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Analyse - 27 septembre 2004

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septembre 2004

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Les structures de gouvernance à l’étranger: définitions, rôles et responsabilités

Depuis plusieurs années, de nombreux gouvernements s’impliquent activement dans le développement et la gestion d’infrastructures touristiques, de même que dans la promotion de leur destination. Pour atteindre leurs objectifs, ils ont tous analysé leur mode de gouvernance et parfois créé de nouvelles structures mieux adaptées à leur situation. Dans le texte suivant, nous vous présentons les résultats obtenus par la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

L’administration nationale du tourisme (ANT)

Ministère du tourisme, direction du tourisme, département du tourisme, secrétariat d’État au tourisme, voilà autant de noms pour désigner l’administration nationale du tourisme, l’organe du gouvernement central ou fédéral détenant la responsabilité de plus haut niveau en matière de tourisme. Cet organisme, financé entièrement par l’État, se structure généralement de trois façons différentes. Il peut s’agir:

  • d’un ministère dédié entièrement au tourisme (très rare, aucun des pays analysés ne disposant d’une telle structure);
  • d’un ministère du tourisme qui inclut également un ou plusieurs autres secteurs d’activité (ex.: PME et Développement économique; Loisirs, Industrie et Ressources, etc.);
  • d’un ministère à vocation économique, culturelle ou autre (ex.: Culture, Médias et Sports, Développement économique, etc.) qui assume la responsabilité du tourisme sans en porter le nom.

La mission de l’ANT est d’élaborer et de mettre en oeuvre une politique nationale du tourisme en concertation avec les milieux professionnels et les représentants des échelons régionaux ou locaux. La recherche et l’analyse statistique, de même que le soutien financier pour le marketing de la destination, constituent également des responsabilités qui lui sont dévolues. En général, l’ANT partage ses charges avec divers organismes selon les différentes activités:

  • la promotion et l’information touristiques avec l’organisation nationale de tourisme (ONT) (voir à la section suivante);
  • la recherche et les statistiques avec l’ONT et des organismes de statistiques;
  • la protection et la conservation des ressources touristiques avec les ministères chargés de l’environnement et de la culture;
  • la valorisation des ressources humaines du tourisme avec les établissements de formation publics et privés et les organismes publics liés à l’enseignement et à la formation;
  • la facilitation des formalités de voyage et de séjours touristiques avec divers organes (ONT, ministère des Affaires étrangères, ministère de l’Intérieur ou des Transports);
  • la protection des consommateurs dans le secteur du tourisme avec le ministère du Commerce et certains organismes chargés de la protection du consommateur;
  • la santé des touristes avec le ministère de la Santé;
  • les signaux et les symboles touristiques avec les ministères des Transports, Travaux publics et Équipements ainsi qu’avec le secteur privé.

Les organisations nationales de tourisme (ONT)

L’ONT est un organisme autonome établi ou reconnu par l’État en tant qu’organe compétent à l’échelon national pour la promotion du tourisme international récepteur. Dans la majorité des cas, elle possède un statut public (société d’État) – c’est le cas de l’Australie, du Royaume-Uni, de la France, de la Nouvelle-Zélande, de la Suède et de l’Allemagne -, semi-public (société mixte: Suède) ou dans de très rares cas, d’un statut privé.

Parfois, certains pays, au lieu de mettre sur pied une ONT, privilégient d’autres formules qui visent à augmenter le pouvoir décisionnel de l’industrie: la création d’un conseil consultatif ou de partenariat.

La plupart des ONT sont gérées par un conseil d’administration dont les membres, tous bénévoles, proviennent de l’industrie et du gouvernement. Le président est souvent nommé par le ministre responsable du tourisme, alors qu’une partie ou l’ensemble des membres est, soit également nommé par le ministre, soit conjointement par les gouvernements national, régional, local et par l’industrie.

Plusieurs précisent également que les membres du conseil d’administration ne doivent pas représenter les intérêts d’un secteur d’activité particulier. Ces conseils d’administration rendent compte de leurs actions à l’administration nationale du tourisme (ANT) ou au ministre du Tourisme, mais ils disposent tout de même de pouvoirs décisionnels étendus qui leur permettent d’approuver les budgets ainsi que les plans d’affaires et de marketing. D’ailleurs, l’ONT favorise le financement privé/public, surtout en ce qui concerne le marketing.

Bien que le marketing international de la destination soit la principale responsabilité de l’ONT, certaines s’impliquent également dans l’intelligence de marché (veille marketing), la gestion de la qualité, l’accueil et l’information des touristes et le développement de produits. De plus, elles gèrent également presque toujours des bureaux de représentation à l’étranger.

Les organisations régionales et locales de tourisme

Dans certaines régions, les organisations régionales ou locales de tourisme sont administrées par les membres de l’industrie, qui obtiennent un soutien financier de la communauté et du gouvernement régional. Dans d’autres régions, elles obtiennent leur financement de l’ANT et sont gérées par un conseil d’administration formé de volontaires régionaux. D’autres sont créées par le gouvernement régional, la communauté ou les municipalités de la région.

Bref, il n’existe aucun modèle particulier de gestion des organisations touristiques régionales ou locales. Par exemple:

  • En Espagne, la municipalité de Barcelone, en partenariat avec la Chambre de Commerce, Navigation et Industrie de Barcelone et la Fondation Barcelona Promoció, créait Tourisme Barcelone en 1993. Ce consortium possède un statut public/privé.
  • En Suède, il n’existe aucun lien économique ou juridique formel entre les paliers national et régionaux ou locaux. Les régions ou municipalités sont libres d’organiser n’importe quelle activité reliée au tourisme et à l’industrie touristique. D’ailleurs, elles possèdent toutes une organisation touristique. La majorité de ces organismes jouent un rôle actif dans le développement de stratégies et de programmes afin de promouvoir leur région.
  • En Nouvelle-Zélande, on tend de plus en plus à confier des responsabilités accrues aux organismes régionaux, par exemple:
    • le marketing et la gestion de la destination;
    • le marketing domestique et international;
    • la planification et le développement de produits régionaux;
    • la coordination des activités de formation en région.

Quelle structure adopter?

Avant de choisir une structure de gouvernance, il faut bien analyser les forces et les faiblesses de chacune et opter pour celle qui correspond le mieux à nos besoins.

L’ONT

 

Le conseil consultatif ou de partenariat

 

La société mixte

À l’heure actuelle, le modèle québécois, comparé aux autres étudiés, laisse moins de place à l’industrie touristique dans la prise de décision et dans les choix stratégiques. Il semble nécessaire dans ce contexte d’adopter une structure permettant d’impliquer davantage les intervenants privés afin de bénéficier de leur expérience et de leur expertise. Cet engagement de l’industrie doit s’exercer tant au niveau décisionnel qu’opérationnel et la structure mise en place doit laisser suffisamment d’autonomie pour réaliser tous les mandats qui lui sont confiés.

Voir aussi:

Qu’est-ce que la gouvernance?
Centraliser ou décentraliser, voilà la question
Processus de décentralisation en France

Sources:
– Australian Government. [www.industry.gov.au].
– Couture, Maurice. «Vers une nouvelle politique touristique du Québec. Portrait, tendances et pratiques en matière de gouvernance en tourisme: les enjeux et défis pour un modèle adapté au Québec», juin 2004.
– United Kingdom Government, Department for Culture, Media and Sport. [http://www.culture.gov.uk/about_us/tourismleisure/default.htm].
– Ministère délégué au Tourisme de la France. [www.tourisme.gouv.fr].
– Ministère du Tourisme et des Loisirs de l’Ontario [www.tourism.gov.on.ca/french/].
– New Zealand Strategy Group. [www.tianz.org.nz/].
– Organisation mondiale du tourisme. «Enquête de l’OMT sur le thème des structures, domaines de compétence et activités des administrations nationales du tourisme», août 2002.
– United Kingdom Government, Secretary of State for Culture, Media and Sport.[www.culture.gov.uk].
– Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick.[www.gnb.ca/0397/documents/Tourism_Strategy_fr.pdf].
– Tourism British Columbia. [www.tourism.bc.ca/].
– Alberta Economic Development’s Tourism Development Branch [www.alberta-canada.com/tdb/index.cfm].

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