axés sur les jardins semble bien fonctionner.

Mosaïculture

Le meilleur exemple est sans doute celui des Mosaïcultures internationales de Montréal (MIM), qui ont suscité un engouement énorme. À l’été 2003, ce sont pas moins de 750 000 visiteurs qui y sont venus pour admirer des oeuvres en provenance de 32 pays. Créé à Montréal, cet événement d’envergure s’est déroulé dans le Vieux-Port de Montréal à trois reprises (2000, 2001 et 2003).

Les prochaines Mosaïcultures se tiendront à Shanghai en 2006 et à Boston en 2009.

Voir aussi

Le Jardin botanique de Montréal

Sources:
– Lacombe, Réjean. «L’industrie horticole québécoise ne dérougit pas depuis 10 ans», Le Soleil, 8 mai 2004.
– Ramsay, Charles-Albert. «Les Mosaïcultures à Montréal pour la dernière fois», La Presse, 27 juillet 2003.
– Voila. «Le tourisme de jardins de plus en plus populaire en France», 8 mai 2004.
– Racine, Michel, Arsène Duret, Pierre Vincent et Michel Saint-Pé. «Le renouveau de l’art des jardins», revue Espaces, no 187, novembre 2001.

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