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Analyses - 1 août 2013

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août 2013

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Pêche touristique au Québec: des chiffres qui inquiètent

Alors que les ventes de permis de pêche aux résidents du Québec sont restées relativement stables au cours des dix dernières années, celles qui concernent les visiteurs de l’extérieur de la province ont diminué de 27%.

Que ce soit en pourvoirie, en réserve faunique, sur une rivière à saumon ou lors d’une escapade urbaine, le Québec propose une variété d’offres de qualité aux pêcheurs. Pourtant, on constate un certain désintérêt de la part de la clientèle américaine pour ce produit touristique. Voici l’état de la situation des pêcheurs québécois et provenant de l’extérieur de la province.

Les Québécois «mordus» de la pêche

La pêche est un loisir prisé par de nombreux Québécois. Selon les données du Print Measurement Bureau (PMB) de 2013, quelque 14% des 12 ans et plus (955 000 personnes) ont pratiqué la pêche au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Bien qu’il s’agisse en majorité de pêcheurs occasionnels (50% d’entre eux pratiquent la pêche une ou deux fois par année), 190 000 Québécois s’y adonnent plus de 10 fois annuellement (voir le graphique 1). Toutefois, ce segment est plutôt vieillissant: 64% des pêcheurs assidus ont plus de 44 ans.

Peche_touristique_Qc_graph1

Les données PMB de 2013 nous dévoilent également quelques informations sur le profil des pêcheurs québécois:

  • Sept pêcheurs sur dix sont des hommes;
  • 42% sont âgés de 35 à 54 ans, le tiers de 55 ans et plus, et 25% de 12 à 34 ans;
  • Environ un pêcheur sur trois dispose d’un revenu personnel annuel de plus de 50 000$.

Indicateur de la variation de la popularité de l’activité, les données sur les ventes de permis de pêche du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) démontrent que plus de 709 000 permis de pêche ont été vendus aux Québécois en 2012, ce qui représente une augmentation de 3% par rapport à 2002 (voir le graphique 2). L’écart entre les données PMB et celles des ventes de permis pour 2012 peut s’expliquer par le fait que certaines personnes (conjoints, enfants de moins de 18 ans, etc.) ont la possibilité de pêcher en utilisant le permis d’un autre, et aussi parce que certains pratiquent cette activité à l’extérieur de la province. Les résultats démontrent également que, malgré une baisse de 2% des ventes depuis 2009, les quatre dernières années présentent des chiffres records de la décennie écoulée.

Peche_touristique_Qc_graph2

Les pêcheurs non résidents délaissent le Québec

Produit touristique de calibre international pour le Québec, la pêche est cependant un marché de plus en plus concurrentiel. La vente de permis aux pêcheurs non résidents a ainsi connu une baisse de 27% depuis 2002, passant de 63 000 permis vendus cette année-là à quelque 46 000 en 2012 (voir le graphique 3).

Peche_touristique_Qc_graph3

le nombre d’Américains ayant pratiqué cette activité lors d’un voyage d’une nuit ou plus au Québec s’est réduit de près de 30% entre 2006 et 2011

Les données de Statistique Canada relatives à la pratique de la pêche lors d’un voyage d’un jour ou plus au Québec démontrent que cette diminution est principalement attribuable au marché des États-Unis. En effet, le nombre d’Américains ayant pratiqué cette activité lors d’un voyage d’une nuit ou plus au Québec s’est réduit de près de 30% entre 2006 et 2011 (voir le graphique 4). Cette baisse a suivi une tendance similaire à celle du nombre total de touristes d’agrément américains ayant visité le Québec sur cette même période. Il est à noter que les données de Statistique Canada correspondent au nombre de visites et peuvent dépasser les chiffres de vente de permis.

Peche_touristique_Qc_graph4

Le marché américain, un potentiel indéniable

Le marché des pêcheurs américains démontre tout de même un potentiel à ne pas négliger lors de la promotion de l’activité. Selon l’Outdoor Recreation Participation Report de 2012, plus de 16% des Américains ont pratiqué la pêche au moins une fois en 2011, ce qui représente un marché de plus de 46 millions de pêcheurs. Une étude de la Commission canadienne du tourisme sur le marché touristique d’agrément des États-Unis réalisée en 2009 indique également que les Américains classent le Canada au premier rang par rapport à la concurrence sur le plan de la chasse et de la pêche. De plus, selon Statistique Canada, les pêcheurs américains sont des voyageurs à haut rendement, c’est-à-dire qu’ils séjournent plus longtemps que l’Américain moyen en visite au pays.

Une initiative afin d’attirer les pêcheurs

Selon une enquête sur les pêcheurs américains au Manitoba réalisée en 2012, ce marché semble accorder davantage d’importance à la quantité de poissons, à la présence de poissons-trophées et à la variété d’espèces sur un territoire qu’à la qualité du service ou au confort de l’hébergement. Afin de mettre de l’avant ses atouts, la province du Manitoba a créé le programme Master Angler Awards. Cette initiative vise la reconnaissance des pêcheurs qui capturent, puis remettent à l’eau des spécimens de différentes espèces. Pour son accomplissement, le touriste se voit ainsi décerner un certificat de reconnaissance et sa photo est publiée en ligne sur le site Web du programme. En plus de contribuer à la conservation de la ressource, cette initiative constitue une occasion pour la province d’exposer la variété des espèces disponibles sur le territoire et de démontrer la présence de poissons-trophées. De plus, cela favorise la pratique de la pêche durable par les résidents et encourage la fidélisation des touristes internationaux. Un programme de reconnaissance pour les jeunes de moins de 12 ans a également été conçu afin de souligner leur première prise de chaque espèce.

Peche_touristique_Qc_image_1

Source : Master Angler Awards

Bien que la qualité de la pêche soit un élément déclencheur dans le choix d’une destination pour les pêcheurs américains, le gestionnaire se doit de tout mettre en œuvre afin d’assurer une expérience de qualité à sa clientèle. Qu’en pensez-vous?

Source(s)

-     Commission canadienne du tourisme. «Profil du marché touristique d’agréments des États-Unis – Mise à jour 2009», 2009.

-     Commission canadienne du tourisme. «Pêche sportive et chasse au gibier au Canada : Évaluation du potentiel en matière de tourisme international», octobre 2012.

-     Pêches et Océans Canada. «L’enquête de 2010 sur la pêche récréative au Canada», 2010.

-     Print Measurement Bureau, 2013.

-     Québec. Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs. «Évolution des ventes de permis de chasse, de pêche et de piégeage», consulté le 11 juillet 2013.

-     Statistique Canada. «Enquête sur les voyages des résidents du Canada – 2011 – profil», traitement spécial, 2012.

-     Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux : résidents des États-Unis – 2011», traitement spécial, 2012.

-     The Outdoor Foundation. «Outdoor Recreation Participation Report 2012», 2012.  

-     Travel Manitoba. «Our American Anglers : The profile of US anglers fishing in Manitoba», consulté le 11 juillet 2013.

  • Michel Prince

    A mon humble avis le coût des permis de pêche pour les non-résidents a a voir avec ce phénomene.
    Non résident-saison $66.75
    Non-résident 3 jours $29.05
    Non-résident 1 jour $13.19

    Même chose pour la chasse
    Non-résident petit gibier $90.97
    Non-résident ours noir $158.80
    Non-résident Cerf de Virginie $284.22
    Non-résident Orignal $369.28
    Non-résident Caribou $359.57

    En plus des problemes économiques connus aux USA, il leur faut payer de tels tarifs pour pratiquer leur sport, alors ils demeures aux USA

    C’est mon opinion et je la partage

    • Vincent Leclerc

      Bonjour M. Prince,
      En effet, le coût du permis de pêche pour les non-résidents peut également être un facteur dissuasif pour les pêcheurs américains souhaitant pratiquer cette activité au Québec.
      Merci de nous lire et de partager votre opinion.

  • Le Velly Fabienne

    Bonjour,
    Nous ne sommes pas américains mais nous sommes étrangers et revenons d’un voyage au Québec où nous avons pratiqué la pêche à deux reprises dans la rivière du Bras du nord et sur la diable dans le PN du Mont Tremblant. Dans ce dernier la personne préposée à la vente des permis de pêche n’y connaissait pas grand chose en matière de pêche, n’a pas pu nous donner de plan hydrographique du secteur sur lequel nous avons acheté le permis pour une journée (CAD30.00), nous a demandé d’identifier les poissons pris sans nous donner un descriptif imagé des poissons. Nous ne savions pas quels lacs étaient ouverts ni ceux qui étaient fermés… bref on n’a pas voulu racheter le permis pour les jours suivants.
    Bien cordialement.

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