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Analyse - 15 août 2012

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août 2012

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Les pratiques de gestion des médias sociaux par le secteur événementiel

L’importance accordée aux médias sociaux par les organisateurs d’événements se confirme; en effet, d’après une étude menée par la firme Amiando, 78% prévoient même accentuer leur implication. Cette forme de marketing relationnel permet à un festival, notamment, de maintenir la communication avec les visiteurs tout au long de l’année. Elle semble même s’harmoniser avec les activités sociales en ligne de plusieurs festivaliers. Qu’est-ce que les visiteurs publient en ligne lorsqu’ils sont sur le site d’un festival? Comment faire partie de la conversation? Et si on structurait les pratiques de gestion pour mieux mesurer les retombées?

Les médias sociaux comme outil de marketing

Amiando a interrogé près de 1000 organisateurs de festivals et d’événements de tous genres provenant d’Europe (70%), des Amériques (10%) et d’ailleurs dans le monde (20%). Selon le sondage, une majorité d’organisateurs considère que l’usage des médias sociaux est assez important (37%), voire très important (35%) pour des fins de marketing (voir le graphique 1). De tous les réseaux, les plus utilisés sont Facebook (84%) et Twitter (61%), suivis par Xing (46%), YouTube (42%) et LinkedIn (41%). La popularité de Facebook et de Twitter se ressent aussi par la volonté de plus du tiers des répondants à vouloir approfondir leurs connaissances de ces plateformes. Bien qu’il se classe au sixième rang des plus employés, Google+ semble un peu moins connu; 36% y sont actifs et 40% souhaiteraient obtenir plus d’information à son sujet.

 

 

Les objectifs des organisateurs en ce qui concerne les médias sociaux couvrent différents aspects. La notoriété de l’événement et de la marque figuraient en tête des priorités de 70% des organisateurs (voir le graphique 2) et plus de 50% estiment avoir déjà atteint ces objectifs.

 

Le manque de temps constitue la principale raison qui freine la majorité des organisateurs d’événements (54%) à utiliser tout le potentiel des médias sociaux. Le manque de personnel ainsi que les difficultés à mesurer les résultats sont également pointés par le tiers de ceux-ci.

Cinq tactiques sur les médias sociaux pour promouvoir un festival

  1. Structurer les plateformes utilisées pour mieux mesurer les retombées: créer une page sur Facebook et sur Twitter ainsi qu’un hashtag (le symbole #), de même qu’une page sur d’autres réseaux pertinents pour le festival. Choisir et configurer un outil analytique (par exemple Google Analytics) avec votre blogue, votre site Web et vos pages sur les médias sociaux.
  2. Miser sur un contenu de qualité et mettre en ligne du matériel que le lecteur voudra partager à son tour: information exclusive, photos, vidéos, jeux, concours, invitation à un événement spécial, etc.
  3. Se concentrer sur les éléments de la programmation suscitant le plus d’intérêt: des numéros hors du commun, des artistes de renom, un moment clé du festival. Créer un buzz autour des points forts de l’événement.
  4. Faire durer la conversation, avant, pendant et après l’événement: sortir graduellement la programmation, mettre en ligne des campagnes interactives afin d’échanger avec la communauté, publier des extraits de vidéos et des photos suite au festival, répondre aux commentaires, etc.
  5. Incorporer des composantes sociales mobiles sur le site du festival: intégrer des codes QR sur le matériel promotionnel permettant d’accéder à du contenu pertinent (billetterie en ligne, information sur les lieux de spectacles, etc.), identifier le site ainsi que des lieux clés du festival sur Foursquare afin que les participants puissent «s’enregistrer», offrir une zone sans fil dans laquelle les festivaliers pourront par exemple mettre en ligne des photos prises sur le site ou mettre à jour leur statut.

Le cas du festival Oxegen en Irlande

Le festival Oxegen est un important événement musical européen. Suite à son édition 2011, la firme O’Leary Analytics a mesuré l’impact de la présence de ce festival irlandais sur les médias sociaux pendant la période du 1er au 12 juillet 2011. Au total, les activités de près de 200 000 fans ont été examinées sur Facebook et 34 000 mentions ont été analysées.

La journée ayant connu la plus forte présence en ligne fut celle du 6 juillet (voir le graphique 3), soit deux jours avant le début officiel du festival; cela s’explique par la diffusion d’un concours sur les ondes d’une chaîne de radio de Dublin. Pour gagner des billets, le public devait «retweeter» (RT): «I want to go to Oxegen this Friday with the number 1 Oxegen station #spin1038 – RT».

 

Twitter a sans contredit été la plateforme la plus utilisée pour parler du festival (voir le graphique 4); près de trois conversations sur quatre se sont déroulées en moins de 140 caractères. Au cours de la période évaluée par O’Leary Analytics, les administrateurs de la page Facebook ont publié du contenu à 114 reprises, soit moins de dix fois par jour. En moyenne, chaque élément publié a suscité 31 commentaires et 117 mentions «J’aime».

 

Les commanditaires ont également fait l’objet de mentions, principalement ceux ayant commandité une scène, tels que 2FM, Vadafone, Heineken, Red Bull et Hot Press. L’application pour iPhone a aussi favorisé l’usage des médias sociaux une fois sur le site.

 

 

Source: iTunes

Enfin, être actif sur les médias sociaux ne signifie pas uniquement d’y avoir un profil. Cela implique le développement et l’animation d’une communauté, la mise sur pied et l’application d’une stratégie et enfin, l’ajustement des pratiques basées sur une analyse des résultats. Ne négligez pas cette dernière, elle pourrait bien orienter vos prochaines actions et devenir un argument de taille lors de vos futures négociations avec vos partenaires et commanditaires!

Commentaire – Dr Peter Bolan

Dr Peter Bolan, Directeur de l’International Travel and Tourism Management à l’Université d’Ulster, Irlande du Nord.

Dr Peter Bolan est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en géographie, de maîtrises en gestion du tourisme et en tourisme électronique et d’un doctorat sur la motivation, l’authenticité et le déplacement dans le tourisme lié à l’industrie cinématographique. Ses domaines d’intérêt et ses spécialités incluent le tourisme lié à l’industrie du cinéma et des médias, le commerce électronique, les médias sociaux et les applications mobiles dans le secteur touristique. Dr Bolan participe actuellement à un projet financé par l’Union européenne qui vise à créer la prochaine génération d’applications mobiles qui fourniront de l’information sur différentes attractions touristiques.

Médias sociaux et festivals/événements

La technologie est en constante évolution et a une énorme incidence sur le monde des affaires. Elle joue un rôle primordial dans le secteur du tourisme où les gens s’attendent à être en mesure d’utiliser la dernière technologie pour réserver leurs vols, leur hébergement, leurs places au restaurant ou acheter des billets et des laissez-passer pour des attractions et des événements. Le seul fait de faciliter cette façon de faire par Internet et sur les sites Web traditionnels ne suffit plus. Selon Weber (2009, 3) « Apprendre à commercialiser des produits sur le Web social exige l’adoption d’une nouvelle façon de communiquer avec un auditoire dans un environnement numérique ». Cela pose des défis aux personnes intéressées du secteur des festivals et des événements, mais crée également d’innombrables possibilités. Les planificateurs et organisateurs d’événements dans le secteur du tourisme doivent faire appel aux médias sociaux populaires s’ils désirent réussir dans le marché concurrentiel d’aujourd’hui.

De plus en plus, le succès exige d’interagir dans les médias sociaux avec les festivaliers et les participants aux événements et même de créer des applications mobiles (apps) que les touristes peuvent utiliser depuis leur téléphone intelligent. La commercialisation sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, etc.) est désormais une excellente façon de maximiser la visibilité d’un festival ou d’un événement à peu de frais, et même gratuitement. Toutefois, il s’agit d’un modèle d’affaires et d’une méthode qui diffèrent de la commercialisation sur les sites Web traditionnels. Dans le domaine des sites Web traditionnels, on accorde souvent la même importance à la conception et au contenu. Dans les médias sociaux, la conception n’a que peu d’importance, c’est le contenu qui compte et la participation du consommateur. Les sites Web traditionnels sont conçus pour «attirer l’attention» du consommateur, alors que les médias sociaux visent à «prêter une attention» au client. Il est primordial de prendre conscience de ces différences fondamentales sur le plan de la commercialisation et des affaires en ligne.

Pour ce qui est de mesurer le succès généré grâce aux médias sociaux, de nombreuses entreprises commettent la même erreur. Elles utilisent souvent le nombre de fans ou de followers comme principal indicateur. En fait, cela est plutôt inutile. À moins qu’ils ne publient régulièrement, commentent et soient présents sur le média social et que l’entreprise réponde également et fasse participer le client, rien ne nous permet d’établir que ces fans et ces followers font une différence importante. Les internautes peuvent devenir fans de la page Facebook d’une entreprise et ne plus jamais la consulter. On peut alors affirmer que ce ne sont pas les fans qui comptent, mais plutôt ce que vous faites avec eux.

Un autre facteur important est de ne pas se limiter à une seule forme de média social. Combiner une page Facebook avec Twitter, utiliser Flickr, diffuser des vidéos en temps réel et télécharger une courte vidéo sur YouTube peut mener à un véritable succès et procurer une expérience multidimensionnelle et une plateforme de communication aux festivaliers et participants à un événement. C’est la combinaison de ces différents médias sociaux plutôt que l’utilisation d’un seul ou de deux médias de façon isolée qui peut véritablement permettre de maximiser le succès et de bien exploiter le paysage Web 2.0.

Ouvrage de référence:

Weber, L. (2009) Marketing to the Social Web: How Digital Customer Communities Build Your Business, 2e édition, Londres, Wiley. F

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