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Analyse - 6 septembre 2022

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septembre 2022

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S’inspirer des grandes « capitales vélos »

Des villes cyclables exemplaires partagent leurs expériences à travers un projet valorisant le mentorat. Voici l’initiative « CIVITAS Handshake ».

Créé sous le programme européen Horizon 2020, CIVITAS Handshake vise à contribuer au développement des réseaux cyclables urbains. Plus spécifiquement, le projet cherche à tirer profit de l’expertise de trois villes reconnues mondialement pour leur culture et infrastructures cyclables, soit Amsterdam (Pays-Bas), Copenhague (Danemark) et Munich (Allemagne). À travers un processus innovant, basé entre autres sur la coopération et le mentorat, ces trois métropoles accompagnent durant cinq ans (2018-2022) dix autres municipalités afin qu’elles bénéficient des connaissances qu’elles ont acquises au fil des années. À terme, les villes participantes aspirent à devenir à leur tour des « capitales vélos ».  

Les objectifs du projet

Le programme CIVITAS Handshake offre un cadre qui favorise l’accélération du déploiement de différents réseaux cyclables sur le territoire européen et vise l’atteinte des objectifs stratégiques suivants :  

-Inspirer la mise en place (ou le raffinement) d’une vision holistique du cyclisme et d’un processus de transfert de connaissances ;  

-Favoriser l’adoption d’une culture de planification multidisciplinaire pour optimiser les processus de développement, consolider les futures politiques et appuyer les investissements cyclables ;  

-Permettre au vélo de devenir un élément clé du transport urbain ;  

-Augmenter la part modale du vélo et veiller à la sécurité des cyclistes ;  

-Positionner le vélo en tant qu’option de transport essentielle de réduction des embouteillages ;  

-Mettre à profit la pratique du vélo pour améliorer la santé publique ;  

-Favoriser la croissance économique.  

Les instigateurs du programme s’attendent aussi à contribuer à l’attractivité du vélo, augmenter la fréquence de son utilisation et diminuer les émissions de CO2 en milieu urbain. 

Un programme qui s’appuie sur le mentorat

Les villes ayant des besoins similaires travaillent avec un mentor adapté à leurs priorités et avec lequel elles ont la possibilité d’échanger (physiquement et virtuellement) et d’effectuer des visites sur le terrain. Voici l’attribution des villes mentorées: 

Source : CIVITAS Handshake 

L’échange de connaissances et d’expérience s’effectue également à plus grande échelle, entre tous les représentants des villes participantes. Ainsi, même les métropoles dites « mentors » gagnent à s’impliquer dans le programme, car bien qu’elles soient exemplaires, elles font également face à des défis et cherchent des solutions pour améliorer leur réseau cyclable. Ces échanges favorisent ainsi le partage de nouvelles approches. Par exemple, dans la vidéo suivante, un consultant de la ville de Copenhague explique en quoi les villes mentorées représentent une source d’inspiration. 

 

Un programme dynamique

Le processus mis de l’avant par le programme comprend : 

Une gestion transitoire 

Cette méthode consiste à créer une « courroie de transmission », c’est-à-dire à constituer un groupe de personnes qui guide les villes participantes tout au long du processus : de la conception jusqu’à la mise en œuvre des solutions. Ce groupe s’assure de mettre à jour les objectifs, d’établir une ligne directrice des projets à réaliser et ultimement de veiller à une planification à long terme. 

Des activités immersives 

L’apprentissage sur le terrain offre une occasion unique de constater l’état des lieux et d’orienter les échanges des participants, composés d’une délégation pluridisciplinaire, autour d’éléments tangibles. Dans le cadre du projet, deux types de visites figurent à l’agenda : l’une vers la ville mentor (Immersive Study tours) et la seconde vers la ville mentorée (Immersive Symposia).  

Des évaluations

Tout au long du processus, les villes participantes bénéficient d’un accompagnement méthodologique qui permet d’évaluer les développements en cours. Intitulée « Bikenomics », cette méthode combine des techniques d’analyse du bien-être qui offre un aperçu holistique des impacts (positifs ou négatifs) engendrés par les solutions cyclables retenues. Cet outil permet aux gestionnaires de prendre des décisions à partir des données recueillies.  

Un programme axé sur des solutions concrètes

Tout au long du projet, les experts et les instances locales impliqués ont co-créé plus de 60 solutions que l’on retrouve sous quatre grandes catégories. Voici quelques exemples : 

 

 

 

  • Solution : Planifier un réseau cyclable cohérent et ininterrompu  

L’exemple d’Amsterdam : son réseau relie les zones résidentielles à toutes les destinations (quotidiennes) importantes, telles que les centres commerciaux, les écoles, les parcs, les gares, etc. Il permet de se rendre rapidement et de façon sécuritaire d’un point A à un point B.  

  • Solution : Développer un réseau à l’aide du secteur privé 

L’exemple de Copenhague : la ville implique le secteur privé dans le développement de stationnements à vélos, de pistes et de passerelles cyclables afin d’augmenter l’attractivité de nouveaux quartiers résidentiels ou de milieux de travail. 

 

 

 

  • Solution : Intégrer des stationnements pouvant accueillir un grand volume de vélos  

L’exemple d’Amsterdam : il y a plus de 255 000 emplacements pour stationner des vélos dans l’espace public à Amsterdam, dont certains sont souterrains. Dans le cadre du programme CIVITAS Handshake, la ville a publié un guide pour accompagner les municipalités dans la mise en place de telles infrastructures. 

  • Solution : Utiliser la technologie pour créer des rues plus « intelligentes » 

L’exemple de Copenhague : la ville utilise des technologies qui lui permettent de surveiller en temps réel la circulation des vélos, d’adapter les messages des panneaux de communication et d’offrir de l’éclairage « intelligent ».  

 

 

 

  • Solution : Obtenir de la rétroaction des usagers pour améliorer le réseau  

L’exemple de Munich : depuis juin 2021, les cyclistes de Munich utilisent une plateforme Web qui leur permet de poser des questions (et recevoir des réponses), d’offrir de la rétroaction à propos du réseau (par exemple, de localiser des zones de danger ou des pistes qui nécessitent un meilleur entretien) et de proposer des suggestions. L’implication des usagers contribue à l’amélioration en continu du réseau et aide à rendre les infrastructures plus sécuritaires. 

  • Solution : Calculer les effets socio-économiques de la pratique du vélo 

L’exemple de Copenhague : il est démontré que pour chaque kilomètre parcouru à vélo, la société danoise gagne 4,80 couronnes danoises (0,85 dollar canadien) et que pour chaque kilomètre effectué en voiture le coût s’élève à 5,28 couronnes danoises (0,91 dollar canadien). L’outil « Bikenomics » aide les villes à effectuer ce type de calcul qui offre des données sur lesquelles il est possible d’appuyer des décisions. 

 

 

 

  • Solution : Sensibiliser les cyclistes de tous âges et de toutes habiletés 

L’exemple de Munich : chef de file dans les campagnes misant sur l’inclusion, Munich a développé des outils et des visuels qui représentent tous les types d’usagers. 

  • Solution : Informer et faire la promotion du vélo pour changer des habitudes 

L’exemple de Munich : la ville considère le vélo comme étant un pilier essentiel à la mobilité durable. Dans ce contexte, elle effectue des campagnes de marketing ciblées ayant pour objectif de sensibiliser les citoyens au transport actif et de les mobiliser afin qu’ils prennent part à ce mouvement. 

L’union fait la force

Le programme CIVITAS Handshake est un modèle fort inspirant de collaboration entre différentes municipalités. Le site Web du projet regorge de documents, de solutions et de ressources qui peuvent accompagner des villes intéressées par le développement cyclable. Pour découvrir le travail effectué au cours des cinq dernières années par les villes mentorées et les leçons qu’elles ont tirées de cette expérience, vous pouvez parcourir la seconde partie de cette analyse : « Devenir une “capitale vélo” : exemples concrets ».

Les municipalités de toutes tailles gagnent à intégrer et à valoriser davantage la mobilité douce sur leur territoire. D’un point de vue touristique, les visiteurs profitent d’une expérience à échelle humaine, peuvent découvrir un lieu sous une autre perspective et bénéficient d’options supplémentaires pour réduire leur empreinte carbone à destination. Enfin, lorsque les pistes cyclables des villes se connectent à de plus vastes réseaux, elles deviennent aussi attrayantes pour les cyclotouristes en quête de lieux où se poser durant leur périple. 

Image à la une : CIVITAS Handshake 

Source(s)

- CIVITAS Handshake 

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