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Analyses - 10 juin 2004

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juin 2004

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Choc pétrolier : à la recherche de l’or noir

Pas besoin d’une boule de cristal pour prédire la fin des réserves de pétrole dans peu de temps, tous les experts sont unanimes là-dessus: l’or noir s’épuise! Ce sujet a récemment fait l’objet de discussions à la Conférence de Montréal. Selon les dernières prévisions et au vu de notre consommation actuelle, dans 40 ans, les puits de pétrole seront quasiment à sec.

Troisième choc pétrolier?

Aujourd’hui, le pétrole est la principale source d’énergie dans le monde et il y a fort à parier qu’en 2025, ce sera encore le cas. Mais après? Une chose est sûre, nos enfants connaîtront la fin du règne du pétrole.

Selon le récent rapport sur les prévisions énergétiques internationales en 2004 (International Energy Outlook 2004) de l’Energy Information Administration (EIA), l’Agence américaine de statistique sur l’énergie, la consommation internationale de pétrole devrait passer de 28 milliards de barils par an en 2001 à 44 milliards de barils par an en 2025.

Entre 2002 et 2004, la consommation mondiale de pétrole a augmenté de 3,6 millions de barils par jour. La part de la Chine dans cette augmentation est de 36%, celles de l’Amérique du Nord, de 24%, des autres pays asiatiques en voie de développement, de 16%, et de l’Europe, de 11%.

L’Asie, et en particulier l’Inde, la Chine et la Corée du Sud, sera la principale responsable de cette forte progression en demande d’énergie. Ces pays, qui connaissent actuellement une forte croissance économique, sont de gros consommateurs d’énergie. En 2002, la consommation pétrolière chinoise a augmenté de 5,8% (332 000 barils/jour), soit l’équivalent de la totalité de la croissance de consommation mondiale de pétrole. La Chine a donc remplacé le Japon comme deuxième pays consommateur de pétrole au monde.

Le fond du baril

Selon les estimations de la British Petroleum (BP), fin 2002, les réserves mondiales prouvées de pétrole étaient estimées à 1047,7 milliards de barils. Elles se situaient alors dans les régions suivantes: le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud et Centrale, l’Europe et l’Eurasie, l’Afrique, l’Amérique du Nord et l’Asie/Pacifique.

Quelles seront les énergies de demain?

Les réserves de pétrole s’épuisent, il convient donc de mettre en place ou de relancer rapidement des politiques nationales et internationales d’économie d’énergie, ainsi que de trouver des alternatives viables.

Déjà (enfin, diront certains), les grands groupes pétroliers amorcent leur virage vers les énergies nouvelles et renouvelables, comme:

  • les éoliennes: production d’électricité à partir du vent;
  • l’hydroélectricité: production d’électricité à partir d’une chute d’eau;
  • le solaire voltaïque: panneaux captant la lumière du soleil pour produire de l’électricité;
  • le solaire thermique: panneaux captant la lumière et préchauffant l’eau de conduites d’eau chaude pour les usages domestiques;
  • le solaire thermodynamique: miroirs concentrant la lumière pour produire de l’électricité;
  • la biomasse: utilisation des produits agricoles et sylvicoles et de leurs déchets pour la production de chaleur et d’électricité;
  • la géothermie: utilisation de nappes d’eau chaude ou de vapeur présentes dans l’écorce terrestre;
  • la marémotrice: utilisation des marées pour la production d’électricité.

Mais selon l’EIA, ces sources d’énergie renouvelable ne devraient guère dépasser les 8% actuels de la part de consommation énergétique (contre 5,5% en 2001). L’agence mentionne à ce sujet que ces types d’énergie ont fortement pâti de la baisse de la recherche publique et des subventions consacrées à ces filières, et ce, à partir de 1982.

Le syndrome du «pas dans ma cour»

Au Québec, plusieurs projets importants d’énergie éolienne ont déjà été réalisés, notamment en Gaspésie (à Cap-Chat), à Kuujuacq, etc.

Et à ceux qui affirment que le développement des fermes éoliennes est incompatible avec le tourisme, je leur suggérerais de se renseigner sur les expériences danoises, françaises (Languedoc-Rousillon, par exemple) et suisses (Neuchâtel) qui allient tourisme «doux» (sentiers pédestres découverte) et prise de conscience sociale.

De même, ici, au Québec, dans le cadre de l’aménagement des parcs éoliens des monts Copper et Miller, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) affirme, étude à l’appui, que l’impact visuel des éoliennes pourrait constituer un attrait supplémentaire pour le tourisme.

Les projets prévoient, par ailleurs, l’amélioration et/ou la construction de nouveaux chemins forestiers pour accéder au site.

Un tourisme sans pétrole?

Alors, que deviendra le tourisme sans pétrole? Quels seront les impacts sur le transport (aérien et autres)? Est-ce à dire que le pétrole deviendra un produit de luxe et que le transport aérien traditionnel sera réservé à une élite? D’ores et déjà, l’International Air Transport Association (IATA) en appelle à la restructuration de l’industrie, qui se doit d’explorer d’autres solutions alternatives comme source d’énergie.

Note : la Conférence de Montréal a pour mission principale de favoriser l’information, de promouvoir la libre discussion des grands enjeux économiques actuels et de faciliter les rencontres pour développer des échanges internationaux.

Voir aussi

Danemark: intégrer les parcs éoliens au paysage touristique
Conférence de Montréal

Sources:
– SRC Télévision. «Le monde bientôt au fond du baril: mais quelles seront les énergies de demain?», Le Téléjournal/Le Point, 8 juin 2004.
– US Department of Energy. «Annual Energy Outlook 2004 with Projections to 2025», Report #: DOE/EIA-0383(2004) [www.eia.doe.gov], janvier 2004 (errata février 2004).
– US Department of Energy. «International Energy Outlook 2004», Report #: DOE/EIA-0484(2004), avril 2004.
– Voila. «Les énergies renouvelables: du vent au soleil en passant par la houle», 9 juin 2004.
– Le Devoir. «Les énergies renouvelables sont en perte de vitesse», 1er juin 2004, p. A4.

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