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Analyses - 21 janvier 2008

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Musées 2.0: à l’ère de la participation, quelle place fait-on au public?

Les défis «numériques» sont nombreux pour le secteur muséal. La mise à profit des solutions technologiques avant-gardistes pouvant favoriser la découverte et la mise en valeur de leurs collections n’est pas encore finalisée que les musées doivent aussi apprivoiser les canaux de diffusion électronique modernes tout en s’adaptant à la nouvelle philosophie participative qu’impose le Web 2.0. Ouf… Grosse commande diront certains! Mais, comme le démontrent les réalisations de plusieurs institutions, ce virage numérique est possible!

Finaliser le virage technologique

Au-delà du défi de la numérisation des collections, un nombre croissant de musées ont déployé des efforts afin de profiter du potentiel des nombreuses innovations technologiques qui permettent de bonifier les façons de rejoindre leurs publics. Parmi les premières réalisations, on a vu la naissance de musées virtuels alors que récemment, certains pionniers ont poussé l’expérience un peu plus loin en réalisant de nouvelles interfaces numériques. Par exemple, l’impressionnante visite virtuelle du Grand Versailles propose une reconstitution 3D ainsi qu’une panoplie d’outils technologiques qui permettent au visiteur sur place ou virtuel de comprendre et de suivre les travaux du Grand Versailles et même de les anticiper grâce à des simulations.

Certains musées ont opté plutôt pour un recours au téléphone cellulaire comme outil de diffusion auprès des visiteurs. Par exemple, le Musée d’Art de Tacoma offre une visite autoguidée comportant 12 commentaires audio accessibles par téléphone.

Mais les solutions technologiques évoluent et la baladodiffusion (podcast) gagne en popularité comme outil de diffusion audio. Celle-ci permet de bonifier une visite par un accès simple et rapide à des commentaires variés. Certains musées, comme le San Francisco Museum of Modern Art, offrent même un rabais sur le prix d’entrée à ceux qui ont préalablement téléchargé une des visites «audio» sur leur site, dans le but de convertir les visiteurs virtuels en clients réels.

Le Tech Museum de San Jose est l’une des institutions les plus à l’affût de toutes les innovations. Dès 2005, le musée a intégré un système de radiofréquence (RFID). À son arrivée au musée, on remet un bracelet contenant une puce à chaque visiteur. Ceux qui le souhaitent peuvent passer ce bracelet devant une borne reliée à une œuvre ou à une attraction qui les intéresse. Le numéro de série du bracelet s’enregistre alors dans le serveur du musée; de retour chez eux, en saisissant le numéro de série de leur bracelet sur le site Internet du Tech, les visiteurs sont en mesure de retracer leur parcours au sein du musée et d’accéder à des compléments d’information personnalisés.

Assurer une présence proactive sur le Web 2.0

L’apparition de nouveaux sites privilégiant la participation des individus et des entreprises a favorisé l’émergence de l’univers Web 2.0. [Lire aussi: Le Web 2.0, vous n’avez pas fini d’en entendre parler] Cet «Internet social» prend de plus en plus d’expansion et les sites spécialisés de diffusion tels que YouTube ou DailyMotion sont devenus d’incontournables réseaux de diffusion alors que des réseaux sociaux comme Facebook et MySpace ont décuplé l’impact et l’influence des individus. [Lire aussi: En quoi Facebook exerce-t-il un impact sur l’industrie touristique?]

Plusieurs musées ont rapidement compris l’intérêt de nourrir ces nouveaux canaux de diffusion et ces réseaux sociaux. Par exemple, en saisissant le mot «museum» sur le moteur de recherche de YouTube, on obtient plus de 47 600 résultats. Parmi les vidéos offertes, plusieurs sont désormais proposées par les institutions elles-mêmes qui désirent élargir leur rayonnement, comme le musée d’art d’Indianapolis. Par ailleurs, le Museum of Modern Art de New York a utilisé YouTube pour créer le MoMaVideos Channel, un site où l’on trouve déjà plus d’une trentaine de vidéos sur l’institution et ses réalisations.

L’engouement est similaire sur Facebook où des centaines de musées assurent désormais une présence. Là encore, une recherche avec le terme «museum» génère des centaines de résultats. Par exemple, le Brooklyn Museum y diffuse de l’information relative à ses activités, à ses collections et à ses actions de diffusion électronique.

Devenir 2.0 – Les enjeux de la participation du public

Les musées doivent également s’approprier l’idéologie 2.0 par laquelle l’internaute devient un contributeur actif. Il veut créer, modifier, organiser, commenter, diffuser et, surtout, interagir! [Lire aussi: Du tourisme à la culture, le Web 2.0 se décline]

Le défi pour les musées est donc l’intégration de nouvelles applications technologiques qui favoriseront cette participation du public. Voici quelques réalisations muséales qui respectent l’esprit 2.0:

Le public veut interagir… voici le blogue du Fresno Met Museum
Devant la forte popularité des blogues, plusieurs entreprises ont adopté ce nouvel outil de diffusion au sein de leur site Internet. C’est notamment le cas du Met Museum de Fresno qui offre la section Met Talk, blogue qui favorise les échanges entre le public et différents employés de l’institution.

Le public veut organiser… voici la «folksonomie» du Sydney Powerhouse Museum
Afin de faciliter la recherche dans une collection numérisée, on attribue diverses étiquettes (tags) à chaque objet de la collection. Toutefois, la terminologie des experts est parfois complexe pour le grand public. Afin de favoriser la participation de ses publics, le Powerhouse Museum de Sydney propose une classification parallèle, celle des usagers, qui sont invités à donner de nouvelles étiquettes aux objets de la collection. Par cette approche «folksonomique», il est possible de naviguer à travers la collection en suivant la logique et le vocabulaire populaires.

Le public veut créer… voici deux exemples d’ouverture à la création populaire

Sur son site Internet, Le Tate Modern Museum a récemment organisé la compétition musicale Your Tate Track. Le musée invitait les musiciens et les groupes amateurs (âgés de 16 à 24 ans) à soumettre une création musicale inspirée de l’une des œuvres de la collection de l’institution. Un jury a sélectionné 20 finalistes et les œuvres ont été soumises au vote du public afin d’identifier un gagnant.

En décembre 2007, le Tech Museum de San Jose a créé dans Second Life une reconstitution de ses bâtiments réels, mais complètement vides, et se propose de remplir ceux-ci en invitant des artistes de toute provenance à y exposer leurs créations virtuelles. Un panel mondial d’experts évaluera ensuite les oeuvres virtuelles exposées et désignera celles qui seront construites/réalisées dans le musée réel. [Lire aussi: Second Life: le tourisme et les univers virtuels]

L’innovation est donc de mise pour les musées qui désirent s’adapter à cette volonté grandissante de participation des publics. Et cette ouverture à la participation par le biais du Web ne peut que prendre de l’ampleur si l’on considère que les jeunes générations ont adopté la mentalité 2.0. Échanger, produire et diffuser en ligne fait déjà partie de leur quotidien et ils en exigeront tout autant de la part des musées.

Lire aussi:
Le Web 2.0, vous n’avez pas fini d’en entendre parler
En quoi Facebook exerce-t-il un impact sur l’industrie touristique?
Du tourisme à la culture, le Web 2.0 se décline

Sources:

– Birckwood, Cathy. «Cultuur 2.0 – Introduction», Virtueel Platform – Cultuur 2.0 Online PDF Publication, septembre 2007.
– «Réseaux sociaux, web 2.0, etc… Le Indianapolis Museum of Art est partout!», [www.buzzeum.com], 5 janvier 2008.
– Van lersel, Michiel et Juha Van’t Zelfde. «Brave New Museum. A Conversation about Museums in the Digital Age», Virtueel Platform – Cultuur 2.0 Online PDF Publication, septembre 2007.
– Zimmer, Linda. «San Jose Tech Museum Opens in Second Life», Business Communicators of Second Life, 12 décembre 2007.

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