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Analyse - 27 juin 2012

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Les musées en 2012: trois tendances sous les projecteurs

Le milieu muséal ne cesse d’innover dans ses pratiques et sa gestion. D’une exposition d’œuvres d’art aménagée temporairement en plein air aux quatre coins de la ville à des collectes de fonds virtuelles, la créativité se perçoit et se vit au sein de nombreuses communautés. Que ce soit pour séduire de nouvelles clientèles ou pour renouveler et adapter leurs contenus, des gestionnaires explorent les possibilités qu’offrent les tendances actuelles et tentent de les exploiter au mieux.

L’American Association of Museums (AAM) a assemblé dans un document les sept principales tendances observées au cours des dernières années. En voici trois, accompagnées chacune d’un exemple de musée américain.

1. Le musée sort de ses murs

S’inspirant de la tendance des espaces éphémères (pop-up) notamment adoptée par la cuisine de rue et les boutiques extérieures temporaires, les musées sortent à leur tour de leurs murs. Cette pratique leur permet entre autres de séduire de nouvelles clientèles, de tester des expositions inédites et de servir de laboratoire pour innover ou expérimenter des projets inhabituels.

Exemple: l’initiative Inside/Out

Le projet Inside/Out, élaboré par le Detroit Institute of Arts, consiste en l’utilisation de différents espaces de la ville comme lieu de diffusion. Au total, 80 reproductions de chefs-d’œuvre du musée ont été exposées dans les rues et les parcs de la grande région métropolitaine de Détroit, entre septembre et décembre 2011, puis à nouveau du 1er avril au 30 juin 2012.

Les résidents et les visiteurs des quartiers peuvent télécharger les cartes en ligne avant d’effectuer le circuit à pied ou à vélo. Le succès de cette initiative a été rendu possible par une étroite collaboration entre le musée et les communautés locales, qui ont accepté d’exposer les œuvres sur leurs terrains et de porter plus loin l’expérience en offrant des visites guidées ainsi que des activités éducatives.

 

Source: Detroit Institute of Arts

Cette tendance rappelle aussi la tradition des performances artistiques extérieures que l’on trouve encore aujourd’hui dans plusieurs quartiers touristiques urbains.

2. Des visiteurs participatifs

Les échanges entre les musées et les visiteurs se multiplient, et l’usage des médias sociaux y est pour quelque chose. Le public d’aujourd’hui tend à quitter son rôle d’observateur pour celui de collaborateur. Outre la participation de bénévoles dans certains volets des activités, qui nécessitent parfois une forme d’engagement plus structurée, on compte davantage de projets ponctuels qui font appel à l’implication spontanée du public (lire aussi : Comment attirer les jeunes adultes dans les musées). Ce type de mobilisation s’inscrit de plus en plus dans les stratégies marketing des institutions muséales, qui ont saisi les avantages pouvant découler de telles actions.

Exemple: choisir le contenu d’une exposition

L’équipe du Smithsonian American Art Museum (SAAM) de Washington a invité son public à collaborer à l’une des étapes de création de son exposition The Art of Video Games, en lui demandant de l’aider à en choisir le contenu. Entre le 14 février et le 17 avril 2011, le public avait la tâche de choisir les jeux vidéo qui feraient partie de l’exposition prévue du 16 mars au 30 septembre 2012.

Afin de diriger le choix des participants, un groupe de spécialistes incluant des développeurs, des concepteurs, des journalistes et des pionniers de l’industrie du jeu vidéo a effectué une présélection de 240 jeux selon des critères précis. À partir de cette liste, le public prenait le relais pour restreindre ce nombre à 80. Au total, le musée a reçu 3,7 millions de votes provenant de 119 000 personnes de 175 pays. En plus de contribuer à la sélection du contenu, les participants ont fait rayonner l’exposition au-delà des frontières américaines.

Source: Smithsonian American Art Museum

3. Un financement alternatif

Pour financer leurs activités, des musées mettent en pratique des méthodes innovantes alliant la philanthropie, la mobilité et les médias sociaux. On observe d’ailleurs de plus en plus de plateformes Web qui offrent des services de crowdfunding, c’est-à-dire de financement privé collecté auprès de particuliers pour la réalisation de projets précis (lire aussi: Le financement privé en culture), dont les principaux acteurs sont Kickstarter, Indiegogo et Peerbackers.

 

Source: Kickstrater

Le microfinancement intègre également les médias sociaux à travers des applications. L’une des particularités de cette forme de collecte de fonds privés est l’intérêt qu’accordent les donateurs envers les projets qu’ils financent. Ultimement, certains participeront à la création d’une communauté qui soutiendra le projet, une fois que ce dernier aura été mis sur pied.

Si le financement volontaire sur Internet prend de l’ampleur aux États-Unis, ce phénomène demeure pour l’instant illégal au Canada. Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que les autorités canadiennes approuvent ce mouvement déjà bien en place chez nos voisins ainsi que dans plusieurs autres pays.

Exemple: l’application FundRazr

Le Museum of Science de Boston a lancé, à l’hiver 2011, un défi à ses fans Facebook dans le but de faire commanditer collectivement l’un des sièges du planétarium Hayden, à la suite de ses rénovations. À l’aide de l’application FundRazr, accessible directement sur la page Facebook du musée, les fans devaient cumuler la somme de 2 500 dollars américains, en faisant des dons de 1$ à 50$, en échange desquels ils obtenaient des avantages tels que des entrées privilégiées pour des événements et des laissez-passer. Bien que l’objectif financier n’ait pas été atteint, en portant la collecte de fonds sur Facebook, le musée a donné au projet une visibilité non négligeable et a contribué à la sensibilisation du public envers ses besoins.

 

Source: Facebook – Museum of Science

L’usage croissant des technologies révolutionne graduellement le milieu muséal et se traduit par l’emploi d’outils et de procédés conçus tant pour les gestionnaires que pour les visiteurs. Et vous, quels sont les exemples qui vous ont le plus marqué, au cours de la dernière année?

Analyse rédigée dans le cadre d’un partenariat avec Tourisme Montréal sur le tourisme culturel.

 

Sources:

• American Association of Museums. «TrendsWatch 2012: Museums and the Pulse of the Future», 2012.

• McKenna, Alain. «Le financement par internet à la Kickstarter encore illégal au pays», La Presse, 9 mai 2012.

Sites Web:

American Association of Museums

Americans for the Arts

Center for the Future of Museums

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