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Analyses - 28 mars 2007

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mars 2007

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Faire saliver les touristes américains

Une récente étude américaine confirme la présence d’une niche importante de touristes culinaires aux États-Unis. On estime que 17% des touristes d’agrément ont participé à une ou plusieurs activités liées à la gastronomie et au vin au cours des trois dernières années, constituant ainsi la clientèle de touristes culinaires. Mais qui sont ces gourmets et ces amateurs de vins? Découvrez les différents types de touristes culinaires et leur profil.

Avant de présenter le touriste culinaire, définissons l’expérience

Le tourisme culinaire va au-delà de l’expérience de la fine cuisine. Selon la CCT (Commission canadienne du tourisme), «il comprend les activités culinaires, agrotouristiques et agroalimentaires spécialement conçues pour les touristes, qui mettent en valeur les aliments et les boissons et qui fournissent l’occasion de découvrir les plats et les vins propres à une région et de reconnaître le talent et l’ingéniosité des artisans.»

Différents types de touristes culinaires

L’étude de la Travel Industry Association identifie trois segments parmi les touristes américains qui apprécient la gastronomie ou le vin durant un voyage:

  • Délibérés: au moins un voyage où les activités liées à la gastronomie et au vin étaient la principale raison du séjour ou avaient influencé le choix de la destination.
  • Opportunistes: au moins un voyage qui inclut des activités associées à la gastronomie et au vin, mais où ces activités n’étaient pas un facteur de décision de la destination.
  • Accidentels: au moins un voyage où ils ont participé à des activités liées à la gastronomie et au vin simplement parce que ces activités étaient disponibles.

Tel que le tableau 1 l’illustre, on estime à 27,3 millions le nombre de touristes culinaires aux États-Unis. Les segments les plus intéressants à considérer sont toutefois les touristes culinaires délibérés et opportunistes, qui représentent 12,5% du total des touristes d’agrément.

Tableau 1 – Estimation du nombre de touristes culinaires aux États-Unis en 2006


Source: TIA, Profile of Culinary Travelers, 2006 Edition.

De ce nombre, 10% sont davantage intéressés par les activités qui se rapportent à la gastronomie et 9% par celles reliées au vin.


Dans la présente analyse, nous ne retiendrons que l’information concernant
les touristes culinaires délibérés et opportunistes.

Un profil intéressant

Le profil du touriste culinaire ne diffère pas de façon significative de celui des autres touristes d’agrément en ce qui concerne le sexe ou l’âge de la clientèle. Il est néanmoins surprenant de constater que 53% ont moins de 44 ans.

Il y a par contre des différences plus marquées parmi les groupes socioéconomiques. En effet, les touristes culinaires ont un niveau de scolarité ainsi qu’un revenu plus élevés que l’ensemble des touristes d’agrément américains.

Les touristes culinaires sont très actifs et participent à de nombreuses autres activités au cours d’un séjour dans une proportion plus forte que les touristes non culinaires. Ils s’intéressent particulièrement aux activités culturelles, ils apprécient les spas et visitent les parcs nationaux et les sites historiques.

Grands lecteurs, ils sont plus sensibles que les autres touristes d’agrément à toutes les publications testées par l’étude, notamment les cahiers spéciaux des journaux, les magazines de voyages et, bien sûr, les médias qui traitent de gastronomie et de vin. Ils consultent davantage Internet et utilisent les alertes Web. Les magazines spécialisés sont donc un média pertinent pour rejoindre cette clientèle, tout comme l’information en ligne.

Les principaux facteurs qui influencent le choix d’une destination sont l’expérience gastronomique unique et différente, la possibilité d’expérimenter une cuisine différente de chez soi, l’atmosphère originale et l’accessibilité des restaurants. Puisque vivre une expérience unique est le facteur qui se démarque le plus fortement, il est important d’inscrire les activités liées à la gastronomie dans le cadre d’une destination de caractère qui présente d’autres éléments attractifs (exemples: environnement physique, attraits culturels).

Les touristes culinaires risquent d’être sensibles à des forfaits qui mettront l’accent sur l’unicité de l’expérience dans sa globalité, pas seulement sous l’angle gastronomique. Les destinations et les organisateurs de voyages devraient donc travailler conjointement afin d’offrir une «immersion» dans la culture et la gastronomie locales. Cette immersion devrait toucher autant l’hébergement que l’offre complémentaire et les activités liées à la gastronomie et au vin. Les forfaits incitent les visiteurs à prolonger la durée de séjour et à visiter un plus grand nombre d’attraits.

En comparaison avec les autres touristes d’agrément, les touristes culinaires ont beaucoup plus tendance à rapporter des produits ou des vins locaux avec eux pour les partager avec leur famille et leurs amis. Il s’agit d’une autre occasion à saisir.

Potentiel de croissance

Le tourisme culinaire présente un excellent potentiel de croissance pour les prochaines années. Non seulement l’offre se développe et se raffine, mais le nombre d’adeptes grandit également. Selon l’étude citée, 60% des touristes d’agrément américains se disent intéressés à participer à des activités qui gravitent autour de la gastronomie ou du vin au cours d’un prochain voyage.

L’organisation de l’offre touristique québécoise afin d’offrir des expériences culinaires est amorcée depuis plusieurs années. La Route des saveurs dans Charlevoix, la Route des vins dans les Cantons-de-l’Est et la Route des fromages en sont de bons exemples. De plus, le site Internet de voyages Travelocity a inscrit Montréal à son palmarès des 10 destinations tout indiquées pour les gourmets en 2007, aux côtés de Rome et New York. La clientèle actuelle de nos attraits en matière de tourisme culinaire est majoritairement québécoise, mais le potentiel pour attirer la clientèle américaine est bien présent. Parions que nos bonnes tables urbaines et champêtres, nos vignobles et nos produits fins peuvent les faire saliver!

Sources:
– Travel Industry Association. «Profile of Culinary Travelers, 2006 Edition », janvier 2007.
– Commission canadienne du tourisme. «Guide pour le développement d’un produit de tourisme culinaire» et «Cultiver le goût du tourisme culinaire: une stratégie de développement de produits», novembre 2003.
– Bouliane, Martine. «Montréal dans la liste des dix destinations culinaires de Travelocity», La Presse, 30 mars 2007.

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