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Analyses - 27 octobre 2006

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octobre 2006

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Mieux comprendre le déclin du marché américain au Québec en 2005

Pour plusieurs régions du Québec, le déclin du marché américain représente une catastrophe. Qu’en est-il si l’on regarde de plus près chacun des principaux États émetteurs, selon les buts de voyages? Par exemple, les clientèles de la Pennsylvanie et de New York affichent des résultats très positifs, alors que c’est tout le contraire pour d’autres États comme le New Hampshire, le Connecticut et le Michigan. Portrait de la situation du marché américain…

Une année décevante

Quelque 3,4 millions de visiteurs américains ont visité le Québec en 2005, soit une baisse de 11% par rapport à 2004. (Lire aussi: Profil des Américains au Québec en 2004.) Les excursionnistes sont à l’avant-scène de cette débâcle avec un plongeon de 14%. Les chiffres de 2005 relatifs au nombre de séjours de plus de 24 heures ne sont guère plus reluisants, avec une baisse de 8% par rapport à 2004.

Les voyages de type personnel, par exemple pour des raisons de santé, sont compris dans la catégorie voyages d’agrément. La clientèle touristique américaine du Québec se répartit comme suit:

Tous les segments montrent d’importantes baisses en comparaison de l’année précédente, particulièrement du côté des excursionnistes d’affaires (-39%).

Les New-Yorkais en tête

L’État de New York constitue le plus important marché du Québec (tous buts de voyage confondus) avec quelque 343 000 touristes (au moins une nuitée), soit 16% de l’ensemble des voyageurs américains (graphique 1); une performance stable par rapport à 2004. Les arrivées touristiques en provenance des États suivants affichent toutes une baisse: Massachusetts (-6%), Maine (-12%), Vermont (-2%) et New Jersey (-4%). La Pennsylvanie montre pour sa part des signes positifs avec une croissance de 9% du nombre de touristes au Québec.

Notons que la clientèle de l’ensemble des autres États américains n’est certes pas négligeable puisqu’elle équivaut à 700 000 touristes qui ont visité le Québec en 2005. Par ailleurs, on remarque que la grande région de New York/New Jersey génère environ 18% du tourisme d’affaires en provenance des États-Unis.

L’apport des excursionnistes

Près de la moitié (49%) des excursionnistes américains en visite au Québec (tous buts de voyage confondus) proviennent du Vermont (graphique 2). Il s’agit néanmoins d’une baisse radicale de 14% par rapport à 2004. La hausse du dollar et des coûts de l’essence influence plus particulièrement ce type de tourisme de proximité.

Des rayons de soleil dans la tempête

Le nombre de nuitées constitue un excellent indicateur pour mesurer la performance obtenue sur un marché. À cet égard, agréable surprise du côté des touristes d’agrément en provenance de la Pennsylvanie, on constate une hausse de 28% du nombre de nuitées par rapport à 2004 (graphique 3). On parle ici d’un gain non négligeable de plus de 100 000 nuitées en provenance de cet État, qui comprend notamment les villes de Philadelphie et de Pittsburgh. L’État de New York explique quant à lui un autre gain de 48 000 nuitées sur le segment de l’agrément entre 2004 et 2005.

Globalement, l’année 2005 enregistre une baisse de plus de 500 000 nuitées «d’agrément». Les principaux États responsables de cette balance négative sont:

  • Connecticut, -115 000 nuitées (-31%)
  • Maine, -44 000 nuitées (-10%)
  • Massachusetts, -70 000 nuitées (-11%)
  • Michigan, -86 000 nuitées (-48%)
  • New Hampshire, -80 000 nuitées (-30%)
  • Vermont, -37 000 nuitées (-15%)

La durée des séjours

Le Québec profite principalement des courts séjours de une à trois nuits, tous buts de voyage confondus (graphique 4). On voit aussi clairement l’intérêt de cibler les marchés plus éloignés comme ceux de la Pennsylvanie, de New York (la région métropolitaine) et de la Floride, qui affichent une durée de séjour supérieure. Fait particulièrement intéressant, le plus important contingent des touristes en provenance du Connecticut (77 000) y viennent pour des séjours prolongés (plus de 10 nuitées), ce qui s’explique essentiellement par les voyages chez des parents et des amis. Mentionnons qu’en 2005 quelque 729 000 Américains ont séjourné au moins une semaine au Québec.

Dans les régions

Tout comme pour la clientèle d’outre-mer (lire aussi:Les voyageurs d’outre-mer au Québec en 2005), les grandes villes québécoises attirent la majorité des touristes américains (graphique 5). Pour illustrer leurs déplacements touristiques, nous n’avons conservé que les régions touristiques dont le nombre de touristes s’avérait significatif. Le total dépasse le nombre de voyages-personnes puisque plusieurs mentions étaient possibles. La région de Montréal a moins souffert que celle de Québec de l’érosion du tourisme d’agrément. La métropole a enregistré une baisse de 4% par rapport à 2004, comparativement à une diminution de 9% dans le cas de la vieille capitale. On remarque par ailleurs qu’il y a davantage d’Américains qui viennent visiter des parents et des amis à Montréal (225 000) qu’il y a de touristes d’affaires (213 000).

Répartition trimestrielle

Les touristes américains en visite pour des motifs d’agrément privilégient massivement l’été, le troisième trimestre accaparant 40% des voyages (graphique 6). Lorsqu’on les compare aux touristes d’outre-mer, on remarque un comportement différent des Américains en visite chez des parents et des amis. Ces derniers répartissent leurs voyages de manière relativement égale durant l’année, alors que les voyageurs d’outre-mer favorisent nettement la saison estivale. Les déplacements d’affaires sont également bien distribués durant l’année.

Les pertes les plus importantes par rapport à 2004 sont survenues du côté des voyages d’agrément durant les périodes estivales et automnales. Le nombre de touristes d’agrément au cours des troisième et quatrième trimestres affiche des baisses respectives de 10% et de 18% par rapport à l’année précédente.

Composition des groupes

Afin d’obtenir une meilleure appréciation du comportement de voyage, nous avons aussi porté notre attention sur la taille des groupes, selon la provenance des Américains (graphique 7). Nous avons réuni les touristes d’agrément et ceux en visite chez des parents et des amis. Comme les voyageurs d’affaires se déplacent habituellement seuls, nous les avons exclus de l’analyse afin de mieux faire ressortir les particularités de chacun des États.

Il faut par ailleurs savoir que, selon les paramètres de l’Enquête sur les voyageurs internationaux (EVI), une personne voyage seule si elle n’est pas en mesure de donner de l’information sur les dépenses et sur les activités des personnes qui l’accompagnent ou si elle fait partie d’un groupe de voyage. Pour cette raison, le tourisme de groupe proprement dit ne fait pas partie de cette nomenclature.

Contrairement à ce que l’on observait chez les touristes d’outre-mer, la proportion d’Américains qui se déplacent seuls demeure relativement faible. Pour la plupart des segments de marchés, ce sont les voyages en duo qui prédominent. La situation s’avère toutefois différente dans le cas des Américains provenant de la Pennsylvanie et du New Jersey, ceux-ci voyageant davantage par groupes de quatre personnes et plus.

Pour conclure, le tableau 2 procure quelques renseignements complémentaires qui permettent de comparer certains éléments du profil touristique des trois catégories de clientèles, selon leur motivation de voyage.

Les statistiques concernant la taille moyenne des groupes et la durée moyenne du voyage sont demeurées pratiquement inchangées depuis 2005 et ce, pour chacun des segments de clientèles (tableau 1). On note toutefois un comportement fort différent des Américains en visite chez des parents et des amis. Ces derniers ont limité considérablement leurs dépenses au Québec. Les dépenses moyennes par visite ont chuté, allant de 320$ en 2004 à 182$ en 2005. Quant aux dépenses moyennes par nuitée, elles sont passées de 82$ à 33$. Les dépenses moyennes par séjour du segment tourisme d’affaires ont, pour leur part, connu une hausse de 7%.

Source:
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux», traitement spécial, 2005.

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