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Analyse - 4 août 2014

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août 2014

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Quoi de neuf au musée?

Les changements culturels, économiques, politiques ou technologiques qui marquent la société favorisent l’émergence de nouvelles tendances pour les musées.

Afin d’aider les professionnels à bien se positionner devant les réalités muséales actuelles, l’American Alliance of Museums (AAM) présente les six orientations qui influenceront l’année 2014. Trois ont été retenues pour cette analyse.

La maîtrise de la synesthésie

Avec les innovations technologiques récentes, l’enregistrement des impressions sensitives devient une réalité, transformant l’expérience culturelle traditionnelle en voyage multisensoriel. Ces nouvelles formes de visites ont l’avantage d’allier apprentissage, divertissement, prouesse artistique et défi technique.

Les expériences multisensorielles ouvrent les portes du musée aux visiteurs dont l’usage d’un ou de plusieurs sens est limité

Les expériences multisensorielles ouvrent les portes du musée aux visiteurs dont l’usage d’un ou de plusieurs sens est limité. Avec ses «stations multisensorielles», le Metropolitan Museum of Art de New York propose aux personnes ayant un handicap de découvrir les collections grâce à la musique, à la diffusion d’odeurs, à la possibilité de toucher les œuvres et à la description orale ou en langage des signes. Un cours de dessin permet aux aveugles et aux malvoyants de reproduire des artéfacts découverts pendant la visite.

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Source: Metropolitan Museum of Art

Le domaine du patrimoine ouvre également ses horizons sensoriels. L’odorat, l’ouïe et le goût sont progressivement reconnus comme parties intégrantes de l’héritage des civilisations. La ville de Mexico considère ses sons urbains comme des témoins de la culture nationale, la gastronomie française est protégée par l’UNESCO et certaines odeurs caractéristiques d’une destination, comme celles de Glasgow, sont identifiées, cartographiées et protégées.

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Source: © Kate McLean Design

Le Shijia Hutong Museum, en Chine, musée des hutongs (ruelles) et des siheyuan (cours intérieures), diffuse des sons typiques de la ville de Pékin pendant l’exposition. Au Palazzo Mocenigo de Venise, des parfums sont ajoutés à la collection classique de vêtements et de textiles.

Finalement, l’exploitation combinée des sens participe à l’immersion totale des visiteurs. La «Rain Room» installée à l’été 2013 au Museum of Modern Art (MoMA) donnait l’impression aux participants de marcher sous une pluie battante en restant sec grâce à des capteurs détectant leur présence et orientant les gouttes ailleurs.

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Source: Pinterest

Avec la multiplication de nouvelles technologies qui peuvent stimuler plus efficacement les sensations, les visiteurs pourraient se montrer moins intéressés par des expériences qui ne font appel qu’à un sens à la fois.

L’économie collaborative à l’assaut du musée

La tendance de l’économie collaborative, nouvelle approche de consommation générale, offre aux musées la possibilité de se positionner comme des biens dont on peut profiter sans avoir à les acheter. Autrement dit, l’accent est mis sur l’expérience et sur l’accès plus que sur la possession.

Le MIT List Visual Arts Center propose à des étudiants d’emprunter, individuellement ou en groupe, des œuvres d’art issues de la collection du musée afin de les exposer dans leur institution d’enseignement. De son côté, le Portland Art Museum, en Oregon, propose à ses membres de louer des œuvres d’artistes régionaux pour une durée de 3 mois, les prix variant de 40 à 400 dollars américains.

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Source: MIT List Visual Arts Center

L’économie collaborative permet aux institutions culturelles de sortir de leur mission traditionnelle en devenant un lieu d’interactions sociales. L’artiste Martha Rosler a transformé le MoMA en vente de garage géante avec son installation «Meta-Monumental Garage Sale». Le Museum of Vancouver a accueilli l’événement Swap-o-Rama-Rama, un échange de vêtements, afin d’encourager la créativité de la communauté en recyclant des habits usagés.CD_Quoi_de_neuf_au_musee_image5

Source: Robert Wright, The New York Times

Un autre changement notable concerne la gestion des ressources humaines. Avec la multiplication des projets à court terme, des emplois à contrat ou à temps partiel, une tâche anciennement exécutée par une seule personne pourrait dorénavant être fragmentée entre plusieurs intervenants qui doivent collaborer entre eux. Également, la conception, la fabrication et l’évaluation d’une exposition sont de plus en plus souvent sous-traitées à l’externe ou accomplies par des employés temporaires. Ces changements poussent le personnel à communiquer et à coopérer pour atteindre les objectifs.

En plus de soutenir leur mission de transmission de biens communs, l’économie collaborative permet aux musées de devenir un lieu privilégié de rencontres sociales et de cohésion communautaire.

Une invasion de robots

Fantasmés par les auteurs de science-fiction depuis de nombreuses années, attendus par les accros à la technologie, les robots semblent finalement arriver à la porte des musées. Au Miraikan Science Museum de Tokyo, le guide automatisé Asimo assurait la visite des collections. Bien que la prouesse technologique de Honda, concepteur du robot, ait été saluée, la tentative s’est tout de même révélée infructueuse, car Asimo avait de la difficulté à distinguer une main levée pour poser une question d’un téléphone intelligent pointé pour prendre une photo.

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Source: Japan Daily Press

Au Reina Sofia Museum de Madrid, le robot Pablito est le nouvel employé du département de la conservation. Il utilise la photographie infrarouge et ultraviolette pour examiner méticuleusement les peintures afin de documenter leur état de conservation. Capable de travailler sans surveillance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il peut être commandé à distance.

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Source: Phys.org

L’utilisation des technologies automatisées favorise la création d’une expérience inédite. Au Pittsburgh Zoo & PPG Aquarium, le robot VGo permet aux groupes scolaires de profiter à distance d’une visite virtuelle, d’assister aux présentations et aux conférences et d’interagir avec les soigneurs et les guides. Pour le personnel, l’utilisation de VGo représente une économie de temps et d’argent et s’inscrit dans la mission de l’organisation en favorisant la diminution des déplacements. Autre exemple de robot téléguidé au Château d’Oiron en France: grâce à sa caméra intégrée, Norio permet aux personnes à mobilité réduite de visiter les étages auxquels ils ne peuvent pas avoir accès en maintenant un lien virtuel avec leur famille, leurs amis ou les autres participants à une visite guidée.

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Source: France 3

L’arrivée des robots dans l’univers muséal dépoussière l’image des institutions culturelles tout en respectant leur vocation initiale orientée vers le développement des connaissances, l’innovation et l’accessibilité pour tous.

L’apparition de nouvelles tendances redessine l’environnement des musées ainsi que leur modèle de gestion et leur clientèle. Avez-vous des exemples innovants à partager?

      

Image à la une: © BY DJ Ecal

Source(s)

- Center for the Future of Museums. «TrendsWatch 2014», American Alliance of Museums, 2014.

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