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Analyse - 5 octobre 2021

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Les grands défis du tourisme d’affaires

Fortement ébranlé par la pandémie, le secteur du tourisme d’affaires souhaite une reprise incessamment. D’ici là, s’adapter continue d’être essentiel.

Les répercussions de la COVID-19 sur les déplacements et rassemblements professionnels sont majeures et pourraient laisser des séquelles à plus long terme. L’agence de presse Bloomberg a analysé le futur des voyages d’affaires de 45 grandes compagnies situées aux États-Unis, en Europe et en Asie. D’après ces données, 84 % des répondants prévoient réduire leurs dépenses de voyage après la pandémie, par rapport à l’année 2019. L’enquête met en lumière trois principales raisons : l’efficacité des outils technologiques, l’importance de réduire les émissions de carbone et les coûts associés aux déplacements.

 L’évolution du monde du travail

Les entreprises de toutes tailles ont investi des sommes considérables pour intégrer des solutions technologiques qui permettent à leurs employés de travailler à distance. En plus d’être demeurées fonctionnelles, certaines sont désormais plus performantes. Pour plusieurs, ces gains se calculent en temps, en argent ainsi qu’en qualité de vie pour leurs effectifs. Plus les mois s’écoulent, plus les habitudes s’installent. De nombreux gestionnaires se demandent maintenant s’il est envisageable de retourner en arrière.

Un fossé se creuse graduellement entre l’« avant » et l’« après » pandémie. Cette période contraint les dirigeants à entamer d’importantes réflexions, notamment sur leurs politiques organisationnelles internes. C’est pourquoi tant d’entreprises évaluent actuellement la place qui sera accordée au télétravail (total ou partiel), aux horaires flexibles et aux déplacements. Bien sûr, le futur sera nuancé pour davantage équilibrer la vie professionnelle des employés. Cependant, cette évolution du monde du travail, induite entre autres par des technologies de communication efficaces, aura indubitablement des répercussions sur le tourisme d’affaires.

Cette évolution du monde du travail, induite entre autres par des technologies de communication efficaces, aura indubitablement des répercussions sur le tourisme d’affaires.

D’après un sondage effectué par la firme Morgan Stanley auprès de 138 gestionnaires de voyage entre le 30 juin et le 12 juillet 2021, 27 % des déplacements d’affaires prévoient être remplacés par des réunions virtuelles en 2022 et 19 % en 2023.

La responsabilité des entreprises face aux changements climatiques

L’impact des voyages professionnels sur le bilan carbone des organisations fait également réfléchir les gestionnaires. Depuis leur absence, ou forte diminution, plusieurs constatent la part substantielle d’émissions de gaz à effet de serre associée à leurs allées et venues.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’insère depuis quelques années dans les stratégies commerciales des petites et grandes sociétés. Aujourd’hui, nombreuses s’entendent pour dire que la relance doit impérativement être durable si l’on souhaite affronter l’autre crise, soit celle associée aux changements climatiques. Selon une analyse de la firme d’intelligence d’affaires Skift, un grand nombre de multinationales visent l’objectif commun de réduire de 30 % leurs émissions d’ici 2030 et de devenir neutre en carbone d’ici 2050. Pour tenir leur engagement, préserver leur marque employeur et instaurer la confiance, bon nombre de ces entreprises limiteront inévitablement leurs futurs voyages d’affaires.

La Science Based Targets initiative, un partenariat entre le CDP, le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resources Institute et le World Wide Fund for Nature, produit un répertoire dans lequel il est possible de prendre connaissance des objectifs établis par plus de 1800 compagnies. 

Les coûts versus les bénéfices

Tout déplacement professionnel ne s’équivaut pas. Les motifs sont sous la loupe des dirigeants qui constatent les économies encaissées au cours des derniers mois. Ainsi, le poids d’une rencontre avec un client ou un prospect diffère de celui d’une réunion interne. La participation à une conférence éducationnelle n’a pas non plus la même valeur que la présence à un congrès dédié au développement d’affaires.

Il y a certes un coût à se déplacer, mais aussi un coût à ne pas le faire. Manquer des occasions d’affaires peut engendrer d’importantes pertes aux entreprises trop réticentes à retourner sur la route. Cependant, la décision de partir ne se prend plus les yeux fermés, car un certain retour sur l’investissement est attendu. C’est notamment le cas de l’entreprise pharmaceutique Pfizer qui prévoit réduire considérablement les va-et-vient de ses employés par rapport aux années prépandémiques. La nouvelle politique de voyage de la compagnie mise sur une meilleure compréhension des motifs qui justifient un déplacement. En d’autres termes, qu’est-ce qui serait accompli sur place qui ne pourrait pas l’être virtuellement ?

La décision de partir ne se prend plus les yeux fermés, car un certain retour sur l’investissement est attendu.

D’après le cabinet-conseil McKinsey & Company, la vitesse à laquelle le secteur reprend graduellement ses activités varie selon la distance et le motif du voyage. Ainsi, les déplacements régionaux s’inscrivent parmi les premiers à revoir le jour, suivis des transports à l’échelle nationale, puis internationale. Les rendez-vous associés aux ventes priment sur les réunions internes et les conférences à grand déploiement.

Un secteur contraint à s’adapter

De nombreux centres de congrès et hôtels ont dû repenser leur offre de services dans le but de mieux accompagner leurs clientèles dans la réalisation de leur mission événementielle. La production de conférences virtuelles et hybrides a nécessité l’acquisition d’équipement de pointe et de talents spécialisés en TI. Le contexte mouvant dans lequel se trouve le tourisme d’affaires impose depuis 18 mois une constante adaptation des joueurs et met en évidence l’importance d’avoir des équipes agiles.

Devenus experts en report d’événements, les gestionnaires n’en finissent plus de jongler avec des scénarios A, B et C. En plus de se conformer aux mesures sanitaires et aux restrictions frontalières, les professionnels du secteur doivent aussi tenir compte des grandes tendances qui définissent le milieu des affaires.

Le besoin de renouer en face à face avec des clients, des fournisseurs, des partenaires et des collègues est bien réel. Toutefois, considérant les nouvelles orientations des entreprises, il est légitime de se demander à quels niveaux (distance, motif et fréquence de déplacement) les organisations laisseront désormais leurs talents voyager. Dans ce contexte, l’industrie devra faire preuve, encore une fois, d’une grande résilience.

 

Source de l’image à la une : Photo de nappy provenant de Pexels

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