Un échantillon d’entrepreneurs québécois sondé trimestriellement sur la performance de leur organisation revient sur l’été 2024.
À chaque fin de trimestre, l’équipe de la Chaire de tourisme Transat réalise, pour le compte du ministère du Tourisme, une enquête visant à mesurer et à suivre la performance de l’industrie touristique québécoise grâce à son panel La voix des pros. Les résultats clés de la vague couvrant la période de juillet à septembre 2024 sont présentés ici. Ils suggèrent une hausse modérée de l’achalandage touristique estival par rapport à l’été 2023, malgré un contexte inflationniste persistant et des défis opérationnels.
L’achalandage touristique et les réservations de dernière minute en hausse
Une part des entreprises sondées (44 %) ont observé une augmentation de l’achalandage estival comparativement à l’année précédente, tandis que 30 % constatent une baisse. Cette disparité souligne des réalités variées au sein de l’industrie. Les réservations de dernière minute continuent de s’imposer comme une tendance forte, avec 65 % des répondants notant une augmentation de celles-ci.
L’influence de la météo sur l’achalandage
Les perceptions quant à l’effet de la météo sur l’achalandage sont partagées. Plus du tiers des organisations sondées (37 %) estime qu’elle n’a eu aucun impact, tandis qu’une proportion comparable (35 %) considère qu’elle a eu un effet négatif. Le reste des répondants (28 %) juge en avoir bénéficié.
Cette diversité d’opinions résonne avec le fait que 64 % des voyageurs québécois sondés, selon l’enquête Panel Tendances 2024 menée auprès de 975 répondants, déclarent tenir compte de la possibilité d’événements météorologiques extrêmes tels que les canicules, les ouragans ou les feux de forêt lorsqu’ils planifient leurs voyages, révélant ainsi une sensibilité aux aléas climatiques.
Le chiffre d’affaires des entreprises augmente, mais la marge bénéficiaire s’amenuise
Les visiteurs maintiennent leur niveau de dépenses. En effet, la majorité des organisations interrogées rapportent une hausse (41 %) ou une stabilité (36 %) des dépenses.
Par ailleurs, la moitié des répondants estime que leur chiffre d’affaires a augmenté. Néanmoins, 42 % des organisations signalent une diminution de leur marge bénéficiaire. Cette situation semble influencée par l’augmentation significative des salaires (85 %) et des coûts d’opération (83 %), des phénomènes documentés depuis le troisième trimestre de 2023. Le quart des répondants observe au contraire une hausse de leur marge bénéficiaire, suggérant que certaines organisations bénéficient d’une meilleure posture financière que d’autres.
Dans ce contexte inflationniste, plus de la moitié des répondants (57 %) disent avoir revu leurs tarifs à la hausse. Néanmoins, 40 % ont choisi de maintenir leurs prix, absorbant ainsi les coûts supplémentaires.
Ces résultats indiquent que, malgré une augmentation modérée de l’affluence touristique et du chiffre d’affaires, les entreprises continuent de faire face à des pressions financières dues à l’augmentation des coûts opérationnels. La tendance des réservations de dernière minute et les variations perçues de l’impact des conditions météorologiques soulignent la nécessité pour les entreprises d’adopter des stratégies flexibles et adaptatives.
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