Comment les résidants québécois abordent-ils le tourisme dans leur propre région ? Désirent-ils s’impliquer dans le développement touristique régional ?
La Chaire de tourisme Transat a réalisé en mars 2024 une enquête pour le ministère du Tourisme auprès de 1960 Québécois. Cette étude visait à évaluer la perception des résidants à l’égard du tourisme régional. Outre le niveau de fierté des résidants, et leur perception des bénéfices et enjeux liés au tourisme, les habitudes touristiques locales, la disposition à endosser un rôle d’ambassadeur, ainsi que les actions jugées nécessaires pour améliorer l’impact du tourisme dans la région ont également été au cœur de l’enquête.
Les Québécois et leur consommation du tourisme dans leur région
L’offre touristique régionale demeure méconnue pour plusieurs résidants sondés. Malgré une présence prolongée dans leur région, avec une moyenne de 29 ans de résidence, seule la moitié affirme bien la connaître.
Les voyageurs québécois ont l’habitude de visiter le Québec, et ils sont nombreux à avoir exploré leur propre région au cours de la dernière année. Parmi les répondants qui ont mentionné avoir voyagé (84 %), les trois quarts affirment avoir visité le Québec, et la moitié disent avoir visité leur région. La découverte d’un territoire autre que le sien est toutefois légèrement plus fréquente, en effet 64 % ont mentionné avoir visité une région différente de la leur dans la province.
Les résidants participent activement à l’économie touristique locale
Près de 60 % des répondants disent prendre part mensuellement à au moins une activité touristique dans leur région.
Ces activités comprennent notamment la visite d’attraits touristiques, la participation à des événements culturels, des activités de plein air, ainsi que la fréquentation de bars, de restaurants et de boutiques locales, contribuant ainsi à la vitalité économique régionale.
Des résidants ambassadeurs touristiques ?
Les résidants adoptent une attitude nuancée quant à la promotion touristique de leur région. En effet, la moitié des répondants juge important de promouvoir leur région en la recommandant à d’autres. Au total, 63 % des sondés disent avoir suggéré au moins un attrait ou une activité locale au cours de l’année écoulée, principalement à travers des échanges directs (60 %) ; 20 % l’on fait par le biais des réseaux sociaux. Toutefois, un résidant sondé sur cinq préfère garder secret certains lieux.
Les résidants se révèlent des hôtes accueillants, mais le potentiel d’en faire de véritables ambassadeurs régionaux demeure sous-exploité. Si 80 % d’entre eux déclarent accueillir des proches en visite plusieurs fois par an, seuls 38 % profitent systématiquement de ces occasions pour faire découvrir les trésors locaux à leurs invités. Environ un tiers indique le faire de manière occasionnelle, tandis que 22 % se prêtent rarement à cet exercice.
Quelle est l’ouverture des résidants quant au développement touristique de leur région ?
De manière générale, les Québécois sondés perçoivent favorablement le développement touristique de leur région.
Les deux tiers estiment que le tourisme génère davantage de bénéfices que d’effets négatifs, seuls 8 % expriment une opinion contraire. Le soutien à la promotion touristique est également significatif. Au total, 62 % des répondants sont d’avis que leur ville doit continuer à promouvoir le tourisme pour attirer plus de visiteurs, contre seulement 10 % qui s’y opposent.
Plus de la moitié des résidants sont considérés comme des ambassadeurs du développement touristique de leur région. Ils ont une opinion favorable du tourisme local et souhaitent voir la promotion touristique s’intensifier. À l’inverse, seulement 3 % des répondants adoptent une position plus réticente, entretenant une vision négative du tourisme dans leur région et rejetant toute intensification de la promotion touristique.
Le désir des habitants d’être consultés dans la planification du développement touristique de leur région semble en contradiction avec leur perception que les décideurs tiennent compte de leurs besoins. En effet, la moitié des résidants juge important d’être consulté. Un peu plus du tiers des participants adopte une position neutre, tandis qu’une minorité (14 %) considère que leur implication n’est pas essentielle. En outre, 37 % des répondants considèrent que les instances décisionnelles tiennent compte de leurs besoins, tandis que le quart exprime leur désaccord à ce sujet, révélant ainsi une certaine polarisation des opinions sur cette question.
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