Les campings, les chalets et les hôtels de petite taille s’en sont mieux sortis cet été que les autres types d’établissements. L’amélioration de la santé financière est inégale parmi les répondants des pourvoiries alors que la situation semble plus difficile pour une part importante des grands hôteliers.
La Chaire de tourisme Transat, en collaboration avec le ministère du Tourisme, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et les associations régionales et sectorielles, a suivi de près les répercussions de la COVID-19 sur l’industrie touristique grâce à une série de trois enquêtes.
Les résultats présentés ci-après proviennent de la collecte en ligne réalisée du 14 au 24 août dernier auprès de 1 210 organisations touristiques québécoises. Ils mettent en perspective la situation des répondants du secteur de l’hébergement, ce qui correspond à un échantillon de 502 répondants.
Amélioration de la santé financière pour une majorité d’établissements
Plus de la moitié (56 %) des répondants appartenant à l’hébergement touristique estiment que la situation financière de leur organisation s’est améliorée depuis le début de l’été ; davantage que la moyenne de l’industrie touristique (45 %). Cette amélioration est surtout attribuable à la performance des résidences de tourisme (catégorie qui comprend les chalets), à celle des campings/prêt-à-camper/hébergement insolite ainsi qu’à l’hôtellerie de moins de 100 chambres. Toutefois, la catégorie d’hébergement dont la situation financière s’est dégradée pour la plus grande part des répondants depuis juin est l’hôtellerie de 100 chambres et plus. Le portrait pour les pourvoiries est plus mitigé : la moitié des répondants affirment que la situation s’est améliorée alors que 41 % déplorent plutôt une détérioration de leur santé financière.
Préoccupés par les pertes financières
Les pertes financières, les liquidités et l’endettement de l’organisation sont les éléments qui soulèvent le plus d’inquiétudes chez les répondants du secteur de l’hébergement touristique au Québec (voir le graphique ci-dessous). Globalement, les niveaux de préoccupation sont assez semblables à ceux de l’ensemble de l’industrie. Toutefois, les responsables de l’hôtellerie de 100 chambres et plus sont davantage préoccupés que ceux d’autres catégories d’hébergement, et ce, pour la plupart des indicateurs pour lesquels ils ont été sondés. Les répondants des résidences de tourisme et des campings, quant à eux, sont significativement moins préoccupés que ceux de plusieurs autres secteurs, dont l’hôtellerie et les gîtes.
Une satisfaction inégale
La satisfaction à l’égard de la saison estivale varie fortement selon le type d’hébergement. Les campings et les résidences de tourisme remportent les moyennes les plus fortes alors que l’hôtellerie de 100 chambres et plus enregistre une moyenne beaucoup plus faible compte tenu de la forte proportion d’insatisfaction face à la saison estivale 2020. À titre comparatif, le niveau de satisfaction moyen pour l’ensemble de l’industrie touristique s’élève à 6,0. Il se situe à 6,2 pour l’hébergement.
Performance par rapport à 2019
En moyenne, les entreprises de l’industrie touristique évaluent avoir reçu l’équivalent de 70 % de l’achalandage enregistré à l’été 2019 durant la saison estivale 2020. Cette moyenne est similaire pour l’hébergement (69 %), mais elle varie beaucoup selon le type d’établissements. Certains déclarent une fréquentation comparative plus accrue que les autres, notamment les campings (91 % de l’année 2019), les résidences de tourisme (88 %) et les pourvoiries (72 %).
Le chiffre d’affaires a souffert de la baisse d’achalandage. La clientèle hors Québec dépense généralement plus que les visiteurs intra-Québec. Ainsi, les répondants de l’hébergement touristique estiment que l’été 2020 a permis de récolter 63 % du chiffre d’affaires de 2019. Les campings (79 %), les résidences de tourisme (78 %) et les pourvoiries (66 %) s’en sortent mieux que les autres.
Un avenir incertain
Alors que 37 % des répondants d’établissements d’hébergement sondés sont plutôt inquiets pour la survie de leur organisation d’ici les six prochains mois, c’est le cas de plus de la moitié (52 %) de ceux qui représentent les gîtes ou encore les hôtels de 100 chambres et plus (54 %).
Le milieu de l’hébergement de plein air, soit les campings, les résidences de tourisme et les pourvoiries, se dit plutôt optimiste face à l’avenir. Le graphique suivant démontre en effet que si ce n’est déjà fait, un retour à la normale des activités est envisageable d’ici un an pour la plus grande part de ces types d’établissements. Il en est de même pour l’hôtellerie de moins de 100 chambres et les gîtes, qui croient en un retour à leur vitesse de croisière habituelle d’ici un an ou deux. Les répondants pour l’hôtellerie de 100 chambres et plus se disent plus pessimistes. Les signaux envoyés jusqu’ici leur indiquent que cette reprise pourrait prendre deux (47 %) voire trois ans (34 %).
Le 3e volet du sondage de la Chaire de tourisme concernant les impacts de la COVID-19 sur l’industrie touristique vient confirmer certaines observations quant à la forte attractivité des destinations de plein air durant l’été 2020, et ce, au détriment des grandes villes. Ces dernières, où se trouvent plus des trois quarts des répondants de l’hôtellerie de 100 chambres et plus, font face à de nombreux défis qui pourraient s’exacerber si la crise sanitaire perdure. En milieu rural, l’attrait du plein air ouvre de nouvelles fenêtres pour les organisations concernées, du moins tant que le confinement est levé.
Pour en savoir plus, consultez les faits saillants du 3e volet de l’enquête portant sur l’impact de la COVID-19 sur les organisations touristiques québécoises.
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