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Analyses - 7 septembre 2020

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Entrevue avec Dimitri A. Antonopoulos par Kim Cadieux

Vice-président aux opérations, Groupe Antonopoulos, propriétaire de 6 établissements hôteliers, 12 restaurants et 2 spas dans le Vieux-Montréal.

L’intégralité de ce contenu provient de TourismExpress.

Nous poursuivons notre série de portraits d’hôteliers en vous présentant cette fois un des visages derrière le Groupe Antonopoulos, une entreprise emblématique du Vieux-Montréal qui cumule les succès, autant pour le volet restauration qu’hôtelier. Généreux et authentique, Dimitri nous a tout naturellement partagé l’histoire de la famille, ses réalisations et sa vision.

D’abord, merci d’avoir accepté notre invitation. Le Groupe Antonopoulos est bien établit dans le Vieux-Montréal et vos établissements sont connus autant des Montréalais que des touristes. Pouvez-vous dire quelques mots sur l’histoire du groupe et son cheminement?

L’entreprise a connu des débuts très humbles. C’est l’histoire de deux frères entrepreneurs, Tony et Costa, qui dans les années ‘70, ouvrent un petit casse-croûte de 25 places au coin des rues Saint-Paul et Saint-Gabriel. Le restaurant, alors nommé Le coin, accueillait à l’époque principalement les travailleurs du port. Dans les années ‘80, l’opportunité d’acheter le bâtiment qui les hébergeait se présente. C’est à ce moment que le Restaurant Le coin se transforme et prend de l’expansion pour devenir le Vieux-Port Steakhouse.

Profitant de l’effervescence autour du Vieux-Montréal et le déménagement du Port de Montréal, les deux frères investissent dans des immeubles; surtout des bâtisses commerciales, des entrepôts et des étages supérieurs inoccupés.

Au début des années ’90, avec l’engouement entourant le 350e anniversaire de la ville, le groupe fait l’acquisition d’un entrepôt sur la rue de la commune qui deviendra leur premier hôtel. L’édifice au charme immense avec vue sur le fleuve est converti en hôtel de 27 chambres et est positionné alors comme un bed and breakfest. À l’époque, les touristes qui visitaient Montréal commençaient à se rendre dans le Vieux-Montréal pour quelques-uns de ses attraits, dont la Basilique Notre-Dame, le patrimoine architectural et le Vieux-Port. Par contre, ils se restauraient et dormaient au centre-ville. En ce sens, l’arrivée d’un produit hôtelier dans le Vieux-Montréal était en quelque sorte une offre nouvelle et audacieuse. Dans la première année d’opération de l’établissement, l’Auberge du Vieux-Port a reçu la visite d’une journaliste du New York Times qui le positionne dans le top trois des lieux où séjourner au Canada. Le succès fut instantané!

Les frères poursuivent leurs investissements et acquièrent ce qui sera l’Hôtel Place-d’Armes; le premier hôtel boutique du groupe. Sa popularité a été telle qu’il a été agrandi à deux reprises pour arriver à l’établissement de 169 chambres que l’on connaît aujourd’hui. Le même scénario se produit avec l’Hôtel Nelligan qui passe de 68 à 105 chambres et l’Auberge du Vieux-Port qui fut à son tour agrandi pour proposer ensuite 45 chambres à sa clientèle. Seul Le Petit Hôtel, propriété acquise en 2010, restera intacte, en raison sa configuration qui ne lui permet pas de s’étendre. Les Lofts du Vieux-Port, des résidences de tourisme, situés au-dessus du Vieux-Port Steakhouse, offrent quant à eux un produit bien distinct.

Le petit dernier du groupe, Le William Gray, a été un projet à part comportant deux volets avec des défis importants : d’abord, la rénovation de deux maisons patrimoniales et ensuite, une construction neuve de grande envergure dans un quadrilatère aux accès exiguës. Notre vision était d’avoir un hôtel plus moderne, mais tout en conservant les atouts qui nous caractérisent : simplicité, confort et esthétisme. Nous souhaitions qu’il porte sa propre marque et qu’il attire une clientèle bien distincte.

Ça été un projet très ambitieux compte tenu de sa planification, de la complexité entourant l’obtention des permis, des défis liés à la rénovation de bâtiments historiques, du respect du patrimoine, des exigences de la ville et de celles du Ministère de la Culture. Au final, nous sommes très fiers du résultat final qui s’intègre merveilleusement bien à l’architecture des bâtiments environnants et qui se distingue par son offre unique.

Parlant du patrimoine… votre groupe est bien implanté dans le Vieux-Montréal, qui est un quartier historique. Nous avons l’impression que vous arrivez vraiment à accomplir vos projets en harmonie avec le Ministère de la Culture et la Ville de Montréal. Quel est votre secret?

D’abord, nous reconnaissons qu’une partie du succès d’affaire du groupe est lié au charme du quartier et à la mise en valeur des bâtiments que nous exploitons. Pour tous nos projets, nous nous entourons de gens d’expérience qui apprécient l’architecture du Vieux-Montréal et veillent à son respect.

Aussi, notre famille a joué un certain rôle dans le redéveloppement du quartier qui a beaucoup évolué depuis les 30 dernières années. Certes, nous avons exploité le potentiel des immeubles, mais nous avons également pris part à un mouvement plus large de revitalisation du Vieux-Montréal. Dans les années qui ont suivi l’ouverture de nos premiers commerces, beaucoup de changements ont opéré ce qui a fait naître des artères commerciales dynamiques et invitantes. Le quartier a pris vie et graduellement des résidents s’y sont installés. Quand on s’y balade aujourd’hui, on sent qu’il y a une âme.  

Nous l’avons mentionné plus tôt, le Groupe Antonopoulos est propriétaire de 6 établissements hôteliers, 12 restaurants et 2 spas dans le Vieux-Montréal.

Vous considérez-vous plutôt comme des restaurateurs ou des hôteliers?

Tous ces champs d’activités sont indissociables pour le groupe et nous y accordons une valeur équivalente. Les origines de restauration de l’entreprise nous amènent à traiter les restaurants d’hôtels comme un service en soi et non une commodité de l’hôtel. Un est l’extension de l’autre. Pour nous, il s’agit du même domaine puisqu’avant tout, nous souhaitons offrir une expérience unique et un sentiment de confort à nos invités.

En plus des deux fondateurs, 8 enfants de la seconde génération, dont vous êtes issu, travaillent dans l’entreprise familiale. Y a-t-il plus d’avantages de faire partie d’une entreprise familiale en temps de crise?

Bonne question! Il a certainement des avantages. Tout le monde met la main à la pâte pour assurer le bon fonctionnement des activités du groupe. Le fait de ne pas avoir de partenaires investisseurs à qui rendre des comptes enlève certainement aussi une part de stress. Il faut dire qu’il ne s’agit pas du premier épisode difficile que nous avons surmonté… toutefois rien ne se compare à l’ampleur de l’épreuve que nous vivons aujourd’hui.

Tony et Costa restent encore bien impliqués dans l’entreprise. On se rend compte que Montréal est leur terrain de jeux depuis toujours et qu’ils y sont attachés. Notre génération est quant à elle plus ouverte aux opportunités qui pourraient se présenter à l’extérieur de Montréal.

Nous avons beaucoup parlé des activités du groupe, mais bien peu de vous. Quel est votre parcours et quelles fonctions occupez-vous au sein de l’entreprise?

J’ai étudié en droit, mais je n’ai jamais pratiqué comme avocat. Au moment d’entrer sur le marché du travail, j’ai réalisé que l’entreprise familiale pouvait m’offrir une énorme opportunité de développement professionnel. C’est entre autres pour cette raison et aussi parce que j’avais envie d’habiter Montréal que j’ai choisi cette voie.

J’occupe maintenant le poste de vice-président aux opérations. J’agis en interface avec les responsables des hôtels et des restaurants. Ensemble, nous nous assurons de la performance et de l’optimisation des opérations des établissements, tant pour la satisfaction de la clientèle que pour les résultats financiers. Toutefois, en tant que membre de la famille, mon rôle est bien souvent plus large!

Et si on terminait sur une note plus positive, j’aimerais vous demander quel serait votre souhait pour l’industrie?

Mon souhait pour l’industrie hôtelière serait que les gestionnaires des hôtels de la ville continuent d’entretenir leurs liens et maintiennent cet esprit de collégialité. À mon avis, la compétition se situe entres destinations plutôt qu’entre établissements. Qu’il s’agisse des hôtels indépendants ou des chaînes, pour que la ville continue de briller, les établissements hôteliers doivent avoir des personnalités bien définies.

Kim Cadieux
Directrice des communications

Cet article a été fourni par TourismExpress.

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