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Analyse - 12 mars 2010

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Concevoir et organiser des visites adaptées aux clientèles en situation de handicap

Selon Kéroul, le marché touristique des personnes à capacité physique restreinte représente environ 15% de la demande touristique au Québec, et l’accessibilité est au cœur de leurs préoccupations lors de leurs voyages. Dans le cas des personnes à capacité physique restreinte, l’accès à des établissements aménagés pour elles joue un rôle primordial dans la décision de voyage. Comment agrémenter les visites culturelles de ces clientèles en situation de handicap?

Capacité physique restreinte, handicap et certification

Depuis plus de vingt ans, Kéroul évalue l’accessibilité des établissements touristiques et culturels de la province de Québec et il s’agit de la seule certification reconnue par le ministère du Tourisme. Cette évaluation permet de connaître le niveau d’accessibilité aux personnes à capacité physique restreinte.

Plus de 6000 infrastructures touristiques et culturelles ont été recensées au Québec jusqu’à ce jour: des salles de spectacle, des musées, des attractions touristiques, des festivals et des événements.

Les différents outils d’aide à la visite

Pour tous ceux qui veulent rendre leur établissement culturel accessible aux personnes en situation de handicap – incluant les femmes enceintes, les personnes obèses et les personnes âgées, qui, ne l’oublions pas, constitueront une large part de la clientèle touristique dans les années à venir –, sachez qu’il existe différents dispositifs d’aide à la visite pour faciliter et agrémenter l’expérience de TOUS vos clients. En voici quelques exemples.

Les systèmes d’amplification pour aider à l’audition
Il en existe trois types:

  • le système FM;
    le système infrarouge;
    le système de boucle magnétique.

L’audiodescription
Pour enrichir l’écoute et nourrir l’imagination des personnes ayant une déficience visuelle, le service d’audiodescription consiste à transmettre par casque sans fil des informations préalablement enregistrées et diffusées en même temps qu’un spectacle, par exemple.

Le surtitrage individuel
Sur un écran individuel, le spectateur sourd lit le texte des répliques des comédiens au fur et à mesure du déroulement du spectacle. Les effets sonores (musique, bruitage, voix hors champ) sont également mentionnés.
Le langage des signes québécois (LSQ) et le langage parlé complété (LPC)
Traduction simultanée en langage des signes ou en langage parlé complété. Ce dernier complète la lecture sur les lèvres.

Le lutrin et les parcours tactiles
Ces outils permettent à l’utilisateur d’écouter avec un casque une description complète d’une œuvre artistique, tandis qu’il en découvre par le toucher la technique, la composition et le sujet.
À la tour de la Lanterne du port de La Rochelle, une ancienne prison qui contient près de 600 graffitis de prisonniers, on a eu l’idée de construire un ensemble de reproductions tactiles de ces graffitis que la fragilité de la pierre, le vent et l’air marin destinent à disparaître. Il s’agit d’un ensemble de 32 moulages de ces inscriptions gravées et présentées autour de 4 thèmes. Ainsi, les personnes handicapées visuelles peuvent profiter pleinement de leur visite.

Les programmes et les plans
On peut remettre au visiteur un document (ou des fiches descriptives) en braille, en gros caractères ou écrit dans un vocabulaire simplifié et une version imagée pour les enfants ou les personnes vivant avec un handicap intellectuel ou de communication. Ce document donne des informations essentielles sur la visite. On les agrémente, si nécessaire, d’un plan en relief. La version audio de ce texte est également diffusée par casque.

Les éléments de confort

Pour que ce soit un moment agréable et que les visiteurs puissent prendre le temps de découvrir tous les éléments de leur visite, il est important de prévoir des temps et des espaces de repos bien pensés dans le parcours. Par exemple, l’installation de bancs permettra aux personnes à grande fatigabilité de se reposer, d’écouter le guide ou l’audio-guide, de consulter un document d’aide à la visite, etc.

Les systèmes de repérage

L’objectif des systèmes de repérage est de faciliter le déplacement et le repérage des visiteurs afin qu’ils se sentent en sécurité et qu’ils soient dans des conditions favorables pour profiter pleinement de leur visite. Il peut s’agir de plans, de cheminement au sol, de mains courantes, de repères sonores et olfactifs, etc. Il est souvent judicieux de combiner plusieurs de ces éléments.
L’exemple qui suit donne un aperçu des réalisations possibles.

La Cour des sens du Jardin botanique de Montréal

Pour faire découvrir le monde végétal, la Cour des sens, un périmètre au sein du Jardin botanique de Montréal, propose une exploration par l’odorat et le toucher. Il s’agit d’un parcours en boucle permettant la circulation dans quatre thématiques sensorielles: doux, piquant, rugueux et visqueux. Les plantes sont classées et disposées dans chacune de ces thématiques. Pour faciliter le déplacement des visiteurs, le jardin a prévu plusieurs aménagements ou dispositifs:

– un sentier unique parcourant le jardin sous forme de boucle;
– un revêtement de sol variant en fonction de la thématique sensorielle abordée;
– une signalétique (proposée en français, en anglais et en braille) contrastée, dont la couleur varie en fonction des sections;
– un bassin, placé au centre, fournissant une indication sonore, douce.

Un exemple de bonne pratique: le Centre des monuments nationaux de France et…

… ses collections Sensitinéraires et Lex-signes
La première propose aux personnes ayant une déficience visuelle de découvrir les monuments à partir de supports tactiles réalisés en gaufrage avec plusieurs niveaux de relief. Un CD audio complète la présentation détaillée du monument, le récit de son histoire ainsi que les commentaires guidant la lecture tactile de chacune des images.

La seconde collection s’adresse aux personnes sourdes, pour leur apporter un vocabulaire propre à l’histoire de l’art. Chaque volume de la collection propose un lexique bilingue, en français et en langage des signes français, et l’assortit d’une riche iconographie destinée à rendre ce vocabulaire accessible aux lecteurs sourds.

… ses mallettes multisensorielles
Il en existe trois qui permettent aux personnes en situation de handicap de préparer, à leur rythme et à l’avance, la visite d’un monument. Chacune de ces mallettes propose une découverte d’un monument à travers une approche «multisensorielle».

La malle-exposition de la Basilique de Saint-Denis est destinée aux personnes en situation de handicap auditif, mental, moteur ou visuel. Reposant sur les quatre sens, la «Basilique sensorielle» permet à chacun d’effectuer une approche multisensorielle des éléments présentés dans la mallette: moulages et maquettes tactiles, planches de bandes dessinées, boîtes d’accessoires, senteurs, DVD sous-titré sur l’histoire de la Basilique, avec audiodescription et insertion en langage des signes français, musique du Moyen Âge et de la Renaissance.

Tous ces outils ou dispositifs conçus pour accueillir les personnes en situation de handicap doivent être bien mis en évidence. Il est donc primordial qu’elles soient informées des outils qui leur sont destinés, autant à l’accueil que dans les documents de promotion et sur le site Internet. Ces informations doivent également être signalées tout au long de la visite.


Source: Site Internet du Centre des monuments nationaux.

L’accessibilité progresse… mais doucement. Pourtant, des solutions techniques et des initiatives exemplaires existent. Aujourd’hui et demain, que faites-vous et que ferez-vous pour rendre vos visites culturelles accessibles?

Sources:
– Association des devenus sourds et des malentendants du Québec. «Répertoire des salles équipées d’un système d’aide à l’audition».
– Caron-Malenfant, Julie, et Jean-François Charest. «Tourisme et culture pour personnes à capacité physique restreinte au Québec» – État de la situation  – septembre 2006, 95 pages.
– Organisation mondiale du tourisme. «Code mondial d’éthique du tourisme», article 2.2.

Site Internet:
Accès culture
Centre des monuments nationaux

  • Blandine Bérubé

    Nous n’avons pas ces appareils. Nous sommes un Centre d’interprétation des éoliennes. Nous avons des portiques d’entrées recommandés pour faciliter les chaises roulantes, des bancs et chaises pour ceux voulant s’assoir, des maquettes d’éoliennes pour des non voyants, les handicapés intellectuels peuvent voir et toucher sur place avec des notions adaptées à eux.

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