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Analyses - 16 mars 2004

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mars 2004

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Le quad rivalisera-t-il avec la motoneige?

La pratique du quad (VTT – véhicule tout terrain) comme activité récréative gagne rapidement en popularité au Québec. Le quad est-il un produit touristique en émergence au même titre que la motoneige il y a vingt ans ?

Entre 1995 et 2003, le nombre de motoneiges immatriculées au Québec a diminué de 159 000 à 146 000, alors que celui du quad a pratiquement doublé, passant de 148 000 à 279 000 (graphique 1). Près de 21 000 quads neufs ont été vendus au Québec en 2003.

En dépit d’un déclin de popularité parmi les adeptes québécois, la motoneige affiche une croissance marquée de la clientèle hors Québec. Selon Pannel Kerr Forster, quelque 400 000 nuitées sont attribuables à cette activité au Québec.

La pratique du quad gagne la faveur de nouveaux adeptes québécois au détriment de la pratique de la motoneige. Les conditions météorologiques de moins en moins propices, qui raccourcissent la saison de la motoneige, conditionnent en partie cette substitution. La pratique du quad constitue un loisir quatre saisons.

On recense au Québec quelque 140 clubs et 47 000 membres au sein de la Fédération Québécoise des Clubs Quads. Le réseau de sentiers des clubs membres de la Fédération totalise 17 000 km, dont environ 10 000 sont accessibles en hiver et 7 000 en été.

Portait des quadistes

Environ 13 % de la population québécoise adulte a réalisé une excursion de quad (une heure et plus) en 2002. On estime toutefois à près de 120 000 le nombre de quadistes «touristes». La durée moyenne d’un voyage de quad équivaut à 4,6 jours, et plus d’une centaine de kilomètres sont ainsi parcourus quotidiennement. Les adeptes réalisent en moyenne deux voyages annuellement.

La Montérégie compte le plus grand nombre de propriétaires de quads (28 400), suivie par les régions de Chaudière-Appalaches (25 700) et du Saguenay—Lac-Saint-Jean (25 400).

Quatre critères d’importance conditionnent la sélection d’une destination touristique de quad :

  • la qualité de l’aménagement des sentiers;
  • la présence d’une signalisation adéquate;
  • la beauté et la diversité des paysages du circuit;
  • l’offre d’hébergement à proximité des sentiers.

Contrairement aux motoneigistes, seulement 10 % des quadistes utilisent régulièrement les sentiers balisés des clubs fédérés de quad du Québec à des fins touristiques.

Perspectives touristiques

Au Québec, la pratique du quad à des fins touristiques se limite, pour l’instant, presque essentiellement à la clientèle québécoise. Considéré comme produit émergent, le quad se hisse parmi les produits touristiques « moteurs » de certaines régions du Québec.

Le Québec constitue une destination de choix pour le quad grâce à :

  • un réseau de sentiers étendu pénétrant la majorité des régions touristiques du Québec et donnant accès à des zones « grande nature »;
  • un vaste réseau de 17 000 kilomètres de sentiers se diversifiant au fil des saisons;
  • une infrastructure d’accueil (hébergement, restauration, relais) développée initialement pour les motoneigistes et adaptée aux quadistes;
  • plusieurs organisations de bénévoles assurant le développement et l’entretien des sentiers.

Ce n’est pourtant pas suffisant pour élever le Québec au rang de destination quad de calibre international. Parmi les destinations renommées, mentionnons le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, le Utah et le Nevada.

Vers un développement responsable

Le quad demeure un secteur encore jeune et peu structuré d’un point de vue touristique. Le nombre grandissant de quads en circulation amène plusieurs régions touristiques à se questionner sur leur stratégie de développement de ce produit. L’investissement dans la création de sentiers à vocation touristique interpelle plusieurs acteurs et nécessite le développement de collaborations.

Dans un souci de développement durable, il est impératif d’obtenir une reconnaissance des communautés concernant un partage du réseau des sentiers entre différentes catégories d’utilisateurs. Une telle cohabitation des voies entre véhicules motorisés et non motorisés exige une grande planification. Précisons qu’un emploi partagé ne signifie aucunement que les sentiers deviennent accessibles en même temps à tous les utilisateurs.

Dans une perspective de stratégie de développement de l’offre de quad et pour rehausser la qualité du produit, voici quelques facteurs importants à prendre en compte :

  • Les perceptions populaires tendent à voir le quad comme un véhicule bruyant et polluant.
  • L’accès permanent aux sentiers s’avère souvent difficile en raison de la précarité des droits de passage, d’un terrain parfois impraticable ou de la saison de la chasse.
  • La qualité de la signalisation et de l’entretien des sentiers varie sensiblement d’un club à l’autre en raison de l’inégalité des ressources humaines et financières.
  • Le choix actuel du tracé des sentiers ne tient que très peu compte des besoins d’un circuit de nature touristique et présente des lacunes sur le plan de l’interconnexion entre les différentes régions touristiques.
  • Les régions qui choisissent le quad comme produit touristique vedette doivent non seulement présenter un réseau de sentiers bien développé mais également adopter des critères d’aménagement de qualité répondant aux besoins de la clientèle touristique.
  • L’adoption d’une vision à long terme implique la mise en place d’un réseau « labelisé » et d’un « code de conduite » afin de mieux encadrer la pratique et uniformiser les standards de qualité entre les régions.

Bien que le taux de pénétration de l’activité quad auprès de la clientèle hors Québec demeure pour le moment embryonnaire et que plusieurs défis restent à relever, les perspectives touristiques s’avèrent néanmoins fort prometteuses.

Sources :
– Desjardins Marketing Stratégique / Pluram et Léger Marketing. « Étude sur le développement et la commercialisation touristique du quad au Québec », 21 juin 2002.
– Commission canadienne du tourisme, Société du Partenariat ontarien de marketing touristique FedNor, Fonds du patrimoine du Nord de l’Ontario et Communautés ontariennes. « Guide de développement d’un produit VTT touristique communautaire », 2003.
– Pannel Kerr Forster Inc. « Étude nationale sur le produit touristique motoneige », 2001.
– Fédération Québécoise des Clubs Quads. « Info-FQCQ – Statistiques », [www.fqcq.qc.ca], 2004.

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