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Analyses - 21 septembre 2004

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septembre 2004

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Transports: l’obésité, un problème qui grossit

L’obésité est devenue un problème de santé publique majeur, encore plus important que la malnutrition et les maladies infectieuses. Mais cet excédent de poids ne pose pas de problèmes que sur le plan médical. Il remet aussi en question d’autres secteurs industriels, comme celui des transports publics, par exemple.

Une épidémie mondiale

On estime à 300 millions le nombre de personnes obèses dans le monde. Du Canada à l’Europe, en passant par la Chine, ce phénomène qui fait plus de morts que le tabac s’étend à toutes les populations!

Aux États-Unis, où 30% des Américains sont obèses et 65% ont une surcharge pondérale, l’obésité est désormais considérée par le gouvernement comme une maladie. Selon une étude des Centres de contrôle et de prévention des maladies, publiée en mars 2004, le surpoids causé par la mauvaise alimentation et l’absence d’activité physique pourrait devenir la première cause de mortalité dans ce pays d’ici 2005.

Au Canada, selon Statistique Canada, les taux relatifs à l’obésité et à l’embonpoint ont légèrement augmenté au cours des trois dernières années:

  • en 2000-2001, 14,1% de la population adulte, âgée de 18 ans et plus, était considérée comme obèse, et 32,4%, comme faisant de l’embonpoint;
  • en 2003, l’obésité touchait 14,9% des adultes canadiens, et l’embonpoint, 33,3%;
  • on estime que 46,7% de la population se situait dans la fourchette normale, alors qu’environ 2% avait un poids insuffisant.

Un problème qui va grossissant

Il n’y a pas que sur le plan médical que cet excédent de poids pose des problèmes. Il remet en question aussi, entre autres, tout le secteur des transports publics, que ce soit dans les avions, les autocars, les trains, etc.

Ainsi, dans les transports aériens, l’obésité va obliger les transporteurs à revoir l’architecture intérieure des avions. Quelques compagnies ont déjà prévu des modifications aux politiques d’utilisation, d’autres demandent aux agents de bord de faire preuve de bon sens, sans frustrer personne.

Ceci signifie, entre autres:

  • agrandir les fauteuils et les allées (donc, accepter moins de passagers);
  • adapter les ceintures de sécurité;
  • adapter quelques rangées spécialement conçues;
  • déplacer les personnes obèses vers un siège de la classe Affaires, siège qui est souvent plus large.

Les compagnies aériennes sont conscientes du problème. En 1980, Southwest Airlines avait semé l’indignation en imposant aux passagers obèses le paiement d’un deuxième siège.

Chez Northwest Airlines, la politique est claire: si le passager ne peut entrer dans le siège avec les accoudoirs baissés, il doit aussi payer le prix d’un siège additionnel. Même politique chez American Airlines: les passagers peuvent acheter une deuxième place, au besoin, ou un billet de première classe.

Le problème se pose autant pour le passager ayant un problème de poids que pour ses voisins. En Grande-Bretagne, une femme a reçu un dédommagement (équivalant à 31 000 $CA) de Virgin Atlantic après avoir été blessée parce qu’elle avait dû voyager «toute coincée» à côté d’un passager obèse sur un vol transatlantique, en 2001.

Peser bagages ET passagers

Tout comme les fabricants américains de cercueils qui ont dû adapter leurs normes de fabrication, les transporteurs aériens devront revoir leur façon d’évaluer le poids des avions, en prenant en compte bagages ET passagers.

L’an dernier, à la suite de l’accident fatal du vol Airways Express, en Caroline du Nord, le Bureau national de sécurité des transports (NTSB) a affirmé qu’une sous-estimation du poids des passagers et des bagages serait à l’origine de l’écrasement. Jusqu’alors, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) recommandait que les transporteurs aériens comptent au moins 180 livres pour un passager adulte au printemps et en été, et 185 livres en automne et en hiver, incluant 20 livres de bagages à main par personne.

En réaction, et durant les quelques jours qui ont suivi, la FAA a ordonné aux 15 compagnies aériennes de peser une partie des passagers. Cette vérification a permis de démontrer que passagers et bagages étaient plus lourds que prévu. Ainsi, la FAA a constaté que le poids moyen avait changé, le nouveau poids moyen du passager adulte (y compris son bagage à main) était de 196 livres, soit une augmentation de 21 livres. En outre, le poids du sac moyen a été évalué à 29 livres, soit 4 livres de plus.

Ainsi, non seulement les Américains pèsent plus, mais ils portent aussi des bagages plus lourds.

En conclusion

De plus en plus de produits s’adaptent en fonction des exigences d’une clientèle imposante, faisant naître un véritable lobby. Les personnes de forte taille revendiquent désormais leur place et cette tendance ne semble pas se résorber. Le tourisme n’y échappe assurément pas…

Voir aussi

Le transport en commun vieillit mal

Sources:
– Borcover, Alfred. «How airlines deal with “big” problem», Chicago Tribune, 13 juin 2004.
– Statistique Canada. «Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2003», Le Quotidien, 15 juin 2004.
– La Presse. «L’obésité classée comme maladie aux États-Unis», 17 juillet 2004.
– Le Droit. «Les passagers seront-ils pesés avant de prendre l’avion aux É.-U.?», 28 février 2004.

  • Raoul

    L’unité de “poids” utilisée internationalement sur cette planète est le kilo. Si vous utilisez des unités locales, veuillez préciser entre parenthèses les valeurs en kilos sinon on ne comprend rien.

  • Raoul

    Le vol Air Canada AC 143 Montréal-Edmonton du 23 juillet 1983 a failli s’écraser sur Winnipeg (ou un peu avant), les réservoirs ayant été remplis par 22 300 “livres” de carburéacteur au lieu de 22 300 kilos. Au 3ième millénaire et 21 ans après le crash, le Canada utilise toujours des unités de mesure qui vont de nouveau provoquer des catastrophes.

    • FAT

      En fait, le Canada a adopté la norme internationale, l’utilisation du système “anglais” est par contre dans une large mesure encore dans les usages de la population (spécialement les baby-boomers)

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