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Analyses - 17 octobre 2008

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En attendant Bixi… le vélo en libre-service

Elle a envahi les villes européennes et vient de traverser l’Atlantique pour conquérir les milieux urbains d’ici. La bicyclette en libre-service connaît un grand succès dans la plupart des endroits où elle s’installe. Au printemps 2009, Montréal aura sa propre flotte de 2400 vélos dispersés à travers quelque 300 stations dans les quartiers centraux de la ville. Voici un tour d’horizon de quelques expériences étrangères du vélo en libre-service.

Bien qu’à la base le concept de vélo en libre-service s’adresse au citoyen, les possibilités touristiques sont nombreuses et devraient intéresser une clientèle grandissante. La découverte des villes à vélo ou le simple fait de pouvoir se déplacer facilement d’un point à un autre à vélo gagnent en popularité auprès des visiteurs à la recherche d’expériences authentiques, hors du commun.

Rouler à vélo gratuitement

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Copenhague est l’une des villes pionnières dans ce domaine avec le déploiement, en 1995, de son réseau city bike. Sa formule novatrice permet l’accès gratuit aux vélos. En effet, il suffit d’insérer une pièce de 20 couronnes (environ 4 dollars) pour libérer une bicyclette de son support, pour ensuite pédaler dans la ville tout en demeurant à l’intérieur du périmètre d’utilisation et récupérer sa pièce de 20 couronnes en ramenant et en verrouillant le vélo sur un support disponible. Le city bike de Copenhague est devenu une véritable attraction, un symbole de la destination reconnu à travers le monde. On a tenté d’implanter le modèle d’accès gratuit de Copenhague dans d’autres villes comme Vienne, mais les nombreux vols ont incité les responsables à revoir la formule.

Le modèle le plus courant: la location de vélo en libre-service

Le concept le plus courant est celui de la location du vélo en libre-service. Lancé en 2005, le Vélo’v de Lyon est reconnu comme étant l’un des premiers du genre. Du moins, son succès en a fait un modèle pour l’Europe. Et cette formule se déploie à la vitesse grand V dans de nombreuses villes européennes depuis quelques années. Mentionnons Vienne, Bruxelles, Aix-en-Provence, Paris, Marseille, Barcelone, Toulouse et bientôt Dijon. Le nombre d’adeptes est en croissance, et le concept ne cesse d’être amélioré.

Comment ça marche

Le principe de base de la location est simple et similaire d’une ville à l’autre. Dans le cas du Vélo’v, il faut d’abord se procurer une carte d’accès – courte durée, longue durée… Plusieurs formules sont proposées; elles sont accessibles aux bornes Vélo’v (aux stations). La carte de courte durée, valide sept jours, coûte un euro et permet de s’inscrire ensuite à la même borne pour obtenir un numéro qui permet de déverrouiller l’un des vélos de la station. Les trente premières minutes d’utilisation sont gratuites; l’idée étant de favoriser les courts déplacements. L’heure suivante coûte un euro, et chaque heure supplémentaire deux euros. L’usager peut rapporter son Vélo’v à n’importe quelle autre station. C’est d’ailleurs sous cette forme – à des tarifs différents – que Bixi, le vélo en libre-service de Montréal, sera offert.

Succès

Étant donné son succès, Vélo’v a fait des petits. Vélib’, implanté à Paris à l’été 2007, fait beaucoup parler de lui. Qui aurait cru qu’il pouvait être agréable, voire possible, de pédaler à même le flux automobile souvent chaotique des rues de Paris? Et apparemment, ça se passe plutôt bien, la cohabitation s’avère relativement harmonieuse. Les chiffres sont pour le moins impressionnants. En septembre 2008, soit un peu plus d’un an après son lancement, on enregistre:

  • une moyenne de 91 500 locations par jour (parfois jusqu’à 100 000);
  • 215 000 abonnés annuels et 50 859 réabonnés;
  • près de 33 millions de locations depuis la mise en place de Vélib’.

Outre les bandes et les pistes cyclables, les cyclistes parisiens bénéficient également de nombreuses voies réservées aux autobus, soit celles marquées par le logo «vélos». Ces couloirs ont été élargis à 4,5 m pour permettre aux autobus et aux taxis de dépasser les cyclistes. On invite aussi ces derniers à rouler en sens inverse sur certaines rues (identifiées à cet effet) peu achalandées.

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À parfaire

En dépit de leur succès, les systèmes de vélo en libre-service sont en rodage et demandent une amélioration d’année en année. D’abord, malgré les précautions contre le vol – vélo indémontable, facilement identifiable, système de serrure antivol, etc. –, un grand nombre de vélos ont disparu, surtout à Paris où quelque 3000 Vélib’ ont été lourdement endommagés ou volés depuis les débuts. À Lyon, une campagne de sensibilisation incite les utilisateurs à prendre soin de leur monture et à signaler tout mauvais usage ou encore tout vélo brisé. Enfin, pour résoudre en partie le problème des stations toujours vides versus celles toujours pleines, Paris vient de désigner une soixantaine de stations «Bonus». Il s’agit en fait de regarnir les haltes situées dans les hauteurs de la ville. Pour ce faire, on accorde aux «grimpeurs» 15 minutes supplémentaires gratuites.

En Amérique du Nord

Des initiatives se créent lentement de ce côté-ci de l’Atlantique. Au printemps 2008, le programme SmartBike DC voyait le jour à Washington DC. Mais la tarification implique un abonnement annuel, limitant ainsi les possibilités sur le plan touristique. Bixi, le modèle qui sera implanté à Montréal, offrira l’option de recourir à un abonnement quotidien. Ce mode de transport qui, espérons-le, remportera beaucoup de succès auprès des citoyens devrait constituer un atout à l’offre touristique. Pour maximiser ses chances de popularité, quelques éléments sont à envisager:

  • trouver la (ou les) station Bixi la plus proche de votre entreprise pour en informer la clientèle (sur votre site Internet entre autres);
  • créer des itinéraires de découvertes de quartier et de visites d’attraits en tenant compte des stations Bixi;
  • déterminer les artères les plus sécuritaires et les mieux adaptées pour les déplacements à vélo, puis informer votre clientèle de leur existence;
  • élaborer des forfaits intégrant un abonnement quotidien à Bixi.

Favoriser les déplacements actifs et créer de l’animation urbaine

Dans ces villes où la population a rapidement adopté le vélo en libre-service, on remarque une progression de l’animation urbaine et de l’activité commerciale. Les déplacements à vélo, comme à pied, redonnent à la ville un visage plus humain, favorisent les contacts, les arrêts spontanés, et dynamisent la rue. Par ailleurs, une récente étude de l’Université de New South Wales révélait que malgré une augmentation des cyclistes dans les rues, le nombre d’accidents impliquant cyclistes et automobilistes était en baisse. Les vélos sur les routes entraîneraient un changement de comportement des automobilistes: ceux-ci adopteraient une conduite plus sécuritaire. Or, il faut sensibiliser tous les usagers à cette cohabitation qui est encore parfois très périlleuse dans les villes nord-américaines. Sans compter que les aménagements permettant des déplacements sécuritaires sont souvent manquants. Il serait souhaitable que la mise en place du vélo en libre-service suscite des initiatives en ce sens!

Sources:

–  Gaffney, Dan. «A virtuous cycle: safety in numbers for riders says research», University of New South Wales, [http://www.science.unsw.edu.au/news/a-virtuous-cycle-safety-in-numbers-for-riders-says-research/], page consultée le 1er octobre 2008.
–  Persiaux, Renaud. «Vélib’, Vélo’v, V’hello… Une vélorution», [scienceshumaines.com], page consultée le 2 octobre 2008.
–  The Associated Press. «Vélib’, un an et beaucoup de succès pour le vélo à Paris», [www.cyberpresse.ca], page consultée le 2 octobre 2008.

Sites Internet :
–    Bixi
–    City bike
–    SmartBikeDC
–    Vélib’
–    Vélo’v

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