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Analyses - 1 septembre 2004

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septembre 2004

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Financement des festivals, la quête de la stabilité

Une étude de KPMG portant sur 11 événements internationaux majeurs tenus au Québec démontre que ces derniers injectent plus de 255 millions de dollars dans l’économie québécoise. Ce qui n’empêche pas que les organisateurs soient constamment confrontés au défi de trouver des sources de financement durable. Or, une étude du gouvernement ontarien conclut que la situation du financement public des festivals en Ontario reste, en comparaison, plus difficile.

Sources de financement

Il est rare que les revenus autonomes – qui proviennent, par exemple, des entrées payantes, de la vente de produits dérivés ou de l’exploitation de concessions -suffisent à assurer le financement d’un événement. Le succès de ce dernier est habituellement tributaire de la capacité des organisateurs à trouver un financement significatif de la part des secteurs privé (dons, commandites, activités-bénéfice, etc.) et public (gouvernement et administrations publiques).

À titre indicatif, une enquête sur les revenus de 28 événements à caractère culturel ayant eu lieu au Québec en 2000-2001 révèle que le financement public représente plus de 41% des entrées d’argent (graphique 1). C’est le gouvernement provincial qui se montre le plus généreux, avec une contribution équivalant à 57% du financement public. 

En Ontario, les sommes consenties par le gouvernement et les administrations publiques s’avèrent directement proportionnelles au niveau d’achalandage des événements concernés. Une étude du ministère du Tourisme et des Loisirs de l’Ontario nous apprend notamment que les subventions municipales sont particulièrement importantes dans le cas d’événements attirant plus de 12 000 spectateurs (tableau 1). Le sondage a été conduit auprès de 219 gestionnaires de manifestations.

Le Québec se taille la part du lion des fonds fédéraux

Grâce à leur envergure et leur rayonnement sur la scène internationale, les festivals du Québec (en incluant les événements non culturels) bénéficient d’une reconnaissance et d’un important appui des différents paliers gouvernementaux.

Selon une étude comparative de l’aide accordée aux différentes provinces canadiennes pour le financement d’événements, le Québec a reçu, entre le 1er avril 2000 et le 31 mars 2001, les deux tiers des sommes allouées par le gouvernement fédéral, soit 36,7 millions $ (tableau 2). Pour sa part, l’Ontario ne reçoit que 15,8% de ces subventions, ce qui exclut toutefois les événements nationaux.

Plusieurs obstacles se dressent

Le montage financier d’une manifestation culturelle exige beaucoup de travail de la part des organisateurs. Au Québec, chaque organisme promoteur consacre en moyenne 1682 heures de travail par année à la recherche et à la gestion du financement, privé comme public, de l’événement. Parmi les principales difficultés liées à ces deux tâches, mentionnons:

  • La visibilité offerte par l’événement n’atteint pas les exigences des commanditaires.
  • On manque de ressources pour faire la promotion de l’événement auprès de commanditaires potentiels.
  • Le public cible de l’événement n’est pas attrayant aux yeux du commanditaire.
  • Le bassin des entreprises et des sociétés qui commanditent le secteur culturel est restreint, ce qui limite les nouveaux partenariats.
  • Les commanditaires potentiels subissent des coupures budgétaires.
  • L’événement est récent ou peu connu.

Vers une stratégie globale de financement en Ontario

Le ministère du Tourisme et des Loisirs de l’Ontario propose d’adopter une stratégie globale de financement des événements et festivals afin de répondre au manque chronique de fonds. Le plan stratégique définira de manière précise le rôle attendu du secteur public, de manière à optimiser le soutien aux événements. On distinguera trois catégories de festivals:

  • d’envergure internationale;
  • en émergence ou en croissance;
  • communautaires.

Le gouvernement ontarien entend privilégier une approche intégrée avec les différents partenaires du milieu. On veut surtout s’attaquer à la problématique de la pérennité des événements et à l’incertitude annuelle liée au financement.

Le ministère du Tourisme et des Loisirs souhaite développer des ententes de plusieurs années avec les événements affichant le meilleur potentiel à long terme. Il souhaite par ailleurs assumer un leadership auprès des autres ministères (ex.: ministère du Développement économique et du Commerce), afin de pouvoir compter sur de nouvelles sources de subvention. Le gouvernement ontarien désire également augmenter le financement des événements localisés dans des régions où les commandites privées sont moins faciles à obtenir.

Incertitude au Québec

Au Québec, même si le gouvernement fédéral octroie plus de 36,7 millions en subventions, les manifestations culturelles souffrent du manque de stabilité dans leur planification financière. La fin du programme fédéral de commandites, de même que l’application de la loi sur le tabac, créent beaucoup d’incertitude chez les organisateurs.

Plusieurs conviennent qu’il faut élargir le débat et trouver des solutions permanentes de financement qui mettraient à contribution d’autres types de fonds. Tous conviennent de l’importance d’apporter une source de revenus stable et récurrente et qui garantirait la tenue d’événements culturels accessibles à tous gratuitement.

Sources:
– Chambre de commerce du Montréal métropolitain. «Les festivals montréalais ont besoin d’un financement stable et récurrent», Le bulletin électronique La Cité [www.ccmm.qc.ca], février 2004, vol. 2, no 4.
– Observatoire de la culture et des communications. «Rapport d’enquête sur 32 festivals et événements culturels du Québec, 2000-2001».
– Ministère du Tourisme et des Loisirs. «Study of Funding in Support of Ontario’s Tourism Festivals and Events», [www.kingstonculture.com/pdf/ministrystudydec02.pdf], décembre 2002.

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