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Analyses - 13 juin 2006

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juin 2006

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Une «Clef Verte» récompense l’hébergement écologique dynamique

En 1994, la fédération hôtelière danoise, HORESTA, lançait un label écologique visant à stimuler le développement durable dans l’hébergement touristique – secteur considéré comme extrêmement énergivore. Depuis lors, ce projet d’écologie dynamique associé à l’industrie du tourisme a fait des émules dans bon nombre de pays et s’étend maintenant à plusieurs catégories d’hébergement (hôtels, campings, gîtes, etc.).

Depuis 2002, la Clef Verte est officiellement devenue le cinquième programme de la FEEE (Fondation pour l’Éducation à l’Environnement en Europe). Initié au Danemark, ce label écologique est déjà présent dans de nombreux pays comme la France, la Suède, l’Estonie, la Lituanie, le Maroc, le Portugal, l’Italie, la Belgique, Chypre et les Pays-Bas (depuis le 1er janvier 2006, où «de Groene Sleutel» remplace l’ancien label national).

Cette marque distinctive encourage les gérants d’hébergement touristique à adopter de bonnes pratiques environnementales et garantit aux visiteurs un lieu de vacances où l’environnement est pris en compte et respecté dans la gestion au quotidien.

Comment obtenir ce label?

Pour obtenir cet écolabel, les gérants doivent entreprendre une démarche volontaire qui inclut une phase d’évaluation et la mise en pratique d’une méthodologie. Chaque année, un jury examine les demandes de label et sélectionne les meilleurs projets. Un contrôle est effectué durant la saison touristique afin de vérifier la mise en pratique de la méthodologie.

Des critères environnementaux stricts

Les gérants d’établissements doivent respecter des critères environnementaux stricts, comme:

  • la qualité de vie sur le site (agencement du site, circulation automobile, nuisances sonores);
  • la gestion environnementale (utilisation de méthodes et de produits respectueux de l’environnement pour l’entretien des espaces verts et sanitaires, promotion de l’agriculture biologique);
  • la gestion des déchets (réduction à la source, programme de tri sélectif, conteneurs et collectes suffisants);
  • la gestion de l’eau (assainissement, arrosage, entretien de l’eau des piscines, équipements sanitaires économiques en eau, suivi de la consommation);
  • la gestion de l’énergie (suivi de la consommation, appareils électriques et ampoules basse consommation, chauffage solaire);
  • la sécurité (présence d’équipement et de mesures de sécurité);
  • etc.

Il y a un autre point très important sur lequel on compte mettre l’accent: l’évolution des comportements des vacanciers, et ce, par le biais d’information et de programmes de sensibilisation du public et du personnel (renseignements sur le label Clef Verte, formation du personnel, incitation au respect de la faune et de la flore).

Mais comment en mesurer les impacts?

Aujourd’hui, la Clef Verte souhaite proposer à ses lauréats et à ses candidats un mécanisme d’évaluation et de comparaison de leur consommation sous toutes ses formes (eau, énergie, produits chimiques, production de déchets, etc.).

Les promoteurs de ce label offrent donc un outil, entièrement automatisé et disponible sur Internet, qui leur permet de vérifier si leur établissement consomme plus d’eau que leurs homologues, français ou étrangers.

Cet instrument de calcul, intitulé TourBench, est accessible en plusieurs langues. Confidentiel et gratuit (utilisation avec mot de passe après inscription (sans frais), il permet d’avoir une vision précise des impacts environnementaux.

Après avoir comparé ses données avec celles des autres, les gérants d’établissement peuvent identifier des limites cibles de consommation et mettre en vigueur de nouveaux critères lors de la révision de leur système. Ils peuvent également identifier des occasions de collaboration avec d’autres systèmes, ainsi que des arguments de communication pour comparer les performances de leurs lauréats avec les attentes des touristes.

Une Clef Verte pour le Canada?

En août 2005, l’Association des hôtels du Canada (AHC) annonçait, dans une campagne intitulée «Le Canada passe au vert», que les hôteliers du pays pourraient également se convertir au Programme d’éco-évaluation Green Key (Green Key ECOmmodation).

Inspiré du programme danois, celui-ci propose un système de classification gradué (allant de 1 à 5 clefs vertes); une clef est décernée pour un engagement de base aux principes environnementaux et de deux à cinq clefs sont accordées à la suite de l’obtention de résultats spécifiques.

Quant au Québec, lors de son dernier congrès annuel (fin octobre 2005), l’Association des Hôteliers du Québec (AHQ) s’est dite fortement préoccupée par ce dossier. Comme, selon elle, les programmes d’écolabels déjà existants dans le monde ne sont pas applicables au Québec, eu égard aux lois et aux normes environnementales en vigueur dans la province, l’AHQ travaille à établir un premier système québécois de certification (de type ISO) de l’hôtellerie verte, dans la foulée de la nouvelle politique touristique du Québec.

Mais, contrairement à l’Europe, le processus est encore jeune puisque l’AHQ en est aux étapes d’élaboration d’un cahier des charges et de recherche de partenaires financiers. L’AHQ espère concrétiser son «virage vert» pour 2007, avec une reconnaissance, rattachée à une réglementation (certification), ainsi qu’un logo propres au Québec.

Le sujet vous intéresse, lisez aussi:
Coup de raison: le tourisme durable(Compte rendu de conférence)
Capsule – Le programme ZÉRO DÉCHET

Sources:

– ActuEnvironnement. «Le label ‘Clé Verte’ de gestion environnementale pour l’hébergement touristique s’étend aux hôtels», [http://www.actu-environnement.com/ae/news/1000.php4], 18 mars 2005.
– Cloutier, Laurier. «Pour un tourisme durable», La Presse (Affaires), 25 octobre 2005.
– Jolicoeur, Martin. «Les petits pas des grands hôtels», [www.lesaffaires.com], 15 octobre 2005.
– Précourt, Diane. «L’hôtel vert», Le Devoir, 21 janvier 2006, p. D3.
– Vermette, Francis. «Certifier des hôtels verts au Québec», Journal Réseaux, vol. 3, no 2, avril-mai 2006.

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