Des milliers de plans d’eau pour la baignade, des activités en forêt, un climat tempéré ; la province a tout pour offrir des « coolcations ».
L’année 2023 fut la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale ; 2024 pourrait battre ce record… Ce n’est donc pas étonnant de voir gagner en intérêt les destinations au climat tempéré, ou en mesure de proposer de la fraîcheur durant la période estivale. Selon l’entreprise en tourisme d’aventure Intrepid Travel, c’est le cas de l’Écosse, l’Islande, la Norvège, la Finlande ou encore la Lettonie.
En quête de coolcations
La tendance du coolcationing, ou « vacances à la fraîche », se répand surtout en Europe. Les étés caniculaires des dernières années dans certaines grandes villes et dans les régions méditerranéennes ont « échaudé » les voyageurs. Selon l’enquête de l’entreprise Booking, réalisée en 2023 auprès de 31 000 voyageurs provenant de 34 pays, plus de la moitié (56 %) affirme que, face à la hausse des températures chez eux, ils utiliseront leurs vacances pour se rafraîchir ailleurs.
Bien que le soleil soit toujours synonyme de vacances estivales réussies, des températures confortables, voire fraîches, s’inscrivent plus que jamais parmi les composantes recherchées, tout comme des endroits moins fréquentés pour des vacances plus relaxantes.
La Suède saute sur l’occasion
Le nord de l’Europe gagne ainsi en popularité auprès des voyageurs. À cet effet, l’organisme Visit Sweden fait valoir ses attributs comme destination de coolcation. On y propose 11 façons de se rafraîchir. Parmi celles-ci, mentionnons les possibilités de baignade dans les plans d’eau de Stockholm, les excursions en bateau vers l’une des innombrables îles du pays, des sorties en forêt ou en montagne ou encore la découverte de chutes remarquables.
Des vacances fraîches au Québec ?
Le Québec jouit d’un climat tempéré et constitue une destination qui s’inscrit tout à fait dans cette tendance. Toutefois, les changements climatiques provoqueront des chaleurs extrêmes de plus en plus fréquemment, même pour des territoires jusque-là plutôt épargnés. En effet, le consortium en science du climat Ouranos prévoit des hausses de température importantes sur l’ensemble du Québec jusqu’en 2100. En été, cette croissance se traduira, entre autres, par une augmentation des vagues de chaleur, particulièrement dans le sud de la province.
« Par exemple, en Outaouais, alors que la température maximale régionale dépassait 30 °C environ 3 jours par année durant les dernières décennies, elle pourrait la dépasser jusqu’à 25 jours par année en 2050 et 50 jours en 2080, ce qui correspond à plus d’un mois et demi par année. » Ouranos.
Le maintien de l’attractivité du Québec passe par l’adaptation aux changements climatiques, entre autres, pour conserver ces occasions d’accès à la fraîcheur en période estivale, surtout dans les milieux urbanisés. Cette adaptation se traduit notamment par un plus grand accès aux plans d’eau, une intégration d’activités aquatiques en ville et dans les attraits extérieurs, le verdissement des infrastructures ainsi que par un plus grand accès accordé aux activités en forêt et en milieu montagneux.
Plus d’eau dans les secteurs chauds
En ville
La plage et la baignade figurent parmi les expériences touristiques les plus convoitées des voyageurs. Selon un sondage de la Chaire de tourisme Transat pour le ministère du Tourisme, quelque 45 % des voyageurs québécois sondés ayant l’intention de voyager au Québec à l’été 2024 recherchent généralement des expériences de plage et de baignade pour leurs vacances. Cette proportion s’élève à 57 % chez les répondants du Nord-Est américain et à 61 % parmi les sondés originaires de la France. Les périodes de chaleur intense vont certainement contribuer à accentuer cet intérêt.
Les accès sécuritaires aux piscines, aux lacs et aux rivières pour faire trempette comme pour la pratique d’activités nautiques constituent certainement des atouts à mettre en valeur dans l’offre touristique. À cet égard, certaines municipalités proposent des aménagements accueillants à des plans d’eau naturels. On observe aussi la multiplication de piscines qui deviennent de véritables destinations. C’est notamment le cas de la station de la Plage de la promenade Samuel-De Champlain, à Québec.
Dans les parcs thématiques
Des parcs thématiques ajoutent des composantes aquatiques à leurs installations afin de diversifier leur offre, mais aussi pour permettre aux clients de se rafraîchir et de prolonger leur visite dans ces lieux souvent très bétonnés. L’Europa Park, situé en Allemagne, détenteur du titre de « meilleur parc thématique au monde » à huit reprises par le magazine Amusement Today, dispose depuis quelques années d’un volet aquatique avec Rulantica. Les installations intérieures sont ouvertes à l’année et la section extérieure est accessible de mai à septembre. Le parc à thème Futuroscope, en France, inaugurait récemment l’Aquascope, une combinaison d’espaces intérieurs et extérieurs qui procurent des expériences aquanumériques comme de la baignade avec projections d’images, mais aussi des attractions dans l’eau ainsi que de nombreuses glissades.
Tirer profit des atouts locaux et les communiquer
Multiplier les espaces ombragés et végétalisés dans les places publiques, proposer des terrasses avec vue sur le fleuve ou sur un plan d’eau, mousser l’offre des microbrasseries ou autres produits désaltérants locaux, mettre l’accent sur les sites de baignade et de plein air de proximité, voilà autant d’avenues à emprunter pour rafraîchir les visiteurs et leur offrir des coolcations.
Image à la une : Unsplash