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Compte-rendu de conférence - 31 octobre 2011

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octobre 2011

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Lorsque le tourisme carbure à l’énergie

La société exige de plus en plus des entreprises qu’elles respectent l’environnement et qu’elles utilisent des énergies renouvelables lorsque c’est possible; le secteur touristique n’y échappe pas. Mais peut-il bénéficier de cette mouvance sociétale? Quel type de clientèle pourrait être intéressée par le tourisme de l’énergie? Deux questions auxquelles ont tenté de répondre des chercheurs de l’University of Natural Ressources and Applied Life Sciences Vienna qui ont présenté les résultats de leurs recherches à la 61e Conférence de l’Association internationale d’experts scientifiques du tourisme (AIEST) à Barcelone en août dernier.

Deux types de clientèle cible

Le tourisme de l’énergie se fonde sur l’idée que les vacanciers peuvent vivre des moments agréables, tout en expérimentant diverses façons d’économiser l’énergie ou d’utiliser les énergies renouvelables. Les chercheurs définissent deux principaux segments de clientèle, soit les touristes avides de connaissances techniques ou scientifiques et les touristes d’apprentissage, qui favorisent l’expérience et la découverte.

Les touristes avides de connaissances techniques ou scientifiques

Cible: les leaders de la communauté, les entreprises, les universités et les écoles techniques.

Conditions préalables: au moins une centrale d’énergie renouvelable ou des concepts énergétiques durables dans la région.

But principal de la visite: l’innovation technique, le transfert des connaissances, les possibilités d’adaptation à leur région d’origine ou à l’intérieur de leur vie professionnelle.

Produit: visites guidées des installations techniques et séminaires axés sur les options d’énergie renouvelable, leurs coûts et leurs avantages.

Communication: axée sur la dimension cognitive compte tenu du concept de transfert des connaissances.

Durée: excursions d’une journée.

Les touristes d’apprentissage

Cible: les familles et les Lohas (acronyme de Lifestyles of Health and Sustainability) ou plutôt les «Lohasians», comme on les appelle aux États-Unis. Ce sont des consommateurs particulièrement préoccupés par l’écologie et qui ont compris, en raison du réchauffement climatique et des effets de la pollution, que leur bien-être passe par la préservation de leur environnement. Les Lohas consomment des produits biologiques, font du yoga, n’achètent que des vêtements ou des produits d’entretien biologiques, conduisent des véhicules hybrides, utilisent le transport en commun ou encore favorisent des systèmes d’énergie renouvelable. Ils donnent un nouveau sens à leur vie à travers ces pratiques.

Conditions préalables: un certain savoir-faire et des infrastructures énergétiques durables dans la région.

But principal de la visite: les loisirs et l’agrément.

Produit: expérience de loisir d’apprentissage permettant de découvrir, par l’exploration personnelle, la pertinence des énergies renouvelables et leur fonctionnalité.

Communication: axée sur l’apprentissage par le jeu, le plaisir et l’émotion.

Durée: plus d’une journée, surtout en offrant des forfaits combinés à l’offre touristique traditionnelle de la région.

La création d’un produit touristique de niche: l’exemple de Güssing, en Autriche

Güssing, c’est l’histoire d’une reconversion. Il y a 20 ans, l’économie de cette ville de 4 300 habitants de l’est de l’Autriche reposait majoritairement sur l’agriculture; les deux tiers de la population active étaient au chômage. Grâce à l’aide financière de l’Union européenne et à l’impulsion du maire, un Centre européen des énergies renouvelables a vu le jour en 1995 et a marqué le tournant de la politique énergétique de la Ville, qui s’est dès lors tournée vers l’énergie solaire et la mise à profit de sa biomasse. Ainsi, plutôt que de laisser ses forêts à l’abandon, la Ville les nettoie et exploite durablement le bois qui ne peut être utilisé par l’industrie forestière. Les résidus organiques sont convertis en biogaz et en biodiesel. Ce changement de cap a fait en sorte que la ville est entièrement autonome sur le plan énergétique; une réussite saluée par un achalandage annuel de plus de 50 000 visiteurs, dont une grande partie provient de l’international.

Source: EEE

Ce succès est également à la base d’un tout nouveau concept inventé par l’Université des ressources naturelles et des sciences de la vie de Vienne, en collaboration avec les acteurs locaux du tourisme, du développement régional, de la politique, du secteur privé et du milieu de l’éducation de la région de Güssing: VISIONe (Vital Solar Innovation energy). Ce projet touristique novateur vise à sensibiliser les gens aux énergies renouvelables. Il inclut un camp «énergie» ainsi que des visites guidées thématiques.

Le camp «énergie»

L’une des principales composantes de VISIONe est le camp «énergie», qui s’adresse aux touristes d’apprentissage et qui favorise la découverte par l’exploration. Les participants y apprennent de façon ludique comment produire eux-mêmes de l’énergie, notamment à l’aide du soleil. La planification et la conception des infrastructures nécessaires à la vie du camp font partie intégrante de l’offre touristique, et les visiteurs doivent se partager les différentes tâches.

Ils dorment dans des tentes munies de panneaux solaires; ceux-ci emmagasinent l’énergie qui servira à éclairer le campement le soir venu. Des chaudrons «solaires» chauffent l’eau nécessaire pour préparer les repas et faire la vaisselle. Des sacs à dos solaires permettent de recueillir l’électricité qui alimentera le cellulaire, l’ordinateur ou la caméra vidéo. Pour le divertissement musical de la soirée, les touristes devront enfourcher une bicyclette afin d’obtenir l’énergie indispensable au fonctionnement de leur lecteur CD.

Les visites guidées du pays de l’écoénergie

Un regroupement de dix municipalités des environs de Güssing qui utilisent plusieurs formes d’énergie renouvelable composent le «pays de l’écoénergie». Cette région offre des visites guidées des usines de production d’énergie combinées à la découverte des attraits culturels tels que le monastère des Franciscains, le château de Güssing, divers musées, vignobles et caves à vin. Tout au long des 120 kilomètres du circuit, les communautés ont érigé des sculptures thématiques qui définissent leur spécificité régionale. Par exemple, une cruche de vin géante se tient à l’entrée d’un village vinicole.

Le Québec est un des leaders mondiaux en hydroélectricité; déjà, ses grandes centrales sont visitées par des milliers de personnes annuellement, sans oublier la Cité de l’énergie qui agit comme un pôle touristique important en Mauricie. Il détient tous les atouts pour se démarquer par une combinaison d’énergies renouvelables (biomasse, énergies solaire ou éolienne, géothermie) et, pourquoi pas, par le tourisme de l’énergie!

Source : EEE

 

Sources:

– Jiricka Alexandra, Ulrike Pröbstl et al. «Creating a powerful niche product: Energy tourism – adapting societal trends to a tourism issue?», présentation lors de la 61e Conférence de l’AIEST, Barcelone, 28 au 31 août 2011.

Sites Internet:

Centre européen des énergies renouvelables

Energy Tourism

 

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