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Analyses - 20 mars 2006

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mars 2006

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Connaissez-vous le marché sud-coréen?

À l’heure de l’effervescence chinoise, un autre pays asiatique voit sa population prendre plus que jamais le chemin des destinations étrangères. En 2005, plus de 10 millions de Sud-Coréens ont voyagé à l’international, une croissance de 14,3% par rapport à 2004 et un record pour ce pays de 48 millions d’habitants. Le Canada et le Québec pourraient-ils tirer meilleur parti de la croissance du tourisme sud-coréen?

Profil des touristes

Le marché touristique sud-coréen est relativement jeune alors que 52,4% des touristes internationaux ont moins de 40 ans et que 29,1% ont moins de 30 ans. En 2004, 78% des touristes sud-coréens qui sont venus au Canada pour un voyage d’agrément étaient âgés de 20 à 35 ans.

Par ailleurs, il faut souligner que la République de Corée figure parmi les pays les plus «branchés». En effet, selon une étude Ipsos-Reid, 70% des adultes sud-coréens sont des internautes, soit une proportion similaire à celle enregistrée au Canada et aux États-Unis. Les consommateurs sud-coréens sont donc fortement susceptibles d’être inspirés par Internet pour prendre leurs décisions de voyages. Selon un récent sondage de Global Market Insite, 69% d’entre eux ont navigué sur le Web pour trouver des idées et 65% affirment avoir réservé plus de la moitié de leur voyage en ligne.

Destinations prisées

Les destinations asiatiques sont naturellement les premières à bénéficier de la croissance du tourisme sud-coréen. En 2005, selon les données de la Korea National Tourism Organization, l’Asie demeure la destination privilégiée des Coréens avec 72,6% des voyages internationaux. La Chine et le Japon accaparent à eux seuls 51,1% des séjours à l’étranger.

Les Amériques conservent la 2e position avec 8,3% des voyages, juste devant l’Europe (5,8%) et les régions du Pacifique (4,5%). Par contre, depuis les événements de septembre 2001, les voyages vers les États-Unis ont été fortement ralentis par les exigences accrues sur le plan de l’émission des visas. En 2005, les États-Unis ont tout de même accueilli plus de 705 000 voyageurs sud-coréens. 

Seulement 38% des voyages en Amérique ont été faits par agrément. Une proportion nettement moins élevée que pour l’Europe (51,8%), l’Asie (62%) et le Pacifique (77%). D’ailleurs, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Europe occidentale figurent parmi les concurrents identifiés par le Commission canadienne du tourisme (CCT).

La situation canadienne

Un sondage de Korea Travel News réalisé en 2004 indique que les Coréens classent le Canada en 7e position parmi leurs destinations outre-mer préférées (4,2% des répondants).

En 2005, selon les données de Statistique Canada, les Coréens ont généré 191 000 voyages-personnes au Canada, positionnant ainsi la République de Corée au 2e rang des marchés asiatiques derrière le Japon (441 000), mais devant la Chine (120 000),  Hong Kong (113 000) et Taiwan (100 000). 

Les grossistes coréens interrogés par la CCT précisent que la Colombie-Britannique demeure la destination canadienne la plus demandée, avec 35% des ventes de produits canadiens pour les voyages estivaux, suivie de l’Ontario (25%), de l’Alberta (25%) et du Québec (15%).  Cette répartition géographique n’est pas surprenante car Air Canada offre une liaison quotidienne entre Séoul et Vancouver.

Toutefois, l’industrie touristique ontarienne bénéficie de la présence d’une liaison saisonnière entre Séoul et Toronto. En 2005, ce vol direct était offert à une fréquence de trois vols par semaine, uniquement de juillet à octobre. D’ailleurs, en avril 2005, l’Ontario a mené une première mission commerciale à Séoul afin de consolider les rapports avec les principaux voyagistes et les transporteurs partenaires.

Et au Québec?

Avec 16 700 visiteurs, la Corée du Sud demeure un marché marginal qui vient au 11e rang des destinations outre-mer au Québec. De plus, près de 5000 de ces touristes sont venus au Québec pour y faire des études. Un nombre peu surprenant quand on sait que la République de Corée constitue le plus grand  bassin d’étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement canadiens.

Toutefois, le marché sud-coréen mérite de rester sous surveillance, car le Québec dispose d’une offre touristique susceptible d’intéresser cette clientèle. L’enquête de la CCT auprès des grossistes sud-coréens révèle que, dans l’ordre, le tourisme itinérant, la nature et les séjours dans les villes et les centres de villégiature, sont les produits qui se vendent le mieux pour la saison estivale, alors que, pour ce qui concerne les voyages en automne, la nature prend la première position devant le tourisme itinérant et les séjours dans les villes et les centres de villégiature.

Une croissance remarquable

Si l’on considère qu’en 2000 la République de Corée (Corée du Sud) émettait 4,8 millions de visiteurs vers l’étranger et que les voyages internationaux asiatiques ont été fortement ralentis en 2003 lors de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la croissance enregistrée au cours des dernières années est vraiment remarquable. Cette performance touristique (10 millions de voyageurs internationaux) positionne d’ailleurs ce pays parmi les plus importants marchés émetteurs asiatiques, derrière la Chine (20 millions) et le Japon (17 millions).

Parmi les facteurs contribuant à cette hausse, il faut souligner la vitalité économique du pays dont le PNB connaît une croissance soutenue depuis quelques années et qui se situe désormais au 11e rang mondial, juste devant l’Australie et le Brésil. En 2004, le PIB par habitant (19 000$ – 49e rang mondial) était égal à celui de plusieurs petits pays européens et fortement supérieur à celui de la Chine (5560$).

D’autre part, le gouvernement sud-coréen a récemment instauré une réduction du temps de travail hebdomadaire qui passe de 44 à 40 heures, entraînant la normalisation de la semaine de cinq jours. Pour la majorité des entreprises, la date butoir pour se conformer à la loi était fixée au premier juillet 2005. Toutefois, ce n’est qu’en 2011 que tous les travailleurs sud-coréens auront deux jours de congé par semaine. Naturellement, un tel changement social aura une incidence sur leur temps libre, donc sur leur disponibilité à voyager.

Il sera donc très intéressant de suivre l’évolution de ce marché.

Sources :

– Commission canadienne du tourisme. «Corée – Rapport trimestriel du marché -2005», 1er, 3e et 4e trimestres de 2005. [http://www.canadatourism.com/]
– Commission canadienne du tourisme. «Voyages intérieurs et voyages en provenance des États-Unis et d’outre-mer à destination du Canada – Analyse des perspectives du marché à court terme», 1er, 3e et 4e trimestres de 2005. [http://stage.canadatourism.com/]
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux», Catalogue no 66-001-PIF, décembre 2005.
– «The Korean Outbound Tourism Miracle», Hotel Marketing , [http://www.hotelmarketing.com], 13 février 2006.
– Tourism Australia. «Korea – Australia’s Market Share and Brand Position», [www.tourism.australia.com/korea], juillet 2005.

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