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Analyses - 5 août 2004

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août 2004

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Éducation, environnement et tourisme: un ménage à trois prometteur

L’intérêt pour les espaces naturels, la faune et la flore, souvent avivé par les nombreux documentaires écrits et télévisés sur le sujet, a certainement contribué à faire du patrimoine naturel le point de départ de nombreux voyages. Mais attention: finie la simple contemplation des paysages! On veut maintenant comprendre, s’instruire et participer… tout en voyageant.

Les voyages forment la jeunesse… et l’esprit

L’évolution du tourisme mondial se caractérise par une multiplication de l’offre et une diversification des segments de clientèles. Les touristes sont désormais plus expérimentés et exigeants, car ils voyagent davantage et sont en mesure de comparer les destinations les unes aux autres. La venue d’Internet, qui a notamment permis la démocratisation de l’information, a grandement facilité l’autonomie du voyageur dans son processus de planification.

Comme l’affirme Bertrand Labes, auteur d’un guide sur le tourisme industriel, les touristes d’aujourd’hui ne veulent plus bronzer «idiots». Ils recherchent des expériences touristiques qui reflètent leurs motivations, lesquelles prennent la forme des trois «E»: Entertainment, Excitement, Education (divertissement, émotions fortes, apprentissage). Parmi les créneaux qui affichent une très forte croissance, on remarque notamment l’écotourisme et les voyages éducatifs.

Cette recherche d’une véritable expérience signifie une quête de produits sur mesure, personnalisés et authentiques, grâce auxquels le touriste peut participer et apprendre tout en se divertissant.

En raison du code de conduite qu’il propose, l’écotourisme constitue le véhicule tout désigné pour promouvoir l’importance de l’environnement, tout en répondant à la demande d’un créneau de clientèle bien réel.

Le maillage entre l’écotourisme et l’apprentissage du milieu naturel s’avère d’autant plus propice qu’il se prête volontiers à des expériences vécues par de petits groupes (10-15 personnes) désirant bénéficier d’une expérience pratique. Une panoplie de milieux peuvent être envisagés pour développer un tourisme de plein air éducatif.

Le tourisme au service de la science

On note également l’émergence d’un nouveau créneau de spécialisation, soit le tourisme scientifique. Il peut arriver qu’un visiteur passionné émette le souhait d’interagir avec des experts scientifiques. À titre d’exemple, la station de recherche des îles Mingan, un organisme à but non lucratif consacré à l’étude écologique des mammifères marins et de leur environnement, offre aux touristes d’accompagner l’équipe de biologistes pour des excursions en mer et de participer à ses recherches, dans le but de soutenir financièrement ses activités scientifiques. Certains parcs animaliers et aquariums empruntent aussi cette avenue en permettant l’interaction directe du public avec les biologistes sur place.

Plusieurs lieux d’étude ou d’observation peuvent être ciblés pour développer un tourisme proche des valeurs environnementales. Que ce soit au sein d’un milieu naturel comme la réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, dans un centre d’interprétation ou dans un laboratoire, de nombreux sites peuvent ainsi être mis à profit.

Le défi réside dans la valeur du contenu et la qualité de l’interaction et de l’apprentissage. En effet, ces voyageurs présentent des attentes très élevées, d’autant plus qu’ils consentent à débourser davantage pour recevoir un produit de qualité. Plusieurs ne se contentent plus des réponses vagues et toutes préparées du guide-naturaliste, souvent formé rapidement dans le cadre d’un emploi d’été.

Des alliances entre des producteurs québécois d’écotourisme, des organismes responsables de la protection de l’environnement (notamment pour déterminer des thématiques pertinentes) et des partenaires gouvernementaux apportent d’intéressants résultats. Soulignons par exemple le partenariat entre l’Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans et le Centre de découverte Explorama en Gaspésie visant à jumeler intervention scientifique et qualité d’interprétation des espaces marins visités.

Par ailleurs, il faut utiliser les bons canaux de distribution pour rejoindre les clientèles susceptibles d’être intéressées par ce type de produit. De plus en plus de grossistes se spécialisent dans des niches bien particulières, incluant notamment le Learning Travel. Les itinéraires sont alors pleinement «meublés», de manière à maximiser l’enseignement de nouvelles connaissances liées à la thématique de voyage.

Internet constitue un canal de distribution de choix pour atteindre des marchés cibles. La clientèle recherchant de tels produits de créneau est souvent expérimentée et plus à l’aise avec Internet pour la planification de ses voyages.

Voir aussi

Station de recherche des Îles Mingan
Institut Maurice-Lamontagne

Sources:
– Keefe, Cathy. «TIA Shows Continued Growth in Online Travel Bookers; Nearly One-Third Book All Their Travel Online», Tourism Industry Association of America [www.tia.org], 22 janvier 2004.
– Couture, Maurice. «L’écotourisme, un concept en constante évolution», Téoros, vol. 21, no 3, automne 2002.
Astraud, Louis-Paul. «Bertrand Labes : De plus en plus de personnes ne veulent plus bronzer “idiot”!», L’internaute Magazine [www.linternaute.com], consulté le 5 août 2004.
– Labes, Bertrand. «Guide des sites industriels et techniques», Paris, éditions Horay, 2004.

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