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Analyse - 8 juillet 2013

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juillet 2013

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Petits… mais durables!

Les petits établissements hôteliers ne savent pas toujours comment choisir l’accréditation verte la plus appropriée à leurs besoins. Suivez le guide!

Pour les petites structures, la voie de la classification peut sembler longue, exigeante et coûteuse. Pourtant, les avantages sont nombreux et un rendement de l’investissement est constatable dans les trois premières années d’exploitation.

Comment choisir une accréditation durable?

Avant de partir à la recherche de l’accréditation verte la plus adaptée, l’hôtelier doit être convaincu de vouloir s’inscrire dans une démarche de développement durable (lire aussi: L’hôtellerie durable et ses accréditations: où en est le voyageur?). En effet, l’adhésion à une classification verte nécessite de sa part des changements dans la façon de concevoir le produit proposé au client, de sa création à sa mise en marché. Un rapport du Forum for the Future, en association avec la Travel Foundation, dresse la liste des actions incontournables que l’hôtelier doit appliquer en amont d’une demande d’accréditation:

  • «Verdir» sa stratégie principale: intégrer les principes du développement durable à toutes les sphères de son entreprise;
  • Avoir une vision et définir des cibles atteignables: déterminer le positionnement de l’établissement pour les dix prochaines années, définir des objectifs réalistes et anticiper les difficultés à venir;
  • Mesurer les progrès dès le début: motiver l’équipe par l’évaluation du succès de la démarche, à chaque étape du processus;
  • Investir dans la mise à jour de son produit: éviter le gaspillage pour permettre à l’établissement de constater rapidement un rendement de l’investissement. Ce revenu ne devrait pas être considéré comme un profit, mais plutôt réinvesti dans de nouveaux projets durables;
  • Se concentrer sur sa chaîne d’approvisionnement: privilégier des fournisseurs responsables, afin d’accroître ses chances d’être admissible à une accréditation verte;
  • Impliquer le personnel: intégrer le développement durable dans le quotidien professionnel de tous et inviter les employés à suggérer des idées de changement;
  • Vendre… tout en étant honnête: fuir l’écoblanchiment (lire aussi: Gare au greenwashing, votre réputation est en jeu!);
  • Innover et se réinventer: utiliser la créativité des employés et des clients pour mettre sur pied de nouveaux scénarios de développement responsable;
  • Mobiliser la communauté locale: inciter d’autres acteurs touristiques à verdir leurs pratiques afin de développer une destination durable;
  • Regarder ce qui se fait ailleurs: s’inspirer de bonnes pratiques vertes.

Après avoir clarifié sa position quant au développement durable, l’hôtelier en quête de classification verte doit évaluer son offre et, comme le rappelle une étude d’Atout France, jauger les critères suivants:

  • les motivations: être prêt à faire face au changement;
  • les capacités: identifier de façon réaliste les actions à mettre en place pour construire ou rénover l’établissement;
  • le degré d’exigence: choisir une accréditation dont les normes ne sont pas trop exigeantes, mais qui offre la possibilité d’améliorer son engagement vert progressivement;
  • les ressources financières: définir un budget consacré à la classification verte, en vue d’un rendement de l’investissement;
  • les ressources humaines: identifier les personnes responsables du projet d’accréditation et celles mobilisables à long terme;
  • le positionnement marketing de la classification: privilégier un label ou une certification connu du visiteur. Inutile de choisir une accréditation européenne pour une clientèle québécoise;
  • l’originalité de la démarche: la classification doit apporter une plus-value à l’établissement;
  • la zone d’implantation de l’hébergement: opter pour une accréditation en adéquation avec l’environnement de l’hôtel (zone rurale ou urbaine, taille de l’établissement, etc.).

Après la réflexion, il est temps de passer à l’action! Nombre d’accréditations proposent des questionnaires afin que l’hôtelier puisse juger des adaptations à apporter. L’important est de ne pas oublier que les changements doivent avoir été réalisés avant de déposer une demande d’accréditation. Dans le cadre d’une labellisation, l’établissement devra devenir membre de l’association gérant le label.

Il est essentiel de garder en mémoire qu’une fois accrédité, l’établissement doit continuer à fournir les efforts nécessaires pour maintenir son niveau d’engagement, voire l’améliorer. Le processus de classification durable peut s’avérer long et contraignant, particulièrement pour les petites structures qui peinent parfois à trouver les ressources humaines et financières adaptées à la démarche. Cependant, les avantages sont nombreux et justifient les efforts fournis.

Les avantages de l’accréditation durable

Le passage au vert n’est pas un luxe réservé aux grandes chaînes hôtelières. En choisissant la classification appropriée, les petites et moyennes entreprises peuvent facilement adopter les conceptions écologiques et jouir des nombreux avantages de l’accréditation verte:

  • C’est le meilleur moyen de diminuer efficacement son impact sur l’environnement et de montrer son engagement;
  • L’accréditation permet de se positionner sur les scènes locale, nationale et internationale en intégrant un réseau;
  • Un hôtel vert se démarque de la concurrence et dispose d’un outil de commercialisation supplémentaire;
  • L’entreprise améliore sa gestion grâce à de meilleures pratiques d’affaires et devient plus rentable en diminuant les coûts opérationnels;
  • Les employés sont valorisés, responsabilisés et plus impliqués;
  • La démarche s’inscrit dans une tendance lourde (par exemple, 3 000 hôtels sont membres du label Clé verte, mis en place par l’Association des hôtels du Canada).

En bref, le fait pour un établissement de devenir vert lui confère une bonne image, lui permet de s’inscrire dans un réseau et, selon l’International Finance Corporation, lui assure un rendement de l’investissement dès les trois premières années d’opération. Les acteurs du tourisme et les visiteurs sont de plus en plus exigeants envers l’engagement des établissements dans une démarche verte (lire aussi: L’hôtellerie durable et ses accréditations: où en est le voyageur?. De plus, en participant volontairement à un programme de classification verte, l’hôtelier anticipe les règlements environnementaux futurs, auxquels les établissements d’hébergement devront se plier. Alors, une fois accrédité, faites-le savoir!

 

Analyse écrite avec la collaboration de Camille Derelle.

Cette analyse a été produite pour alimenter le site Web EspaceTourismeDurable.com, destiné aux acteurs touristiques de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

 

Image à la une : Unsplash 

Source(s)

- Atout France. «Choisir un label d’hébergement de tourisme durable», Éditions Atout France, mars 2013.

- Baylor, Julie. «The Value of Green Certification», Hotel Business Review, consulté le 24 mai 2013.

- Friess, Diana. «What Is a LEED-Certified Hotel? How Do I Become ‘Green Certified’?», 4Hotelier, 28 juin 2012.

- Green Lodging News. «Number of Green Key Certified Hotels Now at 3,000», 18 avril 2013.

- International Finance Corporation. «Introducing: The Edge», consulté le 24 mai 2013.

- Forum for the Future et The Travel Foundation. «Survival of the fittest – Sustainable tourism means business», juillet 2012.

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