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Analyses - 2 juin 2008

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juin 2008

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C’est le temps de naviguer!

La navigation est une affaire de passion. Et pour le Québec, pays nordique où l’été est court, l’engouement se révèle étonnamment important. Il y a certes une demande pour cette activité, mais comment évolue-t-elle? Et qu’en est-il de l’offre en matière de tourisme nautique? Examinons la clientèle des adeptes de voile et de bateau à moteur ainsi que les efforts d’amélioration de l’offre et de commercialisation déployés par différents joueurs.

Des buts variés, des bateaux différents

Chacun ne voit pas la navigation du même œil et le type d’embarcation privilégié change aussi drôlement la donne.

  • Pour beaucoup d’adeptes, la navigation constitue un loisir au même titre que la randonnée et ceux-ci profitent de leur embarcation durant les belles journées, mais n’y dorment pas.
  • Pour d’autres, il s’agit d’un sport: par exemple, utiliser son embarcation pour faire des régates ou un bateau à moteur dédié au ski nautique ou au wakeboard.
  • Un bateau habitable peut être considéré comme un «chalet d’été» ou une «roulotte flottante» qui permet de passer les weekends dans les différentes baies d’un plan d’eau et de partir un peu plus loin pour les vacances.
  • Enfin, il y a les grands aventuriers qui entreprennent même des périples sur de longues distances. Les voiliers peuvent se permettre de longues traversées alors que les bateaux à moteur nécessitent des escales pour se ravitailler en carburant.

Notons que cette analyse se limite à la navigation de plaisance (voiliers et bateaux à moteur) et ne traite pas des autres facettes du nautisme (canot, kayak, etc.).

La demande: nombre et profil

L’an dernier, au-delà de 100 000 personnes ont fait de la voile au Québec et plus de 300 000 en Ontario. Ces taux de pratique semblent plutôt constants depuis 2003 (graphique 1). La légère augmentation canadienne est attribuable à une hausse de popularité dans les provinces de l’Ouest.

MtL_2008-06_navigation_grphq1

Les courbes d’évolution de la pratique du bateau à moteur et du voilier sont semblables; toutefois, un plus grand nombre de Canadiens s’adonnent à ce loisir (graphique 2). En effet, 689 000 Québécois ont fait du bateau à moteur en 2007, comparé à environ 1,4 million de personnes du côté ontarien et à un peu plus de 3,5 millions au Canada.

MtL_2008-06_navigation_grphq2

Le graphique 3 présente l’intérêt de ce loisir au Québec. Quoique plusieurs s’y adonnent seulement 1 ou 2 fois par année, une proportion considérable navigue de façon répétée. Le quart des gens qui ont fait du bateau à moteur en 2006 l’ont fait plus de 10 fois dans l’année. Considérant qu’il y a environ 12 semaines de conditions idéales de navigation au Québec, cela signifie tous les weekends de l’été. Ce taux est néanmoins en baisse par rapport à 2004. Chez les amateurs de voile, c’est environ 14% d’entre eux qui pratiquent cette activité de façon intensive.

MtL_2008-06_navigation_grphq3

Le tableau 1 présente le profil sociodémographique des amateurs de bateau à moteur et de voilier au Canada. Les premiers sont légèrement plus jeunes: 43% ont moins de 34 ans, 31% ont de 35 à 49 ans et 26% ont plus de 50 ans. Chez les seconds, 44% ont moins de 34 ans, 26% ont de 35 à 49 ans et 30% ont plus de 50 ans. En général, les deux groupes font partie des couches de la population dont le revenu est élevé, puisque plus de la moitié des ménages gagnent au-delà de 75 000$ annuellement. En outre, près de la moitié des adeptes ont des enfants de moins de 18 ans.

MtL_2008-06_navigation_tbl1

L’offre québécoise: en mode «organisation»

L’offre n’est pas un élément à considérer à la légère lorsqu’on parle de navigation; le plan d’eau, l’accessibilité aux berges et aux attraits ainsi que les services sont des critères essentiels aux navigateurs. Tout plan d’eau n’est pas nécessairement intéressant. En 2002, un rapport du Groupe DBSF dressait un portrait du nautisme au Québec et l’une des principales conclusions était le manque de structuration de l’offre. Depuis, quelques initiatives ont vu le jour.

Le Corridor bleu est né d’une mise en commun des efforts des Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) et de marinas à but non lucratif de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine afin de commercialiser le golfe du Saint-Laurent et la Baie-des-Chaleurs (y compris une partie du Nouveau-Brunswick) auprès des navigateurs de plaisance. La commercialisation du Corridor bleu se fait avec des panneaux d’affichage par voie de terre et de mer, un dépliant présentant les services des marinas ainsi que des placements publicitaires dans des magazines spécialisés.

Le Sentier maritime du Saint-Laurent est actuellement constitué de quatre Routes bleues déjà accessibles et d’une en développement, en plus de deux autres en projet et deux potentielles. Ces routes s’adressent plus spécifiquement aux kayakistes, mais de petites embarcations à faible tirant d’eau pourraient aussi en bénéficier. Il s’agit d’un réseau d’accès de mise à l’eau, d’abris sécuritaires, d’aires de repos, de services d’hébergement, d’alimentation et de camping accessibles aux plaisanciers.

Depuis mai 2007, l’Association maritime du Québec a pris l’initiative d’améliorer la qualité et la structuration du réseau des marinas du Québec. Deux programmes ont vu le jour:

  • Le programme de classification vise la revitalisation des marinas par l’instauration de standards de qualité de service, où la certification décernée se décline de 0 à 5 ancres d’or. La gestion de ce programme est assurée par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ).
  • Éco-marinas, de son côté, atteste des modes de gestion respectueux de l’environnement par une certification de 0 à 5 gouttes d’or.

À ce jour, les 25 marinas du Québec qui ont reçu une classification se rangent entre 3 et 5 ancres et 10 marinas sont éco-certifiées.

MtL_2008-06_navigation_tbl2

Les grandes destinations pour la navigation

  • Le fleuve Saint-Laurent. Ce cadre exceptionnel pour la navigation s’adresse aux expérimentés. Les fortes marées, le courant, le trafic maritime et les conditions de plus en plus extrêmes au fur et à mesure que l’on navigue vers l’Est en font une destination difficile, mais combien palpitante, diversifiée et immense. L’accès à la mer est aussi un atout pour les grands aventuriers.
  • Les lacs Saint-François (Valleyfield), Saint-Louis (Montréal) et Saint-Pierre (Trois-Rivières). Ces lacs, à même le fleuve, sont tous des lieux de navigation très intéressants. Détail non négligeable, étant sur la voie maritime du Saint-Laurent, tous ces plans d’eau donnent accès aux Grands Lacs ou au golfe du Saint-Laurent.
  • Le lac des Deux-Montagnes. Quoique isolé par l’écluse de Sainte-Anne-de-Bellevue, c’est également un lieu de nautisme populaire, situé à proximité de Montréal.
  • Les rivières des Prairies, des Mille-Îles, des Outaouais, Saint-Maurice. Il s’agit d’axes de navigation importants pour les bateaux à moteur; toutefois, certains barrages hydroélectriques peuvent être limitatifs.
  • La rivière Richelieu. Elle relie le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Sorel, au lac Champlain, via le canal Chambly et un système d’écluses.
  • Le lac Champlain. Bien que le lac soit essentiellement en eaux américaines, il constitue un lieu de navigation très populaire auprès des Québécois. C’est aussi via le lac Champlain et la rivière Hudson que plusieurs plaisanciers s’exilent vers la Floride, les Bahamas, etc.
  • Le lac Saint-Jean et le fjord du Saguenay sont également des lieux appréciés pour la navigation de plaisance.
  • Enfin, il y a tous les autres lacs intérieurs du Québec, particulièrement prisés pour la pêche et les balades, sans oublier la montée en flèche du wakeboard.

Montez à bord!

Les navigateurs sont passionnés par l’eau, leur bateau et la pratique de leur loisir. Ils sont prêts à dépenser et à voyager pour optimiser leur expérience. Le Québec répond de mieux en mieux aux besoins des amateurs de navigation d’ici. Mais la province n’est toutefois pas arrivée à un niveau d’attractivité qui suscite une forte demande auprès de navigateurs étrangers. Des pistes d’actions pour maximiser l’offre nautique au Québec ont déjà été avancées par le Groupe DBSF à la suite d’une étude (lire aussi: Tourisme nautique: la carte cachée des régions), mais il faudra aussi continuer d’en améliorer la qualité et développer des promotions concertées.

Où vous insérez-vous dans cette aventure? Où pouvez-vous vous impliquer pour stimuler la navigation de plaisance au Québec… et en tirer profit…?

Sources:
– Print Measurement Bureau, 2005 à 2008.

Sites Web:
www.nautismequebec.com
www.navigationquebec.com
www.marinaquebec.qc.ca
www.sentiermaritime.ca
www.corridorbleu.com

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