Retour

Retour
Analyses - 2 avril 2009

Filtres

Filtres

Type de contenu

Tous les types

Thématique

Toutes les thématiq...

Analyste

Tous les analystes

Chronologie

avril 2009

Recherche

L
Imprimer Tourisme durable,

Ce qui a été dit… au Symposium international sur le développement durable du tourisme

Voici en vrac certains propos qui ont retenu notre attention lors des conférences. Évidemment, tous les interlocuteurs ont souligné l’importance du développement durable (DD) et de ses trois piliers que sont la viabilité économique, la protection de l’environnement et l’équité sociale. Ces observations donnent matière à réflexion pour qui veut s’engager activement dans le DD.

Nous tenons à mentionner que les énoncés suivants sont le reflet de notre compréhension et ne respectent pas nécessairement l’intégralité des paroles prononcées.

Francesco Frangialli – expert international en matière de tourisme et ancien secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, France

Le tourisme en soi est économique, culturel, social et environnemental.

Il importe d’avoir une vision, de déterminer où l’on va et non pas de garder «le nez dans le guidon».

Le DD est un processus qui accompagne le développement économique. Il renforce le potentiel présent et à venir.

Le tourisme d’affaires et le tourisme d’agrément sont une question de gros sous, tandis que le tourisme humanitaire est perçu comme moins rentable financièrement. En fait, c’est le plus payant en ce qui concerne le DD, car il lutte contre la pauvreté.

Costas Christ, éditeur, Global Travel, National Geographic Adventure, États-Unis

Le DD, c’est le fil conducteur du tourisme. Il ne se situe plus au stade d’expérimentation, mais bien à celui de la rentabilité. Il doit s’insérer dans les modèles économiques viables.

Le DD, c’est un indicateur de qualité pour un hôtel, pour une entreprise. C’est aussi une stratégie d’affaires. Ne pas s’y engager, c’est ne pas comprendre le marché.

On pourrait penser que la croissance importante du tourisme dans les prochaines années ira à l’encontre du DD. En fait, il ne faut pas arrêter l’essor du tourisme, mais plutôt le faire progresser intelligemment et en exercer le contrôle.

On doit continuer d’éduquer le consommateur.

Il y a à peine cinq ans, qui aurait pensé qu’un grand groupe hôtelier comme Marriott serait aussi actif en matière de DD.

«People do not take trips. Trips take people.» – John Steinbeck

Jonathan B. Tourtellot, directeur du Center for Sustainable Destinations et rédacteur en chef spécialisé dans le domaine du géotourisme pour le National Geographic Traveler, États-Unis

Le voyageur qui ne dispose pas d’une information riche achète un prix.

Go beyond sustainability, enhance.

Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction, Transat A.T. inc., Québec

Notre mission, en matière de tourisme durable, consiste à enrayer et à contrer les problèmes provoqués par l’industrie ainsi qu’à maximiser ses effets bénéfiques, dont l’activité économique.

Figurer parmi les plus grands voyagistes intégrés du monde nous confère des responsabilités particulières quand vient le temps de parler de tourisme durable. Les lendemains touristiques tiennent aux décisions prises aujourd’hui pour en gérer le développement.

Le voyagiste est en position pour changer des choses. Il peut intervenir sur le produit et travailler en collaboration avec les destinations. Il peut aussi jouer un rôle de sensibilisation en créant une chaîne de responsabilité auprès des fournisseurs et des millions de voyageurs et en encourageant certains comportements. Il est possible de soulager des zones de pression en développant de nouvelles destinations ou en allongeant la saison touristique.

Il n’y aura pas de tourisme durable sans que les gouvernements s’y mettent afin d’orchestrer les efforts et de les soutenir, et donner une direction générale à l’industrie. Ils doivent aussi instaurer des réglementations en matière d’environnement, de conditions de travail, de sécurité, d’hygiène, de protection du patrimoine bâti, etc.

Anna Pollock, Chameleon Strategies, Canada

La technologie doit être utilisée comme vecteur de changement.

Heinz Julen, artiste et spécialiste de l’architecture alpine, Suisse

Un hôtel peut être beaucoup plus qu’un service complémentaire. Il peut donner une âme à un lieu en s’en inspirant.

Renée Daoust, architecte et associée, Daoust Lestage inc., Québec

Le développement du milieu bâti sert de levier pour le tourisme.

Les tendances en architecture constituent un piège de la mondialisation. C’est l’architecture spectacle sans référence identitaire. C’est aussi l’architecture éphémère, jetable.

Bruce Poon Tip, pdg, G.A.P. Adventures, Canada

People, planet, profit – the triple bottom line of sustainable tourism.

Jean-Pierre Ranger, président, Parc Safari, Québec

Le DD englobe aussi des considérations sociales. C’est pourquoi le Parc Safari a modifié ses installations afin de les rendre accessibles aux personnes à capacité physique restreinte. À cet effet, l’organisation a reçu la mention Kéroul 2008.

Louis Lessard, pdg, Auberge Le Baluchon, Québec

Le DD doit se traduire par des gestes concrets tous les jours dans nos opérations courantes – «un geste à la fois au quotidien» (Équiterre).

Thomas Niebuhr, directeur Environnement, Roskilde Festival, Danemark

Le succès du festival vient notamment du fait que le développement durable fait partie de l’expérience.

Daniel Rosselat, président, Paléo Festival Nyon, Suisse

Il est important d’éviter un discours moralisateur dans la communication des efforts de DD aux festivaliers sur le terrain.

Adèle Girard, directrice générale, Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, Québec

Trop souvent, les entreprises communiquent avec les médias en premier et négligent d’informer les employés.

Nous devons faire face à des enjeux à long terme, mais malheureusement nous adoptons une vision à court terme.

Malcolm Bell, chef de direction, South West Tourism of England et membre expert du groupe sur le tourisme durable de la Commission européenne, Royaume-Uni

Il faut amener les gens à penser à long terme.

Vendre une prestation touristique en priorisant le prix peut engendrer sa banalisation.

La population ne devrait pas avoir à «tolérer» le tourisme.

Gerhard Walter, directeur, Lech Zürs Tourismus, Autriche

Nous avons reçu le titre du plus beau village d’Europe au concours européen de l’Entente florale, non pas à cause des fleurs, mais en raison de notre développement en harmonie avec la nature.

Le plus haut édifice du village, c’est l’église.

Nous misons sur la qualité et non pas sur la quantité.

Peter Walters, sous-ministre adjoint, ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts de la Colombie-Britannique, Canada

Il est important de mesurer nos actions afin d’évaluer d’où nous sommes partis et où nous sommes rendus.

Seija Tuulentie, chercheure, The Finnish Forest Research Institute, Finlande

Dans le développement de projets touristiques durables, l’aspect d’acceptation sociale est crucial au succès du projet. L’implication de la population apporte des connaissances locales, prévient les conflits et permet un processus démocratique.

Liping A. Cai, professeur et directeur, Purdue University Tourism & Hospitality Research Center, Purdue University, États-Unis

C’est à vous de décider quel type de destination vous souhaitez être – destination de masse, culturelle, etc.

Richard Butler, professeur, Tourisme international, University of Strathclyde, Écosse

Si l’objectif est de réduire l’incidence du tourisme sur l’environnement, c’est le tourisme de masse qui doit devenir plus durable.

On dit que le DD permet d’atteindre un «triple bénéfice», soit économique, environnemental et social. Mais en réalité, il en existe un quatrième qui doit être pris en considération, le bénéfice politique.

Les communautés qui se dotent d’une vision à long terme ont plus de chance de maximiser les bénéfices réalisés par le DD. Cependant, cette vision peut parfois être très difficile à atteindre, car les politiciens opèrent généralement sur un cycle de deux à cinq ans tandis que les médias ont, dans la plupart des cas, un cycle d’intérêt d’un à trois jours.

Michel Archambault – titulaire, Chaire de tourisme Transat, ESG-UQAM, Québec

Après la mondialisation, nous entrons dans l’ère de la déglobalisation. Nous passons d’un monde d’homogénéité à un monde de spécificité.

Julianna Priskin, chercheure principale, Chaire de tourisme Transat, ESG-UQAM et professeure associée, Département d’études urbaines et touristiques, ESG-UQAM, Québec

Nous devons apprendre des uns et des autres pour mieux avancer ensemble.

Le DD n’est pas une mode, il se présente comme un impératif pour l’ensemble des secteurs du tourisme.

S’il est vrai que dans la vie le plus grand danger est de laisser les urgences prendre la place des choses importantes, nous devons alors reconsidérer la façon dont nous allons faire face à la crise économique actuelle. Le DD est primordial, car l’enjeu demeure la survie à long terme de la planète et des sociétés qui la peuplent.

La période actuelle représente une occasion de reconnaître, enfin, le besoin d’une croissance durable, qui est en harmonie tant avec les humains qu’avec la capacité qu’a la Terre de soutenir leur développement.

Cet article a été rédigé avec la collaboration de Marianne Dodelet

Source:
– Ministère du Tourisme du Québec et Chaire de tourisme Transat, ESG-UQAM. Symposium international sur le développement durable du tourisme, Québec, du 17 au 19 mars 2009.

Consultez notre Netiquette