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Analyse - 2 mai 2012

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mai 2012

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Le point sur les marchés émergents

L’industrie touristique mondiale évolue rapidement et connaît des changements radicaux. De nombreux marchés émetteurs traditionnels sont parvenus à maturité et leurs populations sont vieillissantes. Les principaux marchés émergents, également connus sous le nom de pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), enregistrent aujourd’hui une forte croissance de leur économie, de leur population de classe moyenne et même de nouveaux riches.

Le BRIC, locomotive de la croissance mondiale

Les marchés émergents accaparent près de la moitié (47,7%) du PIB mondial. La Chine occupe actuellement la deuxième place au rang des grandes puissances économiques, tout juste derrière les États-Unis. Le Brésil a dépassé l’Espagne et l’Italie pour devenir la 7e économie en importance, s’approchant doucement du Royaume-Uni. L’Inde et la Russie se classent aux 9e et 10e rangs respectivement, devançant le Canada, au 11e rang (voir le tableau 1).

Marches_emergents_tabl1

Selon la Banque mondiale, les pays BRIC connaîtront un ralentissement de leur croissance en 2012, mais celle-ci demeurera quand même plus élevée que celle des pays industrialisés (voir le tableau 2). On prévoit que d’ici 2050, les pays BRIC figureront tous parmi les cinq principales économies de la planète. En attendant, ils demeurent les meneurs des pays émergents.

Marches_emergents_tabl2

Et que penser du TIMBI?

Le TIMBI, un regroupement de cinq économies émergentes, soit la Turquie, l’Inde, le Mexique, le Brésil et l’Indonésie, possède déjà un PIB qui excède celui de la Chine. Sa population est jeune et en forte croissance, ce qui en fera l’un des marchés les plus attrayants du monde, selon Jack A. Goldstone, de la George Mason University, en Virginie, le créateur de cet acronyme.

L’essor de la classe moyenne et des nouveaux riches

La croissance économique rapide des pays BRIC favorisera le développement de la classe moyenne. Déjà, celle de la Chine (157 millions de personnes) arrive au 2e rang après celle des États-Unis, mais elle ne représente que 12% de la population. D’ici 2030, plus de 70% de la population chinoise appartiendra à la classe moyenne.

Au Brésil, plus de la moitié des habitants du pays appartiennent à cette catégorie de citoyens, et en Inde, c’est près de 50 millions de personnes, une augmentation de 230% depuis 2000. Malgré cela, la part relative de la classe moyenne indienne n’est que de 5% de la population. D’ici 2030, cette classe sociale pourrait surpasser celles des États-Unis et de la Chine.

Dans les décennies à venir, des centaines de millions de personnes grossiront les rangs de la classe moyenne en Chine et en Inde, si bien qu’en 2020, cette population des pays BRIC atteindra le double de celle des économies du G7 (voir le graphique 1). Ces gens auront davantage de pouvoir d’achat et un meilleur revenu discrétionnaire.

Marches_emergents_graph1

Plusieurs habitants des économies émergentes figurent également au rang des nouveaux riches. En fait, selon Merrill Lynch, malgré la récession de 2008-2009, le nombre de millionnaires en Inde a grimpé de 21%, et en Chine, il dépasse de 5% la moyenne des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne réunis.

Une population jeune et éduquée

La population des marchés émergents est relativement plus jeune que celle des marchés émetteurs traditionnels, dont l’âge moyen varie de 39 à 45 ans. En comparaison, les habitants de l’Afrique du Sud et de l’Inde ont un âge moyen de 24,7 et de 25,1 ans respectivement; ceux du Brésil (29 ans), des Émirats arabes unis (30 ans) et de la Chine (34,5 ans) sont légèrement plus âgés.

Les consommateurs des économies émergentes sont également très éduqués. L’Inde se classe au 2e rang mondial en ce qui a trait au nombre d’individus possédant un niveau de scolarité universitaire, soit 124 millions de personnes. La Chine arrive au 3e rang (plus de 100 millions), et la Russie, au 4e (91 millions).

Ces jeunes éduqués sont plutôt inexpérimentés et curieux en ce qui concerne les voyages. Ils souhaitent découvrir de nouvelles cultures. Ils voyagent pour augmenter leur prestige et accroître leurs connaissances. Les destinations traditionnelles de soleil, de sable et de mer ne les allument pas; ils préfèrent le magasinage et les circuits touristiques. Alors que les touristes des marchés traditionnels voyagent du nord au sud, ceux des économies émergentes se déplacent d’est en ouest, vers les pays plus industrialisés.

Un potentiel de croissance élevé et des dépenses touristiques qui explosent

Le pourcentage de la population des pays émergents qui voyage actuellement est encore relativement faible. En Chine, par exemple, seulement 4% des 1,3 milliard d’habitants ont séjourné à l’extérieur de leur pays en 2010; en Inde, c’est 1% de la population, soit plus de 12 millions de personnes, et ce, malgré une croissance de 13% par année. La Commission canadienne du tourisme prévoit une augmentation des voyages avec vols long-courriers de 38% pour le Brésil, de 110% pour l’Inde et de 151% pour la Chine entre 2010 et 2020 (lire aussi: De belles perspectives de croissance pour le marché chinois au Québec). Le China Outbound Tourism Research Institute (COTRI) estime que le tourisme émetteur chinois représentera 10% du marché mondial touristique d’ici la fin de la prochaine décennie.

En revanche, les marchés émetteurs traditionnels comme l’Allemagne et le Royaume-Uni disposent d’une large base de voyageurs (80%), mais ils enregistrent une lente progression quant aux séjours internationaux: de -1% à 3% pour l’Allemagne et le Royaume-Uni de 2005 à 2010.

En ce qui a trait aux dépenses touristiques, les États-Unis figurent en tête du classement (103 millions de dollars américains) suivis de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Toutefois, les marchés émergents les rattrapent rapidement, la Chine d’abord, avec 47 millions de dollars américains en 2009, soit presque le double de l’année précédente. En 2010, ces mêmes dépenses ont encore augmenté de 17% pour atteindre 55 millions de dollars américains.

On le constate, les marchés émergents constituent un nouvel espoir pour l’accroissement des voyages internationaux. Déjà, certaines organisations québécoises, tel Tourisme aérien Laurentides, ont entrepris des actions pour conquérir ce marché en accueillant des journalistes chinois dans leur région. Les retombées médiatiques ne se sont pas fait attendre, comme le témoigne cette vidéo.

 

Source: ntdtv.com

Et vous, que comptez-vous faire pour attirer cette clientèle prometteuse?

 

Sources:

– Banque mondiale. «Global Economics Prospects : Uncertainties and Vulnerabilities», volume 4, janvier 2012.

– Merrill Lynch et Capgemini. «The State of the World Wealth», Capgemini, page consultée le 8 mars 2012.

– Normand, François. «Après le BRIC, le TIMBI», LesAffaires.com, 24 mars 2012.

– Organisation mondiale du tourisme. «Faits saillants du tourisme – édition 2011».

– Tourism Intelligence International. «Prospects for the Emerging Travel Markets 2012», vol. 17, no 5, novembre 2011.

– Wilson, Dominic, Constantin Burgi et Stacy Carlson. «The BRIC’s Remain in the Fast Lane», Goldman Sachs, 24 juin 2011.

– Wilson, Dominic, Alex L. Kelston et Swarnali Ahmed. «Is this the ‘BRICs Decade’?», Goldman Sachs, 20 mai 2010.

Site Internet:

Internet World Stats 

  • Jacques Yves Toulemonde

    les chiffres annoncés des futurs touristes et clients des pays émergeants (BRIC) sont impressionnants…seront ils réalisés? Mais ce qui m’intéresse davantage c’est le fait que les motivations des jeunes générations sont davantage tournées vers les richesses touristiques et le magasinage qui leur permetteront d’apprecier la qualité de vie de nos pays européens notamment!
    Ca c’est plus rassurant.
    JY Toulemonde http//:www.actourism.fr

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