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Analyses - 21 juin 2004

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juin 2004

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Chèque-vacances: un double levier, social et touristique

En France, en Suisse et en Belgique, les entreprises distribuent des chèques-vacances aux employés. Mieux qu’une prime, ces chèques font partie des avantages sociaux. C’est un levier économique considérable pour l’industrie du tourisme, mais c’est aussi bien souvent, pour certains, la seule possibilité de partir en vacances.

Plus intéressant qu’une prime

Avoir des vacances c’est bien, mais avoir les moyens de les prendre c’est mieux!

Le chèque-vacances est un titre de paiement national (basé sur le même principe que les chèques-repas) servant à régler les dépenses de vacances (frais de transport, hébergement, restaurants, musées, campings, parcs de loisirs…) et permettant de bénéficier de tarifs réduits.

Ils sont achetés par l’entreprise qui les cède aux salariés en prenant à sa charge une part de la valeur du chèque, comprise entre 20 et 80%. Nominatifs (ne pouvant être revendus), ils sont utilisables par les conjoints, enfants et ascendants à charge du titulaire. Ils ont une durée de vie limitée (deux ans, dans le cas de la France).

Ils ont été créés pour permettre à un plus grand nombre de personnes, notamment; celles qui ont des revenus modestes, de partir en vacances et d’avoir accès à un grand éventail d’activités culturelles et de loisirs.

De plus, comme ces chèques sont achetés plusieurs mois avant d’être remis aux travailleurs, donc avant leur utilisation, l’organisme émetteur gère un capital important qui devient un fonds d’investissement. Les intérêts que rapporte ce capital servent alors, en partie, à:

  • la rénovation et la modernisation d’équipements touristiques à vocation sociale (pour améliorer le confort et les services adaptés à l’accueil des familles, des jeunes, des personnes âgées et des personnes handicapées);
  • la création d’équipements touristiques à caractère social et innovant;
  • le développement d’actions pilotes et innovantes nécessitant des investissements matériels.

Avant tout, une mission sociale

En France, plus de 6 millions de salariés bénéficient désormais de ces fameux chèques-vacances. La formule existe depuis 1982 et concerne toutes les catégories de travailleurs. Ils font partie des avantages sociaux offerts par les entreprises, sous différentes modalités.

Cette action constitue avant tout une mission sociale; en effet, un peu plus du tiers des bénéficiaires avouent qu’autrement, ils ne seraient pas partis en vacances. Distribués par l’Agence nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV), les chèques sont acceptés par plus de 135 000 prestataires (hôtels, train, clubs de sport, forfaits de ski, musées, etc.).

En France, le chèque-vacances est un levier économique énorme au niveau du tourisme puisque, selon l’ANCV, pour 1 euro possédé en chèque-vacances, ce sont 4 euros qui seront dépensés sur le plan national.

Une idée pour le Québec?

Au Québec, l’idée d’instaurer ce concept suscite beaucoup d’intérêt depuis plusieurs années. Le Bureau international du tourisme social – section des Amériques (BITS) et les associations québécoises de tourisme social, dont le Conseil québécois du loisir, poussés par certains de leurs membres (l’Association des camps du Québec, Tourisme Jeunesse, Kéroul et le Mouvement québécois des camps familiaux), s’intéressent également de près à cette formule.

Présenté sous l’appellation «Carte vacances», le projet a été rendu public lors du colloque Pour un tourisme accessible à tous, durable et solidaire, organisé par le Chantier d’action partenariale Loisir et Tourisme social de l’ARUC-Économie sociale, qui s’est tenu le 2 juin dernier à Montréal.

Dans ce cas-ci, la «Carte vacances» (qui ressemble à une carte débit, mais qui serait réservée à des dépenses touristiques au Québec) vise:

  • à encourager l’épargne des Québécois en vue de séjours et de vacances touristiques dans les diverses régions de la province;
  • à bonifier cette épargne grâce à une réduction d’impôt (crédit d’impôt remboursable);
  • à augmenter les recettes des entreprises touristiques participantes (un très large éventail d’entreprises partout au Québec);
  • et à lutter contre la saisonnalité du tourisme.

Le niveau de bonification de l’épargne par le crédit d’impôt est fixé à 20%, pour un montant annuel maximal d’épargne de 2000$; la période minimale où les sommes épargnées doivent figurer sur le compte est établie à quatre mois.

Le projet est très avancé, nous confirme Louis Jolin, professeur au Département d’études urbaines et touristiques de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et responsable du comité scientifique du BITS – section des Amériques. En effet, des études de préfaisabilité et faisabilité ont été réalisées (consultations auprès des consommateurs, des intervenants touristiques, étude d’impact économique, etc.). Le tout a été envoyé aux différents ministres concernés (la ministre déléguée au Développement régional et au Tourisme, le ministre des Affaires municipales, du Sport et du Loisir, le ministre des Finances). Jusqu’à présent, la réponse semble très favorable.

Voir aussi

Agence nationale pour les Chèques-Vacances

Sources:
– Le journal du Management. «Des chèques pour les vacances», novembre 2003.
– Le Progrès. «Le chèque vacances: un levier social et économique», (Lyon), 8 juin 2004.
– Tourisme Québec. «Le Québec veut mettre sur pied une formule de chèque-vacances», été 2000.
– ANCV. «Bilan du chèque-vacances – Année 2002».

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