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Analyse - 26 septembre 2011

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septembre 2011

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Quel est l’avenir des touristes britanniques au Québec?

Le marché britannique constitue le premier marché d’outre-mer en importance pour le Canada et le deuxième pour le Québec. Malgré une diminution importante du nombre de séjours depuis cinq ans, la part du Québec dans les intentions de visite des voyageurs britanniques, quoique faible, augmente graduellement depuis 2007.

Les voyages avec vols long-courriers demeurent à la baisse

Selon l’Eurobaromètre 2011, près de deux résidents du Royaume-Uni sur trois (63%) sont partis en vacances en 2010, soit un peu plus que la moyenne européenne (56%). Ceux qui ne sont pas partis en vacances invoquent principalement des considérations financières (41%) ou personnelles (21%).

Compte tenu de la morosité de l’économie, les voyageurs les moins fortunés évitent les vols long-courriers et ceux qui ont plus de moyens revoient à la baisse leurs projets de voyage. C’est ainsi qu’entre 2008 et 2009, le nombre de voyages avec vols long-courriers effectués par des Britanniques a diminué partout et principalement en Nouvelle-Zélande et au Canada. Malgré cette baisse, le Royaume-Uni demeure l’un des marchés touristiques majeurs pour le Canada après les États-Unis.

L’évolution des voyages au Canada et au Québec

En mars 2011, le nombre total d’arrivées de voyageurs ayant séjourné une nuit ou plus au Canada en provenance du Royaume-Uni avait baissé de 20% par rapport à la même période en 2010, poursuivant ainsi sa dégringolade. En effet, à l’exception d’une remontée en 2007, le nombre de séjours d’une nuit ou plus a connu une baisse importante de 18% en 2009 et de 22% de 2006 à 2010 (voir tableau 1). Les dépenses ont chuté encore plus brutalement au cours de la même période (30%).

 

De moindre importance pour le Québec, les voyageurs du Royaume-Uni se classent tout de même au deuxième rang derrière la France (30%). Ils représentent 8% des visites-provinces enregistrées au Québec en 2010 par les touristes internationaux provenant d’autres pays que les États-Unis.

Les Britanniques ont effectué 86 000 séjours au Québec en 2010, ce qui représente une faible diminution de 1% par rapport à 2009, mais une baisse de 35% par rapport à 2006 (voir tableau 2). Malgré cette sévère chute du nombre de séjours en cinq ans, les nuitées ont diminué de seulement 8% au cours de cette même période.

En 2010, les Britanniques en vacances au Québec ont dépensé 942$ en moyenne par séjour, soit une hausse de 6% par rapport à 2009 et de 9% comparativement à 2006. Quant aux recettes totales, après une dégringolade abrupte en 2009 (-40%), elles ont remonté doucement la pente en 2010. Le Québec a tout de même enregistré une diminution de près du tiers de ses recettes attribuables aux voyageurs britanniques depuis cinq ans.

Bien que la durée de séjour s’allonge continuellement, les touristes en provenance du Royaume-Uni n’ont pas encore rattrapé les visiteurs d’outre-mer (toutes origines confondues) en ce qui a trait à la durée moyenne des séjours, qui s’élevait à 12,5 nuits en 2010.

Contrairement au Canada, où la visite de parents et d’amis constitue le principal but de voyage, au Québec, près de la moitié des touristes ont effectué un séjour d’agrément et un peu plus du tiers ont visité des parents et des amis. Par contre, depuis 2008, la proportion des voyages d’agrément perd du terrain au profit de la visite de parents et d’amis (voir graphique 1).

Un intérêt à visiter le Canada

Les informations contenues dans cette section sont tirées d’un sondage réalisé par la Commission canadienne du tourisme en 2010 auprès de 1505 voyageurs britanniques d’agrément ayant fait des vols long-courriers — dont 304 personnes ont visité le Canada récemment. Ces personnes, âgées de 18 ans ou plus, ont effectué un voyage d’agrément et séjourné une nuit ou plus dans un établissement d’hébergement payant au cours des trois dernières années, ou projettent de le faire d’ici deux ans.

Dans l’ensemble, en 2009, près du quart (24%) des voyageurs ont affirmé qu’ils visiteront certainement ou fort probablement le Canada au cours des deux prochaines années, toutes durées confondues, ce qui représente une hausse par rapport à 2007 (21%).

Tandis que la probabilité d’effectuer un long séjour au Canada est demeurée stable, celle concernant les courts séjours (une à trois nuits) a crû de 5% de 2008 à 2009, passant de 13 % à 18 % (voir graphique 2). Cette hausse est peut-être attribuable à l’intérêt accru des voyageurs britanniques pour les États-Unis, étant donné qu’une certaine partie des séjours de courte durée vient sûrement se greffer à des voyages chez nos voisins du Sud.

La part du Québec dans ces intentions de visite ne cesse d’augmenter depuis 2007, même si elle demeure bien inférieure à celles de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Ainsi, parmi les voyageurs susceptibles de séjourner au Canada dans les deux prochaines années, ou qui ont déjà réservé un séjour, seulement 7% envisagent de visiter le Québec (voir graphique 3).

Les produits recherchés

De nombreux voyageurs britanniques souhaitent découvrir la nature et la culture des destinations qu’ils visitent (voir graphique 4), ce qui comprend les modes de vie régionaux et à caractère unique ainsi que les saveurs régionales. Étant donné l’intérêt élevé pour la nature et la culture, près des trois quarts des voyageurs désirent combiner les deux en optant pour l’exploration des villes à proximité de la nature. Les visites guidées exercent moins d’attrait sur les Britanniques (32%). Il en va de même pour les activités de plein air — voyages d’exploration sur la terre et sur l’eau — ou hivernales, incluant le ski et la planche à neige.

Les perspectives de croissance des voyages au Canada et au Québec

L’évolution des déplacements internationaux des Britanniques est intimement liée au développement des liaisons aériennes directes, qui créent une concurrence impitoyable au Canada et au Québec (lire aussi: Aucune croissance du marché britannique au Canada pour les cinq prochaines années). En effet, ceux-ci perdent des parts de marché au profit de destinations du Moyen-Orient, dont la Turquie. C’est ainsi que la capacité aérienne vers les États-Unis, le Canada et l’Asie a perdu 1,5 million de sièges depuis 2007, alors que celle vers le Moyen-Orient, l’Afrique, les Caraïbes, l’Amérique du Sud et le Mexique en a gagné 2,9 millions. En 2011, on ne compte plus que huit destinations canadiennes, six aéroports et quatre transporteurs offrant des vols depuis le Royaume-Uni, soit deux destinations, six aéroports et trois transporteurs de moins qu’en 2007.

Espérons que le récent séjour du prince William et de Kate Middleton au Québec aura suffi à créer un engouement pour la belle province et que la pression de leurs concitoyens aura pour conséquence de faire augmenter la capacité aérienne à plus ou moins court terme.

 

Sources:

– Commission canadienne du tourisme. «Regard approfondi sur le marché du Royaume-Uni, 2010».

– Commission canadienne du tourisme. «Veille touristique mondiale 2010, Royaume-Uni».

– European Commision. «Survey on the attitudes of Europeans towards tourism, Analytical report, Wave 3», Eurobarometer, 13 mai 2011, 13 mai 2011.

– Ministère du Tourisme. «Les plus récentes données sur le tourisme au Québec», 26 juillet 2011.

– Statistique Canada, «Enquête sur les voyages internationaux, 2006, 2007, 2008, 2009».

 

 

 

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