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Analyse - 2 octobre 2018

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Les habitudes de plein air des seniors

Le quart des seniors adeptes du plein air s’adonnent assidûment (plus de 60 sorties par année) à leurs activités préférées. Soyez avisés, lorsqu’ils planifient, ils le font méticuleusement en étudiant différentes sources d’information.

Pour plusieurs, appartenir au 3e âge, ça veut aussi dire avoir tout son temps. C’est vrai aussi que les agendas ne subissent plus les contraintes du calendrier scolaire. Bien que la plupart des seniors sont à la retraite, ils se gardent très habituellement actifs et prennent leur temps pour sélectionner leurs occupations. Ils cherchent souvent à donner un sens à leur vie en multipliant les engagements (causes sociales, visites familiales, activités culturelles et sportives, voyages, etc.). Nous nous sommes intéressés à la dimension de leurs temps libres qui concernent les activités de plein air.

La Chaire de tourisme Transat, en partenariat avec une coalition de plusieurs partenaires* a publié à l’automne 2017 une vaste étude qui dressait le portrait du plein air non motorisé** au Québec. Les données traitant de ce segment de clientèle proviennent d’un sondage mené auprès de plus de 3 000 Québécois.

Au sens large, la définition du terme senior fait référence aux gens âgés de 65 ans et plus. En raison de limites physiques évidentes auxquelles les personnes de 75 ans et plus doivent souvent faire face, l’étude révèle que les seniors qui pratiquent le plein air se retrouvent massivement (91 %) dans le groupe d’âge situé entre 65 et 74 ans. Pour cette raison, la présente analyse s’attardera uniquement à ce segment.

Les raisons qui limitent les seniors

C’est un peu plus de la moitié (52 %) des seniors qui n’ont pratiqué aucune activité de plein air au cours des trois dernières années. À titre de comparaison, un peu plus du tiers (34 %) des Québécois appartiennent à cette catégorie. C’est d’abord le manque d’intérêt (35 %) qui est invoqué, suivi par des limites physiques permanentes (23 %) (voir le graphique 1).

graphique1

Parmi les activités que les seniors ne pratiquent pas, voici celles qui reçoivent le plus grand intérêt potentiel :

  • Randonnée équestre (30 %)
  • Canot en eau calme (28 %)
  • Raquette (26 %)
  • Ski de fond (21 %)
  • Randonnée pédestre ou marche hivernale (16 %)

Un marché très dynamique

Le vélo (29 %) et la randonnée pédestre (27 %) sont les activités qui récoltent les plus forts taux de pratique annuels parmi la population des seniors (voir le graphique 2). Une forte proportion des adeptes de 65 à 74 ans considèrent le vélo comme leur activité principale, davantage que pour l’ensemble des Québécois.

graphique_2

Ils ont du temps libre et en profitent !

Lorsque les seniors ont la possibilité de pratiquer des activités de plein air, ils en profitent au maximum. Près de la moitié (46 %) d’entre eux effectuent au moins 20 sorties de plein air annuellement (voir le graphique 3). Près du quart (24 %) peuvent être qualifiés d’assidus, effectuant plus de 60 sorties par année. À titre comparatif, la proportion de ces adeptes assidus n’est que de 17 % parmi l’ensemble des pratiquants québécois.

graphique3lebon-seniors-plein-air
 Sur le plan touristique, 63 % des adeptes seniors ont effectué au moins un séjour incluant la pratique d’activités de plein air, avec nuitée à l’extérieur de leur domicile. Parmi ceux-ci, 31 % ont séjourné au moins six nuitées en hébergement commercial (gîtes, hôtels, campings payants, etc.), comparativement à 23 % pour l’ensemble des Québécois s’adonnant au plein air.

Quelques caractéristiques distinctives

Pour une majorité d’aspects, les comportements des seniors ne diffèrent pas des autres tels qu’ils ont été présentés dans l’étude globale de la Chaire de tourisme. Voici toutefois certains traits qui les distinguent :

  • Ils ont beaucoup plus tendance à sortir en solo (20 %) que les moins de 45 ans, par exemple (8 %). C’est néanmoins en couple qu’ils se retrouvent le plus souvent (39 %) ;
  • Plus que tout autre critère, ce qui caractérise une destination de rêve pour faire de la randonnée aux yeux de la majorité (60 %) d’entre eux, c’est d’abord la qualité des sentiers (aménagements, largeur, signalisation) plus encore que le côté spectaculaire des paysages (43 %) ou la facilité à organiser la randonnée (30 %) ;
  • Ils sont plutôt contre l’idée d’autoriser les animaux de compagnie sur certains lieux d’activités jugeant cet aspect non prioritaire (44 %) ;
  • Pour 91 % d’entre eux, la motivation principale vient du fait que le plein air favorise l’adoption de saines habitudes de vie ;
  • Ils sont plus susceptibles (40 %) de croire que les investissements publics en lien avec la pratique du plein air sont insuffisants ;
  • Le fait de profiter d’une connexion cellulaire ou Wi-Fi, que ce soit au départ d’une randonnée ou le long du sentier, les intéressent très peu ;
  • Ils sont très peu enclins à vouloir bénéficier de services spécialisés tels que le transport d’équipements, l’accompagnement d’un guide, une formation technique, le prêt de matériel ;
  • Une majorité (51 %) de seniors disposent d’un revenu annuel brut pour le foyer de moins de 50 000 $.

Des sorties finement planifiées

Les seniors se montrent beaucoup plus méticuleux que la moyenne dans la planification de leurs sorties de plein air. Par exemple, ils sont plus susceptibles de consulter chacune des sources d’informations suivantes pour planifier une excursion ou un voyage à vélo :

  • Cartes et guides imprimés ;
  • Cartes électroniques en ligne sur ordinateur ;
  • Cartes électroniques sur tablette ;
  • Sites Web de la destination ;
  • Site Web de la Route Verte.

Ensuite, une fois en selle sur leur vélo, les seniors se fient d’abord aux cartes et aux guides imprimés (38 %), alors qu’ils sont beaucoup moins à l’aise (9 %) avec les cartes électroniques sur téléphone que les moins de 35 ans (55 %).

Mais avant tout, on parle ici d’une clientèle qui reste jeune d’esprit. Pour preuve : ils accordent autant d’importance que les autres Québécois à une meilleure accessibilité universelle (personnes à mobilité réduite) des lieux de pratique du plein air au Québec. Surveillez bien ces têtes blanches, elles n’ont pas fini de nous surprendre !

* Les partenaires de l’étude 

Alliance de l’industrie touristique du Québec, Association des camps du Québec, Association des parcs régionaux du Québec, Association québécoise du loisir municipal, Aventure Écotourisme Québec, Cheval Québec, Eau Vive Québec, Fédération des éducateurs et des éducatrices physiques enseignants du Québec, Fédération québécoise du canot et du kayak, Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, Québec en Forme, Rando Québec, Regroupement ski de fond Laurentides, Regroupement des Unités régionales de loisir et de sport du Québec, Société des établissements de plein air du Québec, Société québécoise de spéléologie, Vélo Québec et Voile Québec.

 **Plein air non motorisé

Activités de plein air qui pour les fins de l’étude ont été définies comme des « activités physiques pratiquées dans un rapport dynamique et respectueux avec les éléments de la nature ». 

 

Source de l’image à la une : Pexels

Source(s)

- Chaire de tourisme Transat ESG UQAM (2017). Étude des clientèles, des retombées économiques et sociales des activités physiques de plein air au Québec, 189 p.

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