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Analyses - 29 septembre 2006

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septembre 2006

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Et si la culture allait à la rencontre des touristes?

Lorsqu’il est question de tourisme culturel, la problématique de développement des clientèles touristiques est souvent réduite à un défi unilatéral: celui d’amener les touristes vers les lieux de diffusion culturelle. Pourtant, différentes initiatives exploitent l’approche inverse…

La culture vs les composantes de l’expérience touristique

Au-delà des activités pratiquées et des attraits visités, de nombreux services contribuent à la réalisation d’un séjour touristique. Transport, hébergement, restauration, accueil et information, boutiques ou magasins sont autant de composantes qui font partie de l’expérience touristique vécue par le visiteur.

Certains de ces services prennent parfois une teinte culturelle. Lorsque le transport fait appel à un véhicule antique (calèche, train à vapeur, tramway, etc.), que la restauration privilégie les produits du terroir ou qu’un établissement d’hébergement occupe un bâtiment historique, ces services à vocation logistique deviennent partie intégrante d’une expérience touristique culturelle. Toutefois, il faut reconnaître que ces occasions de découvrir la culture par le biais des services touristiques demeurent peu nombreuses.

Afin d’améliorer la qualité de l’expérience offerte, d’ajouter une touche d’authenticité ou de se distinguer de la concurrence, certaines entreprises touristiques découvrent la plus-value culturelle. Tout en respectant leur mission première, ces gestionnaires novateurs choisissent d’inclure la culture au sein même de leur concept d’affaires. En voici quelques exemples:

Dans l’hôtellerie

Après avoir développé le concept de l’hôtel boutique avec l’ouverture du Morgan à New York, Ian Schrager lance l’expérience Gramercy: mélange d’art (recréer un studio d’artistes), de surréalisme (style bohème éclectique) et de contradictions (uncool is now the place to be). Le Gramercy Park Hotel de New York offre à ses visiteurs l’occasion d’être en contact avec des oeuvres d’une qualité équivalente à celles des grands musées, dans une ambiance personnalisée et décontractée.

Plusieurs autres villes du monde voient naître des «Art Hotels», ces établissements où l’art n’est pas un élément de décoration, mais le coeur même du concept hôtelier. En Tasmanie (Australie), le Henry Jones Art Hotel s’inspire et présente des oeuvres d’artistes, d’artisans, de musiciens et de poètes tasmaniens, tandis que le Art Hotel de Buenos Aires (Argentine) expose des dessins, des peintures, des photographies et des sculptures d’artistes argentins dans chacune des chambres ainsi que dans la galerie d’art qui occupe une partie du lobby.

À Toronto, le Gladstone Hotel offre, pour sa part, 37 chambres uniques, chacune d’entre elles ayant été conçue par un artiste local, certains connus, d’autres pas! À Seattle, le concept Art Hotel semble avoir été déployé avec tellement d’efficacité qu’un reportage du magazine de Continental Airlines affirme que l’Hotel Max est en concurrence avec le musée d’art de la ville.

Dans les boutiques

Plusieurs boutiques et magasins font une place à l’art au sein de leur commerce. C’est notamment le cas à Sydney (Australie) alors que, depuis maintenant 15 ans, la ville organise «Walking the Street», un événement au cours duquel, pendant dix jours, des oeuvres d’art diverses sont exposées dans les vitrines des boutiques d’une importante artère du centre-ville, la rue King. Puisque l’on sait que le magasinage est pratiqué par la quasi-totalité des visiteurs… le lien est intéressant!

Dans le transport en commun

À Londres, l’initiative Art Below permet d’utiliser les espaces publicitaires du Métro afin de promouvoir les créateurs locaux. Beaux-arts, photographie, dessin, peinture, mode, sculpture, poésie ou cinéma obtiennent ainsi une visibilité auprès des usagers qui sont invités à découvrir les galeries qui présentent ces artistes. Des reproductions virtuelles des oeuvres sont affichées sur www.artbelow.com, un site Internet qui accueille près de 10 000 visiteurs par jour.

Dans les aéroports

Depuis plusieurs années, les gestionnaires aéroportuaires utilisent l’art pour décorer et égayer les terminaux. Aux États-Unis, les villes d’Atlanta, de Phoenix, de San Diego et de Philadelphie font partie de celles dont l’aéroport principal dispose d’installations qui permettent la tenue d’expositions temporaires pour bonifier la présence des oeuvres permanentes. À Auckland (Nouvelle-Zélande) l’aéroport accueille même deux galeries d’art. Nommées ArtPort, ces installations permettent aux passagers de découvrir l’art néo-zélandais et maori.

Dans les centres d’information touristique

Au New Hampshire, le Conseil des arts de l’État (NHSCA) a établi un partenariat avec le Département du Transport de l’État afin de favoriser l’installation de présentoirs pour les arts dans les centres d’accueil et de renseignements touristiques. Ces aménagements permettent d’exposer des oeuvres d’artistes locaux, de mettre en valeur des éléments patrimoniaux et de présenter le calendrier des activités culturelles.

Et même dans les toilettes!

Les aires de toilettes étant souvent très achalandées, certains hôtels, restaurants et aéroports ont poussé l’audace un peu plus loin en y laissant entrer de surprenantes approches artistiques permettant aux usagers de joindre l’utile à l’agréable. [Lire aussi: Les toilettes: LE lieu de rencontre privilégié de l’art et des touristes]

Soyons aussi créatifs dans la diffusion de la culture!

Le dynamisme de notre créativité doit se manifester non seulement dans les oeuvres, mais aussi dans les façons de les diffuser. À cet égard, le Québec a déjà prouvé sa valeur et sa capacité d’innovation par ses réalisations au niveau de l’animation urbaine et des grands événements populaires. Plusieurs initiatives de diffusion dans des lieux inusités ont déjà cours dans la Belle Province. Toutefois, plusieurs idées restent à explorer afin que l’art et la culture rejoignent plus de visiteurs et contribuent davantage à rendre l’expérience touristique québécoise unique et authentique.

Sources :

  • Baskas, Harriet. «Art on the Fly», USA Today, 13 juin 2006.
  • Blum, Andrew. «Welcome to the Art Hotel», Business Week Online, 25 mai 2006.

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