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Analyse - 27 juin 2017

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juin 2017

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Autobus interurbains : tendances dans la distribution en ligne

Le transport interurbain par autobus accuse un grand retard quant à sa distribution de son offre en ligne. Néanmoins, des entreprises technologiques percent le marché et insufflent un nouveau souffle à ce mode de transport.

Une étude de la firme de recherche Phocuswright publiée fin 2016 dresse le portrait du transport interurbain par autobus et de sa distribution en ligne. Elle identifie les défis et les changements auxquels il fait face, ainsi que les occasions d’affaires. Sont exclus de cette étude les voyages organisés pour un groupe de touristes, les visites guidées urbaines et les services locaux de transport collectif.

 

 

Un réseau fragmenté et non standardisé

Le transport interurbain par autobus est un secteur organisé de manière très complexe ; il présente un niveau de maturité différent dans chaque pays. De plus, en raison d’une réglementation stricte de la part de certains gouvernements, des pays comptent sur un nombre restreint de transporteurs et laissent peu de place aux nouveaux entrants. Contrairement aux autobus nolisés (tourisme de groupe), ce secteur n’est généralement pas intégré à l’industrie touristique du pays et travaille en silo.

Le manque de standardisation et le retard technologique représentent des freins à la centralisation de l’offre et à sa distribution en ligne

Le manque de standardisation et le retard technologique représentent des freins à la centralisation de l’offre et à sa distribution en ligne. Aucune norme internationale n’a été établie pour uniformiser les codes des gares d’autobus, la présentation des horaires ou encore le processus d’émission de billets. Tous ces facteurs rendent très difficile la tâche de livrer une expérience homogène au voyageur.

Un marché québécois à la recherche de solutions

Selon la Fédération des transporteurs par autobus, le réseau québécois est exploité par quinze entreprises desservant 477 municipalités, soit 43 % de l’ensemble des localités. La Commission des transports du Québec régule le secteur en délivrant des permis de transport interurbain. Récemment, certains pays comme la France et l’Allemagne se sont affranchis de ce modèle et ont ouvert le marché à la concurrence. Au Québec, sept transporteurs effectuent plus de 95 % des déplacements à l’intérieur du territoire.

Ce secteur a eu son lot de difficultés dans les dernières années, ce qui a occasionné des diminutions ou l’abolition de certains services en régions. Un plan de relance a été proposé au ministère des Transports pour rétablir une meilleure offre de service. Une des actions vise l’accessibilité sur toutes les plateformes technologiques. Pour atteindre cet objectif, plusieurs transporteurs tels qu’Orléans Express, Maheux, Galland, Limocar et Intercar ont créé en 2016 des portails transactionnels sur leur site Web.

Intercar-plateforme-reservations

Source : Intercar

Le fort potentiel du marché en ligne

Selon une estimation de Busbud, portail de réservation en ligne de billet d’autobus, 10 milliards de billets d’autobus interurbain sont vendus chaque année. Ce volume est supérieur à celui de l’industrie aérienne, pour laquelle IATA anticipe 3,95 milliards de passagers en 2017. Les rares statistiques font état d’un marché en demande et en forte croissance, en raison de la dérégulation dans certains pays.

10 milliards de billets d’autobus interurbain sont vendus chaque année

Au sein du réseau de distribution en ligne, ce mode de transport semble être un laissé-pour-compte. Alors que ce secteur totalise des ventes estimées entre 70 et 80 milliards de dollars américains, seulement 5 à 10 % d’entre elles sont effectuées sur le Web. Toutefois, l’arrivée de start-ups proposant des plateformes B to B et B to C pour commercialiser l’offre est en train de changer la donne. Grâce à elles, l’information en ligne est davantage accessible et standardisée, que ce soit les itinéraires, les prix, les horaires, les transporteurs et les services offerts.

Des start-ups  pleines d’ambition

Quelques start-ups dominent le marché et suscitent un grand intérêt puisque neuf d’entre elles ont obtenu un financement totalisant 58 millions de dollars américains, dont 10,2 millions uniquement pour Busbud. Créée en 2011 à Montréal, cette dernière est une plateforme de réservation qui regroupe le plus grand réseau de transporteurs au monde. L’entreprise agrège 750 000 itinéraires reliant 10 000 villes et rejoint 22 millions d’utilisateurs à travers ses partenaires, sans compter les 2 millions de visiteurs mensuels sur son site.

Busbud-plateforme-reservations

Source : Busbud

Certaines de ces start-ups se positionnent sur quelques marchés géographiques — Clickbus est présent dans quatre pays, redBus en Inde ; alors que d’autres comme Busbud et CheckMyBus se développent à l’international. Cette dernière couvre environ 900 000 itinéraires dans 20 000 villes à travers 50 pays. Des différences s’observent aussi en ce qui a trait à leur modèle d’affaires. Busbud est positionné à la fois sur le B to C et sur le B to B grâce à son GDS (plateforme de gestion des réservations) utilisé par les intermédiaires. Clickbus est seulement une agence de voyages en ligne, alors que Distribusion propose une solution technologique aux transporteurs (GDS). CheckMyBus et Wanderu agissent comme métamoteurs, c’est-à-dire qu’ils dirigent les utilisateurs vers les plateformes de réservation de leurs partenaires.

Partenariats avec le réseau de distribution

Plusieurs exemples démontrent l’intérêt que portent les acteurs traditionnels à ces nouveaux entrants qui comblent un besoin réel :

  • Busbud développe des relations commerciales avec d’autres entreprises, en proposant son interface de programmation (API) à Voyages-sncf.com, Skyscanner ou encore CheckMyBus. Cela leur donne la possibilité de gérer leur propre inventaire d’autobus interurbains.
  • Distribusion donne accès à son offre aux agences de voyages de nombreux pays européens grâce à un partenariat avec Amadeus.

De plus, leur expertise technologique leur permet d’explorer d’autres avenues, notamment combiner l’offre d’autobus longue distance à celle du train pour proposer les itinéraires qui conviennent le mieux à l’usager. C’est le cas de Wanderu qui collabore en Amérique du Nord avec VIA Rail Canada et Amtrak aux États-Unis.

L’arrivée de ces start-ups, ainsi que les actions entreprises par les transporteurs pour rattraper leur retard technologique, va permettre au secteur de revendiquer sa place au sein du réseau de distribution de voyages en ligne.

Pensez-vous que cette tendance contribuera à une hausse de la fréquentation des autobus interurbains au Québec ?

 

Source de l’image à la une : © Busbud                              

Source(s)

– Allen, Dan. « CheckMyBus steers into the future of global bus travel », tnooz, 24 mai 2016.

– Barbier, Clémentine. « Caractérisation de l’offre de transport interurbain par autocar au Québec », Université de Montréal, août 2016.

– Busbud. « e-Tourisme : Busbud devient partenaire technologique de Voyages-sncf.com pour l’accès aux inventaires de bus », 23 juin 2016.

– Fédération des transporteurs par autobus. « Rapport d'activités 2015-2016 », consulté le 23 mai 2017.

– Gutkind, Johanna « Amadeus étend la distribution de billets de bus en Europe », TourMag, 4 Avril 2017.

– IATA. « Economic performance of the airline industry - 2016 », consulté le 23 mai 2017.

- Jong, Alice. « Global Bus Distribution Shifts Gears to Online », Phocuswright, novembre 2016.

- Karantzavelou, Vicky. « CheckMyBus expands its worldwide bus inventory by partnering with Busbud », Travel Daily News, 18 novembre 2016.

– Labbé, Benoit. « Busbud roule à toute vitesse vers le futur », Carrefour TIC, 1er mai 2017.

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