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Analyses - 4 février 2005

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février 2005

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Parcs d’attractions: que nous réserve 2005?

La création du mégacentre de divertissement Tropical Islands près de Berlin fait jaser toute l’Europe. Mais quelles seront les grandes tendances en matière de parcs à thèmes et de divertissement en 2005?

De l’eau et des jeux

Un créneau semble se développer plus que les autres: les parcs aquatiques intérieurs jumelés avec de l’hébergement. Sans pouvoir affirmer si cette tendance tient de la mode passagère, force est de constater que sa croissance semble trop importante pour l’ignorer.

En Amérique du Nord, les hôtels disposant d’un parc aquatique intérieur se développent et continueront de progresser plus rapidement que l’industrie hôtelière classique. En effet, certains analystes avancent même qu’en 2005, ces nouveaux types d’hôtels enregistreront un taux de croissance annuel de 23% à 29%, contre 1,3% seulement pour l’hôtellerie traditionnelle.

Plusieurs aménagements ont déjà vu le jour et d’autres investissements sont en cours. Citons l’inauguration, en janvier 2005, d’un complexe hôtel/aquaparc/aquarium aux chutes Niagara, une initiative de Ripley’s Entertainment.

Ce projet de 200 millions $CA constitue l’une des plus récentes grandes réalisations destinées à la famille en Ontario. Le complexe, d’une superficie de 25 acres (10,1 hectares), inclut un hôtel de 406 chambres (le Great Wolf Lodge), un parc aquatique intérieur et un aquarium (dont la construction est prévue en 2006). On s’attend à ce que ce nouveau centre thématique, une fois achevé, attire 2,5 millions de personnes par an.

À l’image d’Orlando en Floride, les chutes Niagara se développent à la vitesse grand V. Les projets touristiques des dernières années ont transformé la petite ville industrielle en une véritable destination touristique. On y a construit plus de 40 hôtels et motels depuis dix ans et l’industrie touristique contribue à l’économie locale de façon significative – plus de 1,73 milliard $CA par année.

Interrogé sur la question de l’évolution des parcs thématiques, Philippe Pichon, directeur de projets de développement chez Grévin & Cie (France)*, souligne que l’hôtel à proximité des attractions (aquarium, parc aquatique, centre commercial, casino, musées, restaurants, etc.) fonctionne selon «l’effet de la rue commerçante», et retient les clients un jour ou deux de plus sur le site. Les visiteurs captifs y privilégient les activités de loisirs «de la maison» et restent aux environs de l’hôtel.

À moyen terme, il ne sera pas étonnant de constater l’émergence de ce type de mariage (hôtel/parc aquatique intérieur) aux abords des stations de sports d’hiver, des terrains de golf, des centres de conférence, etc.

Autres changements à l’horizon en 2005

  • La technologie. Selon Philippe Pichon, l’Europe ne prendra pas part à une course à la technologie. Cela représente des investissements beaucoup trop lourds, que seuls les États-Unis pourront réaliser. Dans cet esprit, mentionnons le LegoLand de Californie, qui vient d’annoncer un investissement de 5 millions $US en janvier 2005, ainsi que l’ajout de cinq nouvelles attractions, grâce à une augmentation significative de son chiffre d’affaires en 2004 (+11%).
  • La montée chinoise. La Chine représente un marché énorme, mais sera-t-elle la manne tant espérée, puisque seule une petite portion de la population pourra assumer de telles dépenses. M. Pichon croit qu’il serait sans doute plus intéressant de développer, chez eux, des projets de divertissement conçus «à la chinoise», en collaboration avec des gens du milieu. Les activités devront se baser sur leur culture et les frais de fonctionnement, être adaptés à la Chine et au niveau de vie de ses habitants. Toutefois, rappelons la popularité incontestée des parcs d’attractions américains tels que Disneyland auprès de cette clientèle asiatique. (Lire aussi: Les touristes chinois seront-ils la manne tant espérée?)
  • Les canaux de distribution. Ces derniers ne devraient pas subir de grands changements. Cependant, une meilleure utilisation d’Internet pourrait mieux fidéliser la clientèle par des campagnes de marketing très ciblées.

Bilan de l’année 2004

Selon les dernières estimations d’Amusement Business, en collaboration avec l’entreprise de recherche Economic Research Associates, la fréquentation dans les 50 parcs d’attractions les plus populaires aux États-Unis enregistre un bond de presque 4%, soit la première augmentation significative depuis les attentats de 2001 (contre 2,2% dans les 50 plus importants parcs du monde).

Pour expliquer cette hausse, mentionnons, entre autres, la faiblesse du dollar américain (qui devrait pousser les touristes européens à rester plus longtemps, ainsi qu’à dépenser davantage) et la volonté des Américains de rester sur le territoire national.

Les grands parcs d’attractions se livrent une concurrence féroce: c’est à coups de millions qu’apparaissent chaque mois de nouvelles attractions, toutes plus gigantesques et plus modernes les unes que les autres. Citons simplement l’exemple du groupe Six Flags qui a annoncé l’ouverture de cinq nouveaux manèges à sensations fortes dans ses parcs, incluant des montagnes russes en forme de fer à cheval, hautes de 30 mètres, à Denver au Colorado.

Remarquons aussi le phénomène du Retailtainement (contraction des mots retail, distribution et entertainment, divertissement), qui prend une ampleur considérable (lire aussi : Les parcs à thèmes en Amérique du Nord: maturation, consolidation et diversification). Le fait de transformer des centres commerciaux entiers en véritable «lieu d’aventure» permet de garder captive, pour quelques heures, une clientèle tant régionale qu’étrangère.

En Europe, on constate deux choses: une diminution de 7 à 9% de la marge d’exploitation et une baisse de fréquentation. Due, entre autres, à une météo défavorable ainsi qu’à un étalement de la demande causé par la démultiplication de l’offre sur le territoire, le tout est heureusement pallié par une augmentation des dépenses moyennes, ce qui tend à stabiliser le volume d’affaires.

Côté clientèle, tout le monde sait qu’elle vieillit. D’une part, bien que les enfants des baby-boomers emmènent leurs propres petites familles dans les parcs d’attractions, leurs enfants sont encore trop jeunes – de 0 à 10 ans – pour constituer une nouvelle clientèle en soi. Quant aux ados, ils ne possèdent pas le pouvoir d’achat des baby-boomers. D’autre part, les jeunes parents sont moins attirés par les parcs de divertissement. Ils recherchent des sorties éducatives et se tournent alors vers des parcs à thèmes de type Vulcania ou Futuroscope.

* La société Grévin & Cie anime treize sites de loisirs (parcs d’attractions, sites touristiques, parcs nature et animaux) aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France, dont le parc Astérix et le Bioscope. En 2005, Grévin & Cie poursuivra sa stratégie d’européanisation. Enfin, rappelons qu’à l’hiver 2000, l’entreprise française désirait acheter La Ronde.

Voir aussi

Prendre des vacances à Berlin ou sur une île tropicale? Et pourquoi pas les deux!
L’offre d’hébergement dans un parc d’attractions constitue un avantage concurrentiel
Amusement Theme Parks (portail spécialisé)
Great Wolf Lodge
Grévin & Cie
Futuroscope

Sources:
– Orlando Sentinel. «Forecast 2005: Theme parks outlook», 10 janvier 2005.
– USA Today. «Attendance at theme parks increases, reversing 2 years of decline», 13 décembre 2004.
– Fink, James. «Ripley’s Great Wolf start $200M N.F., Ont. project», The Business Journal (Milwaukee), 18 janvier 2005.
– Michelmore, Bill. «Indoor water park on tap», The Buffalo News, 15 janvier 2005.
– La Dernière heure. «À la recherche d’armes de distraction massive», 11 juillet 2004.

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