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Analyses - 25 juillet 2007

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Le tourisme autochtone du côté de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande

Pour faire suite au texte publié précédemment «Le tourisme autochtone, plus qu’un simple produit» où il était question du pont entre le tourisme et la culture autochtone et de leur apport mutuel, voici maintenant quelques exemples d’approches qui ont servi d’instruments d’éducation et de compréhension entre diverses cultures ailleurs dans le monde. Les exemples suivants sont documentés plus en détail dans le «Projet sur le tourisme autochtone et la compréhension interculturelle – Rapport documentaire» du Groupe de travail sur les cultures autochtones et le tourisme de Patrimoine Canada.

Les Aborigènes d’Australie

L’Australie reconnaît que la contribution des autochtones au tourisme revêt un sens différent. L’idée d’utiliser le tourisme pour rétablir des relations difficiles entre les autochtones et le grand public a été qualifiée de «tourisme de réconciliation». Parmi les initiatives entreprises, mentionnons:

  • La publication de guides touristiques sur l’Australie autochtone – Travelling Aboriginal Australia: Discovery and Reconciliation inclut des renseignements sur le mouvement de réconciliation. L’ouvrage Always Ask – Guidelines for Visitors to Indigenous Communities donne une description des endroits à visiter selon les régions géographiques de l’Australie et la façon d’aborder avec respect les communautés. Lonely Planet a mis trois ans à produire le guide de voyage détaillé par région géographique intitulé Aboriginal Australia and the Torres Strait Islands: Guide to Indigenous Australia, lequel fait état des enjeux importants concernant l’Australie autochtone. Il a fallu trouver des rédacteurs autochtones, leur fournir du perfectionnement professionnel, consulter les aînés et recevoir l’approbation finale des leaders autochtones.
  • La tenue d’événements – le Festival of the Dreaming accorde une place d’importance aux cultures autochtones et vise à leur donner une vitrine internationale.
  • La création d’entreprises touristiques – le Camp Coorong est reconnu comme étant l’une des cinq initiatives touristiques autochtones les plus réussies en Australie. Créé en 1985, le Centre d’éducation culturelle et de relations raciales de Camp Coorong servait à renseigner les écoliers du Sud de l’Australie sur les valeurs culturelles, les traditions et l’histoire des Ngarrindjeris. Ce centre a depuis élargi son rayonnement à d’autres clientèles (étudiants, groupes environnementaux, groupes de réconciliation, organisations non gouvernementales et touristes). Outre les services touristiques et d’hébergement habituels, l’apprentissage se fait à travers les promenades à pied dans la brousse, les visites au Keeping Place (musée culturel), les ateliers de tissage de paniers et les visites guidées au pays des Ngarrindjeris. Le peuple autochtone sensibilise également les visiteurs à des modes de vie plus harmonieux et durables. Des groupes autochtones d’Australie et d’ailleurs y viennent pour partager leurs expériences et établir des réseaux d’échanges internationaux. Au Camp Coorong, les engagements de la collectivité ont préséance sur les réservations touristiques. Le peuple autochtone ne souscrit pas aux façons de faire de l’industrie touristique. Il ne veut pas du statut d’intervenant et être catégorisé comme on le fait avec les parcs de caravanes, les motels ou les voyagistes. Il se considère comme le gardien de sa propre terre et de sa culture.
  • Le Parc culturel autochtone Tjapukai dans la région nord du Queensland en Australie présente la culture djabugay. Une entente négociée et signée entre le peuple djabugay et les autres intervenants du parc assure à ce peuple des retombées sur les plans économique et social, élimine toutes formes d’exploitation, leur accorde le contrôle de l’authenticité culturelle de même que la propriété d’au moins 50% du territoire. Chaque partie reconnaît l’expertise de l’autre dans leur domaine respectif, gestion des affaires, processus décisionnels et culture.

Histoire, création, danse, camp traditionnel, musée, magasin et galerie d’art sont autant de moyens d’y exposer la culture djabugay. Les membres de la communauté participent à la présentation de leur patrimoine culturel aux touristes. À leurs yeux, l’interaction interculturelle entre eux et les touristes s’avère un moyen d’atténuer les impressions de stéréotypes, améliorant ainsi la compréhension de leur culture et de leur communauté.

Même si l’adaptation de leur culture pour répondre aux attentes de la demande touristique a soulevé quelques inquiétudes chez les Djabugays, ils estimaient que le fonctionnement du parc avait instauré une certaine fierté et provoqué un intérêt renouvelé pour la renaissance culturelle.Bien que dans leur culture, leur emploi comme danseurs pour la troupe Tjapukai Theatre soit associé à des pratiques de travail occidentalisées et aille à l’encontre de leurs valeurs, les djabugays le considèrent plutôt comme un rôle d’ambassadeur de leur peuple.

Autre événement d’importance, les Jeux Olympiques de 2000 à Sydney ont offert une vitrine privilégiée à la culture autochtone.

Les Maoris de la Nouvelle-Zélande

L’implication des Maoris dans le tourisme ne date pas d’hier en Nouvelle-Zélande. Le tourisme étant considéré comme une source majeure de croissance économique et d’indépendance pour les peuples autochtones, le gouvernement a instauré une politique qui vise à accroître la participation des autochtones à l’industrie touristique et à la recherche d’avenues de développement. Authenticité des produits, consentement du peuple maori, utilisation d’outils de gestion, interprétation et interaction avec les touristes guident le développement et le marketing du tourisme autochtone.

Des enquêtes menées auprès des touristes ayant expérimenté la culture maorie dans ce pays révèlent que ces derniers veulent un contact direct avec les autochtones et qu’ils considèrent que c’est le moyen privilégié pour connaître leur culture. Une «expérience authentique» implique la participation personnelle à l’expérience, le contact avec la culture dans son habitat naturel, l’expérience de la vie quotidienne et l’appréciation des valeurs originales. En outre, lors d’une visite, le récit direct et l’interprétation d’un autochtone ajoutent à l’importance de l’expérience.

Une approche moins structurée laissant place à l’échange et à la spontanéité de même qu’à une interaction plus significative entre les interlocuteurs constitue une autre avenue de développement appropriée.

Source:

– Patrimoine Canada. INITIATIVE FPT (fédéral-provincial-territorial) SUR LE RAPPORT CULTURE/PATRIMOINE ET TOURISME, Groupe de travail sur les cultures autochtones et le tourisme.

  • Yana

    Bonjour, je fais une recherche dans le cadre de mon cours de marketing en tourisme et j’aimerais savoir les sources que vous avez utilisé et si les guides que vous avez mentionné sont facilement trouvables.

    Merci pour votre compréhension et bonne journée

    • Maïthé Levasseur

      Bonjour,
      En effet l’étude que nous avions utilisée a été archivée par Patrimoine Canada. Il faudrait les contacter directement.
      Merci de votre intérêt et bonne recherche!

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