Retour

Retour
Analyses - 12 février 2010

Filtres

Filtres

Type de contenu

Tous les types

Thématique

Toutes les thématiq...

Analyste

Tous les analystes

Chronologie

février 2010

Recherche

L
Imprimer Faits et chiffres, Marchés géographiques, Segments de clientèles,

Connaître et amadouer les touristes en visite chez des parents ou des amis

La moitié des voyages au Québec ont pour but de visiter des parents ou des amis, ce qui représente plus de 10 millions de visites-provinces d’une nuit et plus en 2008. Avez-vous tendance à négliger cette clientèle? Mieux connaître son profil et ses comportements de voyage permet de saisir son importance et son potentiel.
Les visites de parents et d’amis (VPA) représentent 54% des voyages des Québécois au Québec en 2008 et 49% des visites-provinces, toutes origines confondues (graphique 1). Les voyages d’agrément constituent plus de 40%, et les voyages d’affaires, à peine 5%.

Le changement méthodologique de Statistique Canada apporté à l’Enquête sur les voyages des résidents canadiens en 2005 ne nous permet pas de comparer les dernières données avec celles des années antérieures. Depuis ce changement, le nombre de VPA est relativement stable. On dénombre 10,5 millions de VPA effectuées par les Québécois et près de 1,6 million par les Canadiens des autres provinces, les Américains et les visiteurs d’outre-mer réunis (graphique 2). Si ce type de voyage est plus difficilement influencé par les organismes de promotion de la destination, cette énorme part de marché requiert une connaissance de ces voyageurs et une réflexion sur les façons de les rejoindre.

Faits saillants du profil et des comportements de voyages des Québécois ayant fait des visites de parents ou d’amis

  • La majorité de ces voyageurs sont jeunes; 25% sont âgés de 25 à 34 ans, et 23%, de 18 à 24 ans.
  • Le revenu annuel des touristes en visite chez des parents et des amis est présenté avec celui des voyageurs d’agrément à des fins comparatives (graphique 3). On peut expliquer que leurs revenus annuels soient moins élevés que ceux des touristes d’agrément en raison de leur jeune âge.

  • La majorité des VPA s’effectuent en solo (50%) ou encore en groupe de deux adultes ou plus (32%). La proportion de familles est plus faible que pour les voyages d’agrément (graphique 4).

  • La durée de séjour est plutôt courte pour les Québécois, mais plus longue pour les voyageurs d’autres origines (tableau 1).
  • Même si la moyenne québécoise est faible (tableau 1), le grand nombre de déplacements génère néanmoins des retombées considérables. À titre indicatif, les retombées du tourisme d’affaires des Québécois au Québec sont d’environ 309 millions CAD alors que les visites de parents et d’amis totalisent 1,17 milliard CAD.

  • Les voyages de VPA sont mieux répartis dans l’année que les déplacements par agrément (graphique 5). En fait, c’est au quatrième trimestre (octobre, novembre et décembre) que s’effectue le plus grand nombre de VPA. La période des Fêtes doit probablement y contribuer.

  • Sans surprise, la résidence de parents ou d’amis constitue le premier mode d’hébergement (92%).
  • En ce qui concerne les activités pratiquées par les voyageurs, la principale est bien sûr de passer du temps avec sa famille ou avec ses amis. Néanmoins, la randonnée pédestre et les sorties culturelles rejoignent environ 10% des voyageurs (graphique 6). L’intérêt pour ces activités varie en fonction de la région d’origine, et on observe une tendance à profiter de ce qui diffère de sa région. Les résidents de Québec et de Montréal sont plus enclins à faire des activités de plein air comme la randonnée, la visite de parcs nationaux, l’observation de la faune, la plage ou la navigation de plaisance. Les résidents d’autres régions du Québec profitent de leurs déplacements pour faire des sorties culturelles, visiter des sites historiques et assister à des festivals ou à des foires.

  • Même si le nombre total de VPA est stable depuis 2006, il existe des écarts en ce qui concerne les régions visitées au Québec. Celle de Québec se classe au premier rang suivie de près par Montréal. Certaines régions voient une augmentation importante du nombre de VPA, notamment la Montérégie, les Cantons-de-l’Est et Chaudière-Appalaches. À l’inverse, Lanaudière, le Centre-du-Québec et Charlevoix enregistrent des diminutions (graphique 7).

Clientèle oubliée

Les organisations touristiques ont parfois tendance à ignorer, ou du moins à négliger, ce type de visiteurs parce qu’ils fréquentent très peu l’hébergement commercial et parce qu’il peut s’avérer ardu de les influencer. Bien qu’il soit difficile de le mesurer avec justesse, les VPA exercent un effet considérable sur l’économie locale. Leurs dépenses dans l’industrie touristique sont moindres, mais multipliées par des millions de visites. Ils sont souvent des adeptes de magasinage, visitent des attractions avec leurs hôtes et vont au restaurant. N’oublions pas que ces derniers dépensent également dans les services touristiques mêmes s’ils ne sont pas considérés comme des touristes.

Voici d’autres raisons pour lesquelles cette clientèle est négligée.

  • L’absence d’une définition claire et universelle des VPA. On note des divergences entre les données. D’un pays à l’autre, les définitions varient et rendent la compilation difficile. Certaines destinations ne comptabilisent que les visiteurs en hébergement commercial.
  • La difficulté de mesure. La coopération des hôtes et des visiteurs est requise pour une bonne compréhension de leurs comportements de voyage.
  • Le manque de lobbying. Les organismes de promotions touristiques sont largement soutenus et influencés par les industries hôtelières.

Enfin, comme ces visiteurs sont difficiles à rejoindre et à influencer, il faut aussi s’adresser à leurs hôtes. Ceux-ci ont une haute influence sur les destinations visitées et les activités pratiquées. Leurs conseils font foi de loi. Les hôtes sont les mieux placés pour suggérer les attractions locales aux visiteurs qui souhaitent découvrir la région. Ils doivent donc avoir une bonne connaissance et une perception positive de l’offre touristique. La promotion touristique auprès de la population locale prend ici toute son importance.

Sources:

– Backer, Elisa. «VFR Travel: An Examination of the Expenditures of VFR Travellers and their Hosts», Current Issues in Tourism, volume 10, numéro 4, 2007.
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages des Canadiens», traitement spécial, 2006, 2007, 2008.
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux», traitement spécial, 2008.

Consultez notre Netiquette