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Analyses - 11 novembre 2005

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novembre 2005

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Le profil des Canadiens au Québec

Le Réseau de veille propose une série de quatre articles qui présenteront des portraits statistiques de la clientèle touristique qui visite le Québec. Les données utilisées proviennent d’un traitement spécial effectué à partir des deux enquêtes touristiques de Statistique Canada, soit l’Enquête sur les voyages des Canadiens et l’Enquête sur les voyages internationaux. La présente analyse traite du marché canadien, alors que les suivantes porteront sur la clientèle américaine, celle d’outre-mer et, finalement, le segment spécifique des visites de parents et d’amis.

Le Québec a reçu un grand total de 22,9 millions de touristes canadiens au cours de l’année 2004. À ce nombre s’ajoutent environ 20,2 millions d’excursionnistes, c’est-à-dire les voyages-personnes de plus de 80 kilomètres de Canadiens en visite au Québec. À noter que les voyages de type personnel, par exemple pour des raisons de santé, ne sont pas pris en considération.

La clientèle touristique du Québec se répartit comme suit:

  • 11,2 millions de touristes dont le but du voyage est l’agrément et 7,9 millions d’excursionnistes;
  • 9,8 millions de touristes dont la principale raison du voyage est la visite de parents et d’amis et 9,3 millions d’excursionnistes;
  • 1,9 million de touristes d’affaires et 3,0 millions d’excursionnistes.

Origine et motif du voyage

En examinant plus en détail l’origine des touristes des principaux marchés émetteurs, soit ceux qui génèrent environ 75% de l’ensemble des visites touristiques au Québec, on constate que la part du lion provient de la grande région métropolitaine de Montréal, particulièrement dans le cas des voyageurs d’agrément (graphique 1). Fait intéressant, les régions du Québec à l’extérieur des grands centres urbains sont d’importants marchés émetteurs de visites de parents et d’amis, avec 3,2 millions de touristes. 

Quelques autres points marquants:

  • Le Québec, hors Montréal, reçoit presque autant de touristes d’affaires des autres provinces canadiennes (447 000) que de la région de Montréal (465 000).
  • Plus de 920 000 touristes proviennent de la région de Toronto, si l’on combine tous les motifs de voyages.
  • La région de Hull-Ottawa constitue le second marché émetteur en importance, derrière Montréal, en ce qui concerne le tourisme d’agrément, avec ses 1,1 million de touristes.

En ce qui concerne les cinq principaux marchés hors Québec (excluant Toronto), le Sud de l’Ontario constitue un bassin de clientèle important pour le Québec (illustration). C’est la région de l’Est ontarien qui génère le plus de touristes et ce, pour chacun des motifs de voyages (graphique 2). On remarque un certain volume de touristes d’affaires hors Ontario, soit en provenance des régions de Vancouver et de Halifax-Dartmouth.

Les activités de prédilection

Ce sont les touristes et les excursionnistes en voyage d’agrément qui sont les plus actifs en termes d’activités pratiquées durant leur visite au Québec (graphique 3). Toutefois, pour bien utiliser ces données, il est important de comprendre la méthodologie utilisée par Statistique Canada. Il s’agit d’activités qui ont été pratiquées par les Canadiens lors de leur dernier voyage au Canada qui incluait une visite du Québec. C’est donc dire qu’un touriste qui a, par exemple, visité le zoo de Toronto et qui a poursuivi son voyage au Québec se trouve alors comptabilisé dans la colonne «zoo/aquarium/jardin botanique» (lire aussi la section sur les activités pratiquées dans le texte intitulé: Saviez-vous que… les statistiques nous réservent des surprises?).

Le magasinage/shopping demeure l’activité la plus populaire pour l’ensemble des visiteurs, suivi par les visites touristiques et les randonnées pédestres (lire aussi: Magasiner, l’activité no 1 des touristes). Les sorties dans les bars ou les boîtes de nuits s’avèrent très prisées par les gens en visite chez des parents et des amis, de même que par la clientèle d’affaires. Toutes proportions gardées, certains loisirs se démarquent au niveau de l’écart entre les motivations de voyage, particulièrement auprès de la clientèle d’agrément, à savoir les visites touristiques, le ski alpin /planche, la natation, la visite de sites historiques, de parcs, de musées/galeries d’art, le nautisme, etc.

Le motif dicte le choix de l’hébergement

L’incidence du motif du voyage sur le choix du type d’hébergement est frappante (graphique 4). Les touristes d’agrément choisissent plus souvent un chalet ou une maison de villégiature privé (30%) comme mode d’hébergement, suivi de: parents ou amis (20%), camping (16%) et hôtel (14%). L’hébergement commercial représente environ 48% du total des types d’hébergement choisis.

Les touristes en visite chez des parents et des amis, on s’en doutera, n’optent qu’en quelques rares occasions (9%) pour l’hébergement commercial. En ce qui concerne la clientèle d’affaires, les hôtels constituent le choix de prédilection (67%), suivis loin derrière par les parents et les amis (15%) et les motels (11%). 

Les régions privilégiées

La principale destination visitée varie quelque peu selon le motif de voyage (graphique 5). Pour bien comprendre les chiffres, il est important de prendre en considération que, selon le questionnaire d’enquête de Statistique Canada, la destination du voyage correspond à l’endroit le plus éloigné du domicile de la personne interviewée. C’est donc dire qu’un touriste de Toronto effectuant un voyage au Québec, qui passe trois jours à Montréal et qui continue sa route vers la région de Charlevoix, n’est comptabilisé que dans cette dernière comme destination de voyage. De plus, tout comme dans le cas des activités pratiquées, il s’agit de voyages de plus de 80 kilomètres, avec ou sans nuitée. À des fins de pertinence statistique, nous avons regroupé les régions du Québec maritime ainsi que, sous «autres», toutes les régions touristiques qui enregistraient un trop faible volume de touristes pour être statistiquement significatives par elles-mêmes. 

On constate de cette façon que la région de Lanaudière récolte 7% des visites des touristes canadiens d’agrément, mais seulement 2% de celles des touristes d’affaires. À Montréal, les proportions sont inversées: 13% des voyageurs d’agrément en font une destination finale comparativement à 33% pour la clientèle d’affaires. Par ailleurs, les résultats de la région de Québec sont relativement stables pour les trois segments. On remarque aussi que la région de la Montérégie (10%) est particulièrement populaire comme destination de «parents et amis» contre seulement 5% pour les voyages d’agrément. Pour les Laurentides c’est le contraire, soit 14% de visiteurs d’agrément vs 7% de parents et amis.

Pour mieux tenir compte du fait que Montréal domine complètement le marché du tourisme d’affaires auprès des Canadiens des autres provinces et que les régions reçoivent principalement une clientèle québécoise, nous avons subdivisé les clientèles d’origine en deux segments: les voyageurs issus des autres provinces canadiennes (graphique 6) et les Québécois (graphique 7).

On constate, par exemple, que les régions de Québec, de l’Outaouais et des Laurentides accueillent une importante proportion de voyageurs d’agrément en provenance des autres provinces canadiennes, mais qu’elles sont beaucoup moins présentes auprès de la clientèle d’affaires. La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’apparaît pas dans le radar des destinations des Canadiens au Québec _ y compris les Québécois _, en raison du faible nombre de visiteurs en provenance des autres provinces canadiennes, mais elle attire un nombre significatif de Québécois avec une part de 4% de ce marché. Par ailleurs, il ne fait pas de doute que les touristes d’agrément ontariens jouent un rôle majeur pour la région de l’Outaouais, alors que cette dernière compte pour 18% des visites d’agrément des autres Canadiens au Québec, contre seulement 6% lorsque l’on considère l’ensemble des Canadiens _ y compris les Québécois.

Comportements de dépenses

La mise en garde émise à la section traitant des activités pratiquées prévaut également au chapitre de l’analyse des dépenses touristiques. Ainsi, il s’agit  des dépenses effectuées par l’ensemble du groupe lors du dernier voyage au Canada qui incluait un séjour au Québec (graphique 8). Comme il n’était pas possible d’isoler les excursionnistes, on obtient une portion importante des voyageurs qui déclarent avoir dépensé moins de 200$ durant leur périple.

On constate aussi que la clientèle d’affaires présente sensiblement les mêmes statistiques de dépenses que celle d’agrément. Par contre, il s’agit des dépenses du groupe et c’est sur la composition de ce dernier que la réelle différence apparaît. En effet, la taille moyenne d’un groupe de voyage d’affaires est de 1,17 personne, alors qu’elle est de 2,11 personnes pour celui d’agrément. Sur une base individuelle, la clientèle d’affaires dépense ainsi presque deux fois plus que celle d’agrément (283$ vs 160$). Quant aux gens en visite chez des parents et des amis, moins de 20% d’entre eux dépensent plus de 200$ par voyage.

Périodes de visite

Les visites chez des parents et des amis, de même que les voyages d’affaires, sont de caractère beaucoup moins saisonnier que les voyages d’agrément (graphique 9). Le mois de décembre s’avère le plus populaire auprès du segment parents et amis, alors que les mois d’avril et de novembre sont privilégiés dans le cas du segment «affaires». On remarque d’ailleurs une importante baisse de la demande pour des voyages d’agrément durant les mêmes mois d’avril et de novembre.

En terminant, voici quelques renseignements complémentaires qui permettent de comparer certains éléments du profil des trois catégories de clientèles, selon leur motivation de voyage:

À suivre: les profils des voyageurs américains et en provenance d’outre-mer, ainsi qu’un topo particulier sur les voyages de parents et d’amis.

Source:
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages des Canadiens», traitement spécial, 2004.

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