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Analyses - 1 décembre 2004

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décembre 2004

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Invasion de puces RFID dans les stations de ski

La technologie RFID (Radio Frequency Identification ou identification par radiofréquence), ces petites puces intelligentes pas plus grosses que des grains de sable, envahit les stations de ski, des cartes d’abonnement au matériel de location!

Le RFID est un système d’identification comprenant une étiquette munie d’une puce électronique dite «intelligente» qui sert à mémoriser de l’information et un lecteur. Le transfert des données du composant électronique vers le lecteur s’effectue sans contact, par radiofréquence, d’où son appellation (lire aussi: Le RFID suit à la trace bagages, voyageurs, congressistes et taxis).

Déjà utilisée dans plusieurs secteurs de l’industrie touristique, voilà que cette technologie prend d’assaut les stations de ski. On la retrouve notamment:

  • aux remonte-pentes et dans les abonnements;
  • dans les applications de location/prêt de matériel, skis, bottes, etc.

Les cartes d’abonnement ont bonne mémoire

Peu à peu, les cartes avec puce RFID font leur apparition dans quelques stations de sports d’hiver – elles sont encore rares, bien sûr. Mais viendra le jour, dans quelques années, où l’emploi de ces cartes sera monnaie courante.

Le système se présente comme suit:

  • une carte (ou un autre dispositif, un bracelet par exemple) munie d’une puce RFID servant d’émetteur;
  • des balises radio servant de récepteurs, disséminées aux endroits stratégiques comme les remonte-pentes, les haltes-restaurants, etc.

Tout comme ces puces permettent, grâce à un système de repérage électronique, de suivre à la trace les enfants dans un parc d’attractions (lire aussi: Au LegoLand, système de repérage électronique pour tous les enfants), elles donnent également la possibilité de suivre le skieur. Quelle piste emprunte-t-il? Suit-il un parcours systématique? Où et quand s’arrête-t-il pour se restaurer? À quelle heure vient-il le plus souvent?

Cette technologie présente de nombreux avantages:

  • pour l’utilisateur/skieur, car elle constitue un gain de temps (elle donne accès rapidement aux remonte-pentes) et elle est d’utilisation facile (plus besoin de la sortir et de la montrer à un contrôleur, elle peut donc rester bien au chaud dans la poche de votre veste, puisqu’elle est automatiquement détectée par les bornes électroniques);
  • pour les stations de ski, car, outre un gain en temps (moins d’attente et donc d’achalandage au bas des pistes) et d’efficacité, elle autorise le suivi du flux de skieurs sur les pistes en temps réel et l’optimisation de la capture de données essentielles exploitables pour améliorer les services (marketing, statistiques de fréquentation, yield management, etc.).

Cette carte est éternelle, puisque rechargeable. Dans le cas de certaines stations de France, on peut même la recharger par téléphone ou Internet. C’est ainsi à Chamrousse (dans l’Isère), Dévoluy (dans les Hautes-Alpes) et Val Fréjus (en Savoie).

Une puce dans les chaussures

Ici aussi la technologie RFID peut faire des miracles. Ces petites puces se retrouvent collées sur le matériel (skis, chaussures, bâtons, etc.) et donnent accès aux inventaires informatisés grâce à un ordinateur relié à un logiciel de réservation et de facturation.

L’implantation de cette technologie va donc remplacer sous peu les étiquettes manuelles ou munies de codes-barres, qui, avec la neige et l’eau, ont tendance à s’abîmer, se délaver, voire même se déchirer. Une véritable aubaine pour les responsables de la logistique, qui pourront suivre en temps réel le stock de matériel dédié à la location. C’est déjà le cas à la Bresse-Honhneck, dans les Vosges (France).

Des cartes « mains libres » déjà en activité

Aux États-Unis, en vue de la saison d’hiver, la station de ski de Tamarack (Idaho) a installé, en juillet 2004, un système d’accès mains libres (de marque Rapidtron) pour faciliter l’utilisation des remonte-pentes. De nombreuses stations américaines se sont également équipées de ces tourniquets informatisés, en Utah, au Colorado, etc.

Le système fonctionne sur la base de cartes individualisées grâce à un code et/ou une photographie de l’utilisateur et munies de la technologie RFID. La carte permet à son détenteur d’avoir rapidement accès aux remonte-pentes via un couloir réservé, sans devoir faire la file. Comme le système est géré par radio-fréquence, il ne nécessite aucun contact.

En France, à Bourg Saint-Maurice, le système mains libres arrivera cet hiver sur le domaine skiable des Arcs. Il suffira de présenter une carte à puce entre les bornes de départ de la remontée mécanique. Les travaux d’installation s’étaleront sur deux ans avec, dès cette année, l’aménagement de 80 bornes. À terme, près de 15 km de fibres optiques seront enterrés. Bien sûr, cette technologie coûte cher. Le budget de mise en place de ce système s’élève à près de 4 millions $CA.

Pas de puces au Québec

Au Québec, il n’existe encore rien de tel. Les stations Mont-Sainte-Anne, Le Massif de la Petite-Rivière-Saint-François et Stoneham, partenaires dans l’instauration du forfait «carte blanche», ont plutôt recours à un système de scanner (lecteur de type fusil) de codes-barres imprimés à même les tickets. L’information ainsi obtenue permet, non seulement de vérifier la validité du billet, mais aussi la collecte de quelques données statistiques sur la fréquence d’utilisation.

Pour Charles Blier, vice-président et directeur général du Mountain Creek Resort dans le Vermont (États-Unis), tout reste toujours une question de coûts-bénéfices. Les principales stations américaines possèdent déjà cette technologie et le coût s’y justifie plus facilement. C’est un bon moyen de se différencier des compétiteurs.

Mais au Québec, le retard s’explique selon lui par la sous-capitalisation de plusieurs stations. «Installera-t-il des canons à neige ou des équipements RFID? Voilà la grande question que se pose chaque propriétaire. C’est une question de choix tactique.»

Selon Steve Tremblay, directeur technique chez Softicket, une entreprise québécoise spécialisée dans les systèmes de gestion de billetterie et de concessions, aucune station québécoise n’utilise déjà cette technologie. Et il ne prévoit pas son implantation avant un ou deux ans. Il évoque les coûts très élevés et le fait que les Québécois sont plutôt réfractaires aux nouvelles technologies.

Une façon de contrer la dépense élevée

À l’hiver 2003-2004, dans les Pyrénées françaises, six stations de ski se sont regroupées sous la bannière N’Py, pour Nouvelles Pyrénées, afin de mettre en place un forfait commun. Elles proposent une carte à puce payante (55 $CA pour un adulte, 40 $CA pour les moins de 25 ans) qui, grâce à un prélèvement direct sur un compte bancaire et à un système de contrôle électronique, évite aux skieurs de faire la file aux caisses et d’avoir à sortir leur billet au départ des remontées mécaniques.

En plus de l’utilisation d’une même carte, les six stations partagent également les frais en matière d’achat de matériel, de formation du personnel, de marketing et de commercialisation.

Une bonne idée à retenir pour le Québec!

Voir aussi

Rapidtron
Tamarack (Idaho)
Les Arcs (France)
Softicket

Sources:
– Business Wire. «Ski resort gets smart access system», 12 juillet 2004.
– Fuquay, Jim. «Small chip, big changes: A computer chip makes tracking products easier», Star-Telegram (Fort Worth, TX), 18 juillet 2004.
– Tourmag. «Forfait mains libres pour 6 stations des Pyrénées», 26 novembre 2003.
– Barbaccia, Annie. «SKI: Les cartes électroniques dites mains libres se multiplient et se perfectionnent dans les stations de sport d’hiver», Le Figaro, 12 décembre 2003, p. 17.
– Sud-Ouest (Gers départemental). «Une carte à puce en commun pour N’Py», 2 décembre 2003, p. 2.

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