Retour

Retour
Analyses - 7 janvier 2008

Filtres

Filtres

Type de contenu

Tous les types

Thématique

Toutes les thématiq...

Analyste

Tous les analystes

Chronologie

janvier 2008

Recherche

L
Imprimer Produits et activités,

Portrait du secteur de l’écotourisme au Québec en 2007

Le secteur de l’écotourisme et du tourisme d’aventure et de plein air demeure important pour le Québec. Son avenir s’avère plutôt positif, malgré les nombreux défis qu’il doit relever. Le Québec doit maintenant consolider sa position pour faire face à la forte concurrence internationale. Cette analyse présente quelques enjeux et tendances qui sont ressortis au dernier congrès de l’association Aventure Écotourisme Québec (AÉQ).

Le secteur de l’écotourisme et du tourisme d’aventure et de plein air, formé de petites et moyennes entreprises, est encore en émergence au Québec. Toutefois, le nombre d’emplois générés annuellement, soit 11 400, démontre une croissance graduelle du secteur. L’association Aventure Écotourisme Québec, spécialisée dans le secteur, favorise son expansion. Née en 1990, elle compte aujourd’hui 135 membres, comparativement à 60 en 2000. Les produits écotouristiques représentent 10% des entreprises membres qui offrent principalement des activités guidées ou autoguidées; alors que 90 % des entreprises fournissent des produits de tourisme d’aventure qui se composent d’expériences touchant de près ou de loin les critères de l’écotourisme (interprétation, bonnes pratiques environnementales, séjour en nature, observation, éducation, etc.).

Rentabilité

Il y a au Québec un manque flagrant de réglementation qui affecte la rentabilité des entreprises. Comme elles ne sont pas obligées d’appartenir à une association, l’enjeu concernant la maximisation de leur rentabilité demeure considérable. En effet, celles qui ne sont pas membres de l’AÉQ sont libres de respecter ou non les 55 normes émises dans le cahier d’accréditation de l’association et de se munir de brevets ou de dispenser des cours de premiers soins à leurs intervenants. Il en résulte donc un fort déséquilibre tant de l’offre touristique que des tarifs établis, car les dépenses moindres engagées par les non-membres leur permettent d’offrir des produits à meilleur prix.

Qualité

Comme toutes les entreprises ne sont pas encore accréditées, il n’existe aucun consensus dans le secteur qui leur permette d’œuvrer dans la même direction et d’agir en concertation selon des normes précises, même si la démarche Qualité Tourisme a été développée en 2005 pour ce secteur d’activité. Grâce à cette démarche, les entreprises pourraient améliorer leurs services et leur rentabilité, accroître la compétitivité de l’industrie au Québec, améliorer leur système de gestion, mieux répondre à leur clientèle et se munir d’outils de commercialisation efficaces. La démarche Qualité Tourisme propose ainsi aux gestionnaires de travailler à partir de règles communes et selon des indicateurs fiables; un processus à surveiller pour résoudre l’inégalité entre les entreprises.

Sécurité

Les risques reliés à une activité écotouristique demeurent davantage présents chez les non-membres. La réalité actuelle représente donc une situation d’iniquité entre les entreprises qui disposent de guides expérimentés et formés et celles qui n’en ont pas. L’avenir de ce secteur touristique repose surtout sur une attestation sécuritaire et sur la reconnaissance légale des entreprises et du métier de guide.

Accès aux ressources naturelles

Le milieu naturel est la base du secteur. Bien que l’accès aux ressources naturelles soit garanti et indispensable, l’industrie touristique québécoise se bat constamment contre de puissants facteurs qui influencent directement la survie des entreprises: l’eutrophisation* des lacs, la déforestation, le développement hydroélectrique, le réchauffement de la planète. Il faudrait aussi souligner que le secteur de l’écotourisme demeure exemplaire en matière de tourisme durable au Québec, puisque le Programme Sans Trace continue d’être implanté systématiquement dans plusieurs milieux naturels afin d’améliorer les bonnes pratiques environnementales.

Du côté de la formation de l’industrie, le Québec semble être le leader canadien, puisque 78% des formateurs (35/45), ou maîtres instructeurs, se concentrent dans la province où ils apprennent les bonnes pratiques environnementales.

Tendances du marché

Le marché du secteur de l’écotourisme et du tourisme d’aventure et de plein air est très peu segmenté et diversifié au Québec. Les clientèles cibles recherchent souvent une plus-value à leur expérience touristique en nature. Par exemple, le luxe est maintenant un facteur déterminant dans la sélection d’une activité. Le client souhaite se munir d’un excellent kayak, être seul dans son traîneau à chiens, bénéficier d’un encadrement serré, vivre des expériences exotiques en régions ou observer la faune typiquement québécoise. Il désire également séjourner dans des refuges et des gîtes de plus en plus luxueux, sans oublier les hôtels champêtres. Il veut enfin goûter aux repas du terroir, aussi nommés «repas gastronomiques en forêt», car il recherche principalement les saveurs régionales d’ici. Malgré que cette tendance pour le luxe ne soit pas encore marquée dans la province, elle le devient de plus en plus d’année en année.

Portrait du secteur

Le total des dépenses effectuées dans le secteur de l’écotourisme et du tourisme d’aventure et de plein air totalise 800 millions CAD, ce qui équivaut à 10% des dépenses touristiques globales au Québec. Les dépenses en services, quant à elles, s’élèvent à près de 77 millions CAD, soit 1% des dépenses touristiques dans la province. Enfin, les dépenses récréotouristiques dégagées par le secteur totalisent trois milliards CAD.

Les grands pôles d’attraction du secteur incluent les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, de Charlevoix, des Laurentides et de Québec. Les excursionnistes se trouvent plus souvent dans ces deux dernières régions, où se concentrent également des résidences secondaires. Or, comme les habitants des résidences secondaires sont exclus des calculs des dépenses, on tend à sous-estimer la vraie valeur commerciale du secteur. Mais, tous types de clientèle confondus, une préférence subsiste pour la pratique estivale (60%) plutôt qu’hivernale (40%) des activités écotouristiques, d’aventure et de plein air. Le coût des produits est variable; ils seront plus dispendieux si les activités sont pratiquées en région éloignée avec des équipements spécialisés et si la clientèle est bien encadrée.

Le Québec doit donc développer une vision régionale de l’écotourisme et du tourisme d’aventure et de plein air, ainsi que concevoir des stratégies et des plans de mise en œuvre à moyen et long termes en intégrant les aspects économique, social et environnemental. Les défis auxquels l’industrie fait face demeurent flagrants, autant sur le plan des ressources humaines que de l’économie et de l’environnement. Les gouvernements devraient davantage s’investir dans ces secteurs, plus particulièrement au niveau des produits hivernaux. Il serait donc avantageux d’établir plus de partenariats pour améliorer la collaboration entre les différents acteurs touristiques. Par exemple, la combinaison du produit et des forfaits culturels et naturels pourrait être mieux exploitée, car c’est spécialement la diversification de l’offre de qualité qui contribue à la viabilité économique du secteur, surtout dans une ère où le marché touristique se segmente de plus en plus.

Merci à Anne Lemieux pour sa collaboration à la rédaction de cet article.

* Selon l’Office québécois de la langue française, l’eutrophisation réfère à «l’enrichissement des eaux par des nutriments, se traduisant par une prolifération des végétaux aquatiques ou des cyanobactéries et par une diminution de la teneur en oxygène des eaux profondes» (exemple: algues bleues).

Sources:

– Aventure Écotourisme Québec, [http://www.aventure-ecotourisme.qc.ca/]. Dernière consultation le 26 novembre 2007.
– Congrès annuel d’Aventure Écotourisme Québec. «Le gestionnaire de plein air: passionné et à son affaire!», Hôtel Mont-Gabriel, Sainte-Adèle, Québec, Canada, du 30 octobre au 1er novembre 2007.
– Groupe DBSF. «Étude sur la valeur économique de l’écotourisme et du tourisme d’aventure», Sommaire exécutif, pour Aventure Écotourisme Québec. Montréal, 2004, 16 pages.
– Ministère du Tourisme du Québec «Démarche Qualité Tourisme», [http://www.bonjourquebec.com/mto/programmes/
demarcheQualite/index.html
]. Dernière consultation le 26 novembre 2007.
– Sans Trace Canada, [http://www.sanstrace.ca/programs/index.html]. Dernière consultation le 26 novembre 2007.

  • réseau ivoirien du tourisme et de l'agroécotourisme

    nous sommes une association à but non lucratif en cote d’ivoire qui travaille pour la promotion du tourisme et de l’agrotourisme.votre modèle de developpement agrotouristique et ecotouristique est à respecter.notre association souhaiterait devenir votre partenaire pour le developpement de l’écotourisme dans notre pays.nous avons besoin surtout de votre expertise.en espérant avoir une reponse veillez agréer nore salutation sincère.

Consultez notre Netiquette