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Analyses - 24 août 2011

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août 2011

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Québécois de la métropole, des centres urbains de taille moyenne et des petites localités

Le marché des Québécois représentait 79% des touristes au Québec en 2008. D’où l’intérêt d’en connaître toutes les facettes, notamment le profil segmenté selon le lieu de résidence. Quelles sont les différences et les similitudes entre un Québécois de la région métropolitaine de Montréal, celui d’une municipalité de moindre ampleur et celui d’une petite localité? On apprend entre autres que les Québécois des petites ou moyennes municipalités voyagent davantage au Québec alors que les Montréalais sont plus enclins à partir à l’étranger.

La présente analyse explore les données de Print Measurement Bureau (PMB) sur le comportement de voyage des Québécois en fonction de la taille de leur agglomération de résidence. Les trois segments correspondent aux trois tailles d’agglomérations suivantes : plus d’un million d’habitants, de 100 000 à un million, et moins de 100 000. Il s’agit des données 2011 d’une enquête réalisée mensuellement auprès des Canadiens de 12 ans et plus.

Avant d’entreprendre la lecture des graphiques suivants, il importe de noter les écarts entre les populations totales de ces segments:

  • plus de 3,6 millions de Québécois résident dans une agglomération de plus d’un million d’habitants (53%), c’est-à-dire la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal;
  • environ 1,1 million habitent dans une agglomération de 100 000 à un million, ce qui inclut des villes comme Québec, Trois-Rivières, ou Saguenay (16%);
  • près de 2,2 millions de Québécois vivent dans de plus petites localités de moins de 100 000 habitants (31%).

Cette répartition influe sur la lecture de la présente analyse: même si un taux de pratique est plus important pour le deuxième ou le troisième segment, cela ne signifie pas pour autant une supériorité en nombre absolu. Tout pourcentage et taux de pratique réfère soit au total de la population dudit segment, soit au nombre d’individus ayant effectué un voyage dans ce même groupe.

Taux de départ

Quoique les périodes de référence soient différentes (12 mois et 3 ans), on observe que les résidents des localités de 100 000 à un million d’habitants voyagent davantage au Canada que ceux des autres segments (voir graphique 1). Cependant, ces taux varient pour les voyages internationaux: les habitants de la métropole se déplacent dans une plus forte proportion et les résidents des plus petites municipalités se révèlent moins enclins à voyager. L’accès plus facile à des vols internationaux expliquerait en partie cet écart.

Profil_Quebecois_selon_ville_residence_graph1

La durée de séjour des voyages au Canada ne varie pas beaucoup d’un groupe à l’autre. Aucun écart marqué non plus quant à la propension à voyager avec des enfants (près du tiers).

Principales destinations

Sans surprise, le Québec est la province la plus visitée parmi les répondants ayant voyagé au Canada au cours des 12 derniers mois, et ce, particulièrement par les individus résidant dans les villes de taille intermédiaire (voir graphique 2). En outre, l’Ontario et les autres provinces sont plus susceptibles d’attirer les habitants de la métropole. Rappelons ici qu’il s’agit de proportions pour chacun des segments; dans le graphique 2, le taux de 87% correspond à environ 497 000 individus, 70% à 1,2 million, et 78%, à 655 000.

Profil_Quebecois_selon_ville_residence_graph2

Les destinations américaines sont visitées par une proportion plus importante de Québécois résidant dans une grande agglomération (voir graphique 3). En effet, parmi ces Québécois ayant fait un voyage hors du Canada, 33% sont allés dans le nord-est des États-Unis (28% pour les localités de 100 000 à un million et 18% pour celles de moins de 100 000 habitants). Cette différence s’observe également pour la Floride, la Californie, le Nevada et les États du sud-ouest. On constate aussi une forte propension des individus des petites localités à visiter les destinations soleil (par exemple Cuba, Mexique et République dominicaine). Ces résidents de municipalités de moins de 100 000 habitants se révèlent cependant moins enclins à visiter l’Europe, contrairement à ceux vivant dans des agglomérations de 100 000 à un million d’habitants. Spécifions que la France et l’Italie sont davantage visitées par des Québécois demeurant dans une localité de 100 000 à un million de résidents.

Profil_Quebecois_selon_ville_residence_graph3

Modes d’hébergement

L’hôtel est le mode d’hébergement le plus fréquent, quelque soit le segment de population ou la destination (au Canada versus à l’international) (voir graphique 4). Les gîtes touristiques plaisent aux habitants de la métropole de Montréal et aux résidents de localités d’entre 100 000 et un million d’habitants qui voyagent au Canada. Pour les deux autres segments, la propension à utiliser ce type d’hébergement est faible. Par ailleurs, il est intéressant de remarquer la popularité des centres de villégiature auprès du segment des agglomérations de moins de 100 000 personnes pour les voyages internationaux. Ceci peut être mis en lien avec leur intérêt pour les destinations soleil. Le camping et les roulottes rejoignent entre 13% et 19% des répondants ayant réalisé un voyage au Canada, alors que résider chez des parents ou des amis est une option populaire pour tous.

Profil_Quebecois_selon_ville_residence_graph4

Activités pratiquées lors d’un voyage au Canada

Pour ce qui est de certaines activités effectuées lors de voyages au Canada, le magasinage est plus recherché par les individus habitant hors de la RMR de Montréal, tout comme la visite d’un parc thématique ou d’un zoo ou encore la chasse et la pêche (voir graphique 5). La situation inverse s’observe pour la plage ou la visite de parcs nationaux. La randonnée pédestre, les musées ou les galeries d’art, les activités sportives, les événements sportifs et le nightlife intéressent les Québécois des localités d’entre 100 000 et un million dans une plus forte proportion que les autres segments.

Profil_Quebecois_selon_ville_residence_graph5

Cette division de la clientèle québécoise, quoiqu’approximative, apporte un éclairage nouveau sur ses comportements de voyage. Et vous, orientez-vous vos actions marketing sur le marché québécois en fonction de l’origine de votre clientèle? Est-ce que votre offre répond aux spécificités du ou des segments que vous visez?

 

Source:

–  Print Measurement Bureau, traitement spécial de l’enquête 2011.

  • Danielle Pilette

    Il s’agit d’une question que je m’étais posée: celle des destinations selon l’appartenance locale. La réponse d’aujourd’hui est appréciée. Probablement que la scolarité, le revenu et les langues maîtrisées sont aussi reliées au choix des destinations.
    Félicitations pour l’intérêt présenté par cet article, que je partage avec des collègues.

  • Nicole Gaulin

    Pour ce qui est des plus petites localités, je pense que c’est plus le prix des billets d’avion qui fait la différence que la proximité des aéroports. On a beau avoir des aéroports très accessibles en Abitibi-Témiscamingue, les prix sont exhorbitants juste pour se rendre à Montréal. Donc, quand on veux aller plus loin, il est préférable de se rendre d’abord à Montréal. Par ailleurs, nul n’étant prophète en son pays, on est toujours plus porté à voir un attrait qu’on a pas dans son patelin parce qu’on se dit qu’on aura bien la chance de voir ceux de notre coin un jour. On est donc attiré par la différence. EH oui, on a envie de soleil chaud quand on habite le nord parce qu’on garde notre neige plus longtemps. La grisaille des grandes villes est moins intéressante l’hiver et les travaux routiers ne conviennent pas à ceux qui ne sont pas habitués aux bouchons de circulation.

  • France Lessard

    Corrélation entre la taille de l’agglomération d’origine et les comportements de voyage ? Pas certaine. D’autres caractérstiques comme les revenus, l’origine ethnique et la région géographique m’apparaissent des facteurs nettement plus déterminants car ils influent sur l’accessibilité et le choix de la destination. Cela dit, je trouve intéressant le tableau des activités pratiquées car j’y ai découvert des résultats surprenants !

    • Maïthé Levasseur

      Bonjour Madame Lessard,
      Merci de votre commentaire pertinent. En effet, ces caractéristiques sont aussi intéressantes. Nous nous sommes penché sur la question de l’origine ethnique il y a quelques années et sur l’origine géographique à quelques reprises, plus souvent des clientèles hors-Québec mais pas nécessairement une distinction entre les régions du Québec. Vous soulevez également mon intérêt pour un tel traitement en fonction du revenu… à suivre!

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