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Analyse - 27 mars 2015

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mars 2015

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L’amour du plein air, ça s’apprend!

Certaines clientèles ne pratiquent pas d’activités de plein air et ne fréquentent pas les parcs naturels ou les sites d’activités sportives extérieures. Comment les initier et les intéresser?

Le déficit nature — ou la tendance à la baisse à passer du temps en milieu naturel – est alimenté par différents phénomènes : l’urbanisation, le grand nombre de personnes peu ou pas initiées au plein air et les jeunes qui sont moins actifs qu’avant. Cela entraîne un manque de connaissances par rapport à la nature, et engendre souvent la sous-fréquentation des parcs et des activités de plein air ou leur fréquentation par une clientèle vieillissante. De fait, certaines activités manquent cruellement de relève.

Quelques causes du déficit nature

L’urbanisation augmente :

  • Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine;
  • 80 % des Canadiens vivent en ville.

Les gens passent moins de temps à l’extérieur et les jeunes bougent moins :

  • Les Canadiens passent en moyenne 90 % de leur temps à l’intérieur;
  • La superficie de l’aire de jeu d’un enfant de neuf ans a été réduite de 90 % depuis les années 1970;
  • Seulement 5 à 7 % des enfants et des jeunes Canadiens font suffisamment d’activité physique quotidiennement.

Les communautés ethniques fréquentent moins les parcs et les campings que les Blancs, et celles-ci occupent une part grandissante des populations canadienne et américaine :

  • Seulement 1 visiteur sur 5 dans les parcs américains n’est pas Blanc;
  • Parmi les Américains pratiquant le camping, 77 % sont Blancs.

Bien que le coût et l’accessibilité puissent constituer des barrières à la fréquentation des parcs et des campings, les chercheurs ont aussi établi que la perception et le manque de familiarité avec les parcs nationaux sont d’autres facteurs qui y contribuent.

Autre indice, le taux de pratique du camping par les Canadiens selon les données du Print Measurement Bureau (PMB) est en diminution chez les jeunes adultes et les adolescents (voir le graphique 1).

Ml_deficit_nature_graph_1

L’importance d’informer les visiteurs

Pour aborder le déficit nature, il faut d’abord valoriser le bien-être physique et le développement personnel par des activités de plein air. Les National and State Parks des États-Unis organisent une campagne de promotion, le Great Outdoors Month 2015, portant sur les bienfaits de la pratique d’activités de plein air. Pendant le mois de juin, plusieurs thématiques (randonnée, pêche, camping) sont présentées pour inciter les Américains à pratiquer des activités sportives à l’extérieur. Au Canada, le programme Natural Leaders Alliance vise à rapprocher les jeunes Canadiens de la nature.

L’importance d’initier des nouvelles clientèles

Pratiquer des activités extérieures durant l’enfance a un effet sur la propension à fréquenter des parcs naturels à l’âge adulte. Selon une étude américaine de l’Outdoor Foundation, 41 % des gens qui réalisent des activités de plein air aujourd’hui le faisaient déjà pendant leur enfance, alors que parmi ceux qui ne pratiquent pas d’activité de plein air, seulement 18 % d’entre eux en effectuaient durant leur jeune âge. L’effet est encore plus marqué chez les adolescents.

Pour la pratique du camping, il existe plusieurs ateliers d’initiation pour les clientèles adultes et les jeunes. On y apprend à monter une tente, à cuisiner, à faire un feu, etc., et l’équipement est prêté. Learn To Camp, de Parcs Ontario, permet entre autres à des communautés culturelles de s’initier au camping (voir la vidéo). Depuis 2014, le programme propose le transport à partir de Toronto, une initiation à la pêche ainsi que des offres spéciales pour les anciens participants.

Source : Learn To Camp, Parcs Ontario

L’importance de rendre les parcs accessibles

Favoriser l’accès aux parcs au plus grand nombre de personnes possible en organisant des événements gratuits ou en mettant en place des activités à prix réduit est aussi une stratégie à envisager.

  • Durant une journée, l’organisme américain National Park Trust organise Kids to Parks Day: plus de 1000 manifestations se déroulent dans 47 États dans le but d’encourager les enfants à participer à des activités de plein air.
  • À l’occasion de la fête du State Park dans l’Oregon, le 7 juin, le camping était gratuit dans les 53 parcs d’État.
  • En 2014, Parcs Ontario, Parcs Canada et d’autres partenaires ont réitérer le projet Parkbus, offrant le transport les fins de semaine estivales depuis Toronto et Ottawa vers des parcs nationaux et provinciaux de l’Ontario.

ML_deficit_nature_image_1

Source : Ontario Parks blog

L’importance de travailler ensemble

Sous la forme de défis sportifs universitaires, l’organisme américain Outdoor Nation Campus Challenge met dix collèges et universités en compétition. Le laissez-passer culturel est un programme offrant l’entrée gratuite aux parcs nationaux, aux lieux historiques nationaux et aux aires marines nationales pendant un an pour les nouveaux citoyens canadiens.

L’importance d’innover

Offrir une expérience distinctive pour l’ensemble des membres de la famille, piquer la curiosité avec de nouvelles activités ou encore proposer un hébergement en plein air particulier sont d’autres options permettant d’attirer de nouveaux visiteurs.

  • Défis sportifs familiaux : l’Adventure Sports Week Tahoe comprend plusieurs activités de compétition comme le triathlon, le vélo de montagne ou encore la course pour les adultes et les enfants. La Keen Vail Kids Adventure Race amène les enfants à pratiquer l’escalade, la randonnée ou la tyrolienne.
  • Parmi les activités innovantes, mentionnons le snorkeling dans une rivière à saumon sur l’île de Vancouver, les fatbikes ou la rando aquatique, qui consiste à descendre des cours d’eau sans rappel et sans manipuler de cordes.

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Source : exemple des Gorges du Verdon en France

Le cas de la chasse et de la pêche

La relève est faible pour ces activités. La clientèle est vieillissante : selon PMB, plus du tiers des pêcheurs québécois sont âgés de plus de 55 ans. Plusieurs initiatives sont mises en œuvre pour attirer de nouveaux segments de clientèle.

  • Initiation : une brochure pour les pêcheurs néophytes en Finlande, Go Fish! Guide to beginners, un programme gratuit de mentorat et de familiarisation à la chasse en Alabama, Youth Dove Hunt, ou encore Apprenez à pêcher, un programme ontarien d’initiation à la pêche grâce à des experts.
  • Accessibilité : des périodes où le permis n’est pas nécessaire comme lors des Vermont Days, ou le prêt de matériel comme le propose TackleShare Program en Ontario.

Vivez-vous cette problématique? Quelles actions suggérez-vous pour inciter les gens à jouer dehors?

 

Source de l’image à la une: Sépaq

Source(s)

Sources :             

- Jeunes en forme Canada. « Le Canada est-il encore dans la course? », édition 2014.

- Outdoor Foundation. « Outdoor Participation Report », édition 2014.

- Outdoor Foundation and Coleman. « 2014 American Camper Report », édition 2014.

 

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