Retour

Retour
Analyses - 21 juillet 2010

Filtres

Filtres

Type de contenu

Tous les types

Thématique

Toutes les thématiq...

Analyste

Tous les analystes

Chronologie

juillet 2010

Recherche

L
Imprimer Hébergement,

Du piquet de tente au véhicule récréatif, l’évolution de la pratique du camping au Québec

Depuis 2005, les séjours des campeurs utilisant la tente ont chuté de 34%, alors qu’on observe une augmentation des voyages en véhicules récréatifs (VR) de 6,9%. Malgré tout, la pratique du camping est à la hausse au Québec, principalement à cause de l’augmentation importante du nombre de campeurs saisonniers. Les adeptes du camping sont moins nombreux parmi la clientèle hors Québec de l’Ontario et des États-Unis, alors que seulement 3,5% des séjours touristiques des Canadiens et à peine 1,4% des voyages des Américains au Québec sont réalisés en plein air. Voici un portrait sommaire de l’évolution de la pratique du camping au Québec et du profil des campeurs québécois.

Les campings saisonniers et les véhicules récréatifs ont la cote

Selon une récente étude du ministère du Tourisme du Québec, l’achalandage des terrains de camping s’est accru de 7,2% entre 2005 et 2009. Cette croissance est le reflet de l’augmentation de 12% du nombre de campeurs saisonniers, comparativement à une diminution de 8,7% du nombre de campeurs de passage (graphique 1). Les campeurs saisonniers louent un emplacement pour lequel il existe un contrat de location valide pour la saison, alors que les campeurs de passage louent un emplacement à la journée. Le marché des campeurs saisonniers est majeur pour les exploitants de campings, puisqu’il représente 79% des emplacements occupés.

Graphique 1
Nombre moyen d’emplacements de location loués quotidiennement à tous les campeurs, 2009 comparé à 2005

Source: ministère du Tourisme

La diminution du nombre de campeurs de passage est directement attribuable au déclin important du nombre d’adeptes du camping traditionnel (graphique 2). Entre 2005 et 2009, l’utilisation de la tente a diminué dans toutes les régions touristiques du Québec, à l’exception de Manicouagan. À l’opposé, la pratique du camping en VR est à la hausse. De plus, il est fort probable que les emplacements loués sur une base saisonnière accueillent essentiellement ce type de véhicule. Veuillez noter que, dans le cadre de l’étude du ministère du Tourisme, la catégorie VR comprend les tentes-roulottes, les roulottes et les véhicules motorisés.

Graphique 2
Nombre moyen d’emplacements de location loués quotidiennement aux campeurs de passage, 2009 comparé à 2005

Source: ministère du Tourisme

Autrefois considéré comme un mode de vacances économiques et populaires, le camping semble évoluer vers ce qu’on appelle en France l’hôtellerie de plein air. Louis Jean, directeur général de Camping Québec, observe que la clientèle adepte du tourisme de plein air cherche de plus en plus de commodités et de confort (lire aussi: Le plein air et le luxe font bon ménage!, Et si l’hôtellerie de luxe diversifiait son offre par le biais du camping). La popularité grandissante des voyages de vacances en VR s’inscrit dans cette tendance. Dans une analyse précédente (lire aussi: Le tourisme lié aux véhicules récréatifs), Claude Péloquin soulignait que plus de 170 000 Québécois ont effectué un voyage en VR en 2008-2009, comparativement à seulement 94 000 Québécois cinq ans auparavant.

Qui sont les adeptes de camping au Québec?

Voici quelques faits saillants du profil des campeurs québécois. Certaines données sont présentées avec celles de l’ensemble des voyageurs d’agrément à des fins comparatives.

  • En plus d’une majorité de campeurs qui proviennent de Montréal (graphique 3), ils sont plus nombreux à provenir de l’extérieur des régions métropolitaines (35%) que la moyenne des touristes d’agrément québécois (29%).

Graphique 3
Répartition de l’origine de l’ensemble des touristes d’agrément québécois et de ceux séjournant en camping en 2008

Source: Statistique Canada

  • Ils sont légèrement plus jeunes (tableau 1). Plus de 54% des adeptes de camping sont âgés de 35 à 54 ans, alors que 32% ont moins de 34 ans.

Tableau 1: Âge, dépenses et durée de séjour de l’ensemble des touristes d’agrément québécois et de ceux séjournant en camping en 2008

Source: Statistique Canada

  • Les campeurs possèdent un diplôme universitaire (18%) dans une proportion moindre que la moyenne des touristes d’agrément québécois (29%).
  • Les travailleurs de la construction (11%) et de la fabrication de biens durables (15%) sont surreprésentés parmi les campeurs québécois.
  • Les revenus des ménages des adeptes du camping sont légèrement inférieurs à la moyenne des touristes d’agrément québécois (graphique 4). Toutefois, ils dépensent presque autant que ceux-ci, notamment grâce à une durée de séjour plus longue (tableau 1).

Graphique 4
Revenu par ménage de l’ensemble des touristes d’agrément québécois et de ceux séjournant en camping en 2008

Source: Statistique Canada

  • Près de 78% des séjours de camping se déroulent entre les mois de juin et d’août, ce qui correspond à la période ciblée par l’étude du ministère du Tourisme du Québec.
  • Ce sont des touristes actifs qui privilégient particulièrement les activités de plein air. De plus, ils pratiquent des activités culturelles et de divertissement dans une proportion similaire à celle des touristes d’agrément québécois (graphique 5).

Graphique 5
Proportion de quelques activités pratiquées par l’ensemble des touristes d’agrément québécois et par ceux séjournant en camping en 2008
*Source: Statistique Canada
*Plus d’une réponse était acceptée


Un marché important pour le Québec

L’industrie du camping est d’une importance majeure au Québec. En 2008, Statistique Canada estimait que les Québécois avaient réalisé près de 1,4 million de voyages-personnes en camping au Québec et avaient dépensé plus de 346 millions CAD durant leur séjour, excluant les nombreux achats liés aux équipements. Cela représente plus de 16% des dépenses rapportées par les touristes d’agrément québécois au Québec.

Tout comme les chalets et autres modes d’hébergement alternatifs, le camping, en véhicule récréatif ou en tente, est un mode d’hébergement très peu utilisé par les clientèles hors Québec (graphique 6). C’est d’ailleurs la forme d’hébergement la moins utilisée par les touristes en provenance des États-Unis.

Graphique 6
Nombre de voyages-personnes réalisés au Québec par l’ensemble des touristes d’agrément et par ceux séjournant en camping, en fonction de la provenance (2008)

Sources: Statistique Canada, EVI et EVRC

Pourtant, le camping est très populaire auprès des populations des marchés limitrophes du Québec. Selon PMB, 779 000 adultes ontariens ont effectué un séjour touristique incluant au moins une nuitée en camping au Canada en 2009.

Aux États-Unis, une étude de l’Outdoor Foundation estime que 42,4 millions d’Américains ont séjourné en camping en 2008. Ces adeptes du camping sont très actifs et dorment en plein air en moyenne 14 fois par année.

Avec ses grands espaces et son réseau de parcs nationaux et provinciaux, le Québec a les atouts pour séduire les adeptes du tourisme de plein air.

Sources:
– Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). «Dossier de presse – Les multiples visages du camping», Fnhpa-pro.fr, mai 2010.
– Ministère du Tourisme. «La fréquentation des terrains de camping du Québec – Étés 2005 à 2009», Tourisme.gouv.qc.ca, 2010.
– Outdoor Foundation et Coleman. «A special report on camping», Outdoorfoundation.org, 2009.
Print Measurement Bureau, Pmb.ca, 2009.
– SEPAQ. «Rapport annuel 2009-2010», Sepaq.com, consulté en juin 2010.
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages des résidents du Canada (EVRC)», traitement spécial, 2008.

Consultez notre Netiquette