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Analyse - 14 janvier 2011

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janvier 2011

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Coup d’œil sur les étudiants étrangers

Le marché des étudiants internationaux génère des retombées touristiques pour le Canada. En 2008, ils étaient 178 227 à rester six mois et plus et ont engendré des dépenses touristiques de près de 285 millions CAD. Alors que les étudiants asiatiques (Chine, Corée du Sud et Japon) correspondent à près de la moitié de la clientèle canadienne, au Québec, ce sont les Français qui occupent de loin le premier rang. Principalement inscrits dans des universités montréalaises, 81% des étudiants étrangers profitent de leur séjour à Montréal pour visiter d’autres régions touristiques québécoises.

Des retombées économiques considérables

Dans son rapport final intitulé «Impact économique du secteur de l’éducation internationale pour le Canada», la firme RKA inc. fait état de l’importance du marché des étudiants internationaux pour l’économie canadienne. Ceux-ci réalisent des dépenses totalisant 6,5 milliards CAD. On peut donc affirmer qu’ils contribuent significativement à l’économie du pays.

Les frais de scolarité et les frais de subsistance (hébergement, nourriture) figurent en tête du classement des dépenses effectuées par ce marché. Quant aux dépenses touristiques, elles représentent 4% des dépenses totales. Elles comprennent les activités des étudiants ainsi que celles de leurs amis ou de leurs proches qui visitent le pays.

Une concurrence internationale

Selon le document Regards sur l’éducation 2010, publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la concurrence académique s’intensifie sur la scène mondiale. En 2008, cinq pays partageaient l’accueil de la moitié des étudiants étrangers: les États-Unis (18,7%), le Royaume-Uni (10%), l’Allemagne (7,3%), la France (7,3%) et l’Australie (6,9%). Le Canada suit en détenant 5,5% du marché.

Depuis dix ans, de nouveaux acteurs apparaissent sur le marché: la Fédération de Russie, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande, par exemple. L’Australie progresse beaucoup depuis quelques années et quoique toujours en tête, les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni perdent du terrain.

La langue utilisée dans l’enseignement, les droits de scolarité, le coût de la vie et la politique d’immigration sont les principaux facteurs qui influent sur le choix du pays d’accueil.

Un marché en constante croissance

Ils étaient 85 803 en 1998 à étudier au Canada au cours d’une période de plus de six mois (séjours prolongés) et sont passés à 178 227 en 2008, ce qui représente une croissance de 108%. Cet accroissement ne s’est jamais interrompu, malgré un rythme moins important vers la fin de la décennie (graphique 1).

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L’Ontario et la Colombie-Britannique sont les deux provinces qui accueillent le plus d’étudiants étrangers; ensemble, elles attirent 65% de ce marché. La part québécoise est un peu plus loin derrière; elle s’élève à 16 % (graphique 2).

etudiants_etrangers_graph2

Les étudiants étrangers dans le réseau québécois

Selon le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), «une étudiante ou un étudiant étranger est une personne inscrite dans le réseau d’enseignement québécois qui n’a pas le statut légal de citoyen canadien, de résident permanent ou d’indien (selon la Loi sur les Indiens)».
Au Québec, les étudiants étrangers sont principalement de niveau universitaire (77,6%). Ils sont majoritairement français (31%), américains (12%), chinois (6%), marocains (5%) et tunisiens (3%) (graphique 3).

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Les étudiants internationaux de niveau universitaire étudient surtout à Montréal (graphique 4). Cette  concentration s’explique par le fait que près du tiers des universités québécoises sont situées dans la métropole. Par ailleurs, 42% des étudiants étrangers sont inscrits dans une université anglophone. À elles seules, McGill et Concordia accueillent presque la totalité des étudiants qui désirent poursuivre leurs études en anglais au Québec.

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Des visiteurs qui ne font pas qu’étudier

Bien que le but premier des étudiants étrangers soit de réussir leurs cours, plusieurs profitent de leur périple pour découvrir la belle province. Vivre plus de six mois dans un nouveau pays est une expérience extraordinaire qui est de plus en plus partagée sur les blogues, sur Facebook ou sur des portails spécialisés. Véritables outils promotionnels, les récits des étudiants internationaux contribuent à la promotion de la destination.

Voici deux exemples d’extraits que l’on trouve sur universitesquebecoises.ca.

etudiants_etrangers_image1

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Les universités québécoises mettent à la disposition de leurs étudiants internationaux des informations pratiques pour faciliter leur intégration et proposent des calendriers d’activités récréo-culturelles. De plus, elles offrent des conseils à ceux qui désirent voyager dans leur région et province d’accueil. Collaborer avec des institutions d’enseignement pour courtiser les étudiants internationaux pourrait être une avenue intéressante pour les intervenants touristiques qui cherchent à diversifier leur clientèle durant la basse saison!

Selon une enquête menée par la firme CROP, les étudiants étrangers inscrits dans une université montréalaise aiment particulièrement sortir dans les bars et les discothèques (54%), aller au cinéma (53%), faire des activités touristiques (42%) et participer à des rassemblements publics (40%) (graphique 5).

etudiants_etrangers_graph5

La mobilité étudiante, un apport à long terme

Les retombées engendrées par la venue d’étudiants étrangers peuvent se perpétuer à plus long terme. Alors que certains reviendront pour visiter des amis rencontrés lors de leurs études, d’autres auront choisi de s’installer au pays. À cet effet, considérant le potentiel que représentent ces ressources humaines, le premier ministre Jean Charest a introduit une mesure spéciale afin de faciliter leur processus d’immigration. Depuis février 2010, ces diplômés peuvent obtenir automatiquement le certificat de sélection du Québec.

Et qu’en est-il des Québécois qui étudient à l’international? Peut-on affirmer qu’ils participent eux aussi à la promotion de la destination en témoignant des histoires de leur pays avec leurs nouveaux camarades? Grâce aux courriels et aux réseaux sociaux, il est plus simple que jamais de cultiver des amitiés avec des gens d’outre-mer. Ainsi, on peut prétendre que les étudiants québécois qui séjournent à l’international sont en position de jouer eux aussi un rôle d’ambassadeur pour la province.

Sources:

– CROP, «Enquête auprès des étudiants internationaux de Montréal», mandatée par la CRÉ de Montréal, 2005-2006.

– Lessard, Denis. «Québec courtise les étudiants étrangers», La Presse, 2 février 2010.

– Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport,  Étudiants étrangers dans le réseau universitaire québécois au trimestre d’automne selon le pays de citoyenneté, novembre 2009.

– OCDE. Regards sur l’éducation 2010 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, 2010.

– Roslyn Kunin & Associates onc. (RKA inc.). Impact économique du secteur de l’éducation international pour le Canada – Rapport final présenté à Affaires étrangères et Commerce international Canada, juillet 2009.

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