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Analyses - 2 décembre 2009

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décembre 2009

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Pénurie de main-d’œuvre annoncée, solutions proposées

Comment contrer la pénurie de main-d’oeuvre qui s’annonce chez les jeunes dans la prochaine décennie? L’Étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique, commandée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, propose des solutions pour que l’industrie touristique arrive à jongler avec les réalités auxquelles elle devra faire face.

Certaines informations sont issues de la présentation de Greg Hermus, directeur associé du Conference Board du Canada, lors de la tenue du Forum RH de l’industrie touristique à Montréal en novembre dernier.

Principaux constats

  • Selon les prévisions économiques, il y aura une croissance de l’industrie touristique pour les prochaines années, ce qui aura pour effet d’accroître les besoins en main-d’œuvre.
  • Les jeunes, et à plus forte raison les étudiants, représentent une part importante de la main-d’œuvre en tourisme et permettent de combler les segments d’emplois saisonniers et à temps partiel.
  • Les perspectives démographiques prévoient une diminution marquée des jeunes d’ici 2021.
  • Le calendrier scolaire ne coïncide pas toujours avec les périodes de haute saison touristique, et l’allongement de la saison en août et en septembre devrait perdurer dans les prochaines années.
  • Les étudiants préfèrent de plus en plus travailler régulièrement à l’année plutôt qu’intensivement l’été.

Lire aussi: Pouvons-nous compter sur les étudiants pour pourvoir à nos postes en tourisme?

Comment jongler avec ces réalités?

  • En maintenant un niveau d’attractivité élevé des emplois auprès des jeunes travailleurs et particulièrement des étudiants.
  • En augmentant le bassin potentiel de recrutement de la main-d’œuvre afin de contrer la baisse démographique des jeunes.
  • En haussant le niveau de productivité.

Comment y arriver concrètement?

1. En améliorant les bonnes pratiques en matière de gestion des ressources humaines.

  • Revoir l’organisation du travail pour une gestion optimale des employés réguliers par rapport aux employés saisonniers;
  • Mettre en place des mesures incitatives pour attirer les étudiants (alternance travail-étude, heures de travail garanties, prime pour les employés qui terminent la saison, etc.);
  • Développer un processus d’encadrement favorisant la qualité de travail des employés;
  • Adopter des stratégies de salaire différenciées pour pallier le cycle saisonnier;
  • Bonifier l’ensemble des conditions de travail des employés;
  • Créer des programmes de parrainage favorisant le développement de carrière auprès des employés clés;
  • Mettre en place des programmes d’échanges internationaux pour les jeunes;
  • Réinventer les façons de faire, la créativité devra être au rendez-vous;
  • etc.

2. En diversifiant les bassins de recrutement de travailleurs.

  • Favoriser l’embauche de main-d’œuvre provenant des communautés ethniques, particulièrement les nouveaux immigrants;
  • Mettre en place des stratégies ciblant le recrutement chez les 50 ans et plus;
  • Encourager le recrutement de la main-d’œuvre sous-employée (ex. décrocheurs);
  • Favoriser la mobilité de la main-d’œuvre (ex. intéresser les jeunes urbains sans emploi à travailler en région durant la saison touristique);
  • Créer un bassin (pool) d’employés (ex. le secteur de l’agriculture);
  • Considérer les étudiants étrangers comme source de travailleurs;
  • Développer des programmes internationaux d’échanges de travail;
  • Réfléchir à la pertinence d’utiliser les programmes d’immigration temporaire;
  • etc.

3. En misant sur les améliorations technologiques qui permettent de réduire le besoin de main-d’œuvre.

4. En augmentant les efforts de valorisation de l’industrie touristique et en faisant connaître les bénéfices liés à ce secteur.

Comme l’ensemble des industries sera aux prises avec un problème de recrutement, il faudra nécessairement que celle du tourisme développe une meilleure capacité de valoriser son secteur auprès des jeunes et des étudiants afin de garder un bon taux de pénétration de ce bassin de travailleurs. On ne doit pas tenir pour acquis l’intérêt des jeunes pour le tourisme. Il faudra bien déterminer les facteurs de succès de l’industrie touristique auprès des jeunes et les communiquer plus efficacement aux clientèles visées.

5. En modifiant l’encadrement normatif de l’emploi en tourisme.

Pour ce faire, nous devons continuer à mettre de la pression sur les législateurs. Voici certaines pistes de réflexion:

  • augmenter les heures de travail constituant la semaine normale de travail pour permettre aux employés réguliers de travailler plus d’heures par semaine sans nuire à la rentabilité de l’entreprise;
  • faire pression pour modifier la loi sur l’assurance-emploi pour une gestion optimale des travailleurs réguliers;
  • analyser l’impact réel de la modification du calendrier scolaire sur la disponibilité de la main-d’œuvre;
  • s’assurer que la loi de l’impôt encourage les retraités à occuper des postes saisonniers;
  • simplifier les programmes temporaires concernant les travailleurs étrangers;
  • réajuster les politiques d’immigration pour attirer un plus grand nombre d’immigrants possédant des compétences moins spécialisées.

L’Étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique est disponible à l’adresse suivante: http://www.cqrht.qc.ca/bibliotheque-virtuelle/etudes-et-enquetes.

Sources:
– Groupe IBI/DAA. «Étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique», étude commandée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, septembre 2009.
– Hermus, Greg. «État du marché de la main-d’œuvre: prévision des résultats», Conference Board du Canada, Forum RH de l’industrie touristique, Montréal, 25 novembre 2009.

  • Etienne Théroux

    Suivant le commentaire de l’article Si la tendance se maintient…

    Je reprends des points de la section 2 “En diversifiant les bassins de recrutement de travailleurs”

    – Considérer les étudiants étrangers comme source de travailleurs;
    En effet, depuis depuis 2006, il est possible pour les étudiants étrangers de travailler en dehors du campus universitaire lors de leurs études au Québec et au Canada (avec une limite de 20 heures de travail par semaine, et à temps plein lors des congés).
    (Étudier au Canada – Permis de travail pour les étudiants http://www.cic.gc.ca/francais/etudier/travailler.asp )

    – Développer des programmes internationaux d’échanges de travail;
    L’exemple le plus concret est l’organisme SWAP, qui s’occupe des demandes de visas WHV (Working Holiday Visa) et offre un encadrement de base, mais il est relativement facile de se procurer un visa sans leur aide.

    – Réfléchir à la pertinence d’utiliser les programmes d’immigration temporaire;
    Le programme Working Holiday Visa, (Permis Vancances-Travail (PVT), en français) est en quelque sorte de l’immigration temporaire. Les 18-30 ans (35 pour certains) de 17 pays sont admissibles à venir travailler ici pour une période d’un ou deux ans, soit l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Chili, la Corée du Sud, le Danemark, la France, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Lettonie, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Pays-Bas, la Rép. Tchèque, le Royaume-Uni et la Suède. (http://www.international.gc.ca/iyp-pij/country_incoming-pays_entrants.aspx)
    L’exemple le plus évident est l’Australie, dont une de ses stratégies pour combler le manque de main d’oeuvre est le WHV. Quelques études sur le sujet et les impacts ont été réalisées, concernant leurs dépenses, le types d’emplois occupés et le taux de roulement des employés.

    • Michèle Laliberté

      Je vous remercie pour ces précisions. En effet, il existe plusieurs initiatives qui ont déjà été mises sur pied. J’espère qu’avec cette analyse, les entreprises envisageront ces multiples avenues.

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