Tourisme hivernal : que faut-il savoir en 2025 ?

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Elisabeth Sirois Elisabeth Sirois

Par sa nordicité, le Québec est une destination prisée des amoureux de plein air. Coup d’œil sur les voyageurs québécois qui embrassent l’hiver et les défis qui façonnent ce secteur.

L’hiver présente plusieurs occasions de séjours et d’excursions, tant pour les Québécois que pour les visiteurs de l’extérieur. Les congés scolaires, comme les vacances des fêtes et la relâche, favorisent les départs à cette période. La flexibilité du télétravail vient aussi faciliter les déplacements.  

Les voyageurs québécois et le tourisme hivernal

Selon une enquête effectuée par la Chaire de tourisme Transat en novembre 2024, la moitié des personnes sondées considérait effectuer un voyage d’agrément au Québec à l’hiver 2025. Parmi elles, seulement 10 % avaient déjà réservé leur voyage au moment de l’enquête, tandis que 40 % ne l’avaient pas encore fait. Ce comportement peut être expliqué par le fait que les voyageurs souhaitent une « garantie » qu’il y aura de la neige ou de la glace pour pratiquer leurs activités. Plusieurs réservent donc à la dernière minute. Ceci est un comportement que l’on observe d’ailleurs de plus en plus depuis la pandémie, au fil de nos diverses études auprès de l’industrie ou des voyageurs eux-mêmes. 

Quelque 50 % des voyageurs québécois envisageaient, à l’automne, d’effectuer un séjour d’agrément d’au moins une nuitée au Québec à l’hiver 2025. 

Les véritables passionnés de l’hiver sont rares, mais l’intérêt demeure. Selon la même enquête, un voyageur sur dix indique choisir souvent ou toujours une destination de voyage en fonction de l’offre d’activités et d’événements hivernaux. Les incitatifs pour mettre le pied dehors se multiplient. Ils aident à embrasser l’hiver, plutôt qu’à le subir. 

Les Québécois et les activités hivernales

Les Québécois qui voyagent en hiver démontrent un intérêt marqué pour les activités sportives hivernales. Parmi ceux qui prévoyaient de voyager lors de la période des fêtes, 4 voyageurs sur 10 ont indiqué qu’ils souhaitaient pratiquer un sport d’hiver ou une activité extérieure à ce moment. Cette enquête, menée par la Chaire pour le compte du ministère du Tourisme, portait sur les intentions de voyage pour la période des fêtes.  

Voici plus particulièrement les activités hivernales envisagées à ce moment : 

  • 28 % prévoyaient d’effectuer une randonnée hivernale ou de faire de la raquette;  
  • 14 % du patin à glace; 
  • 13 % de la glissade sur tube; 
  • 12 % du ski alpin ou de la planche à neige; 
  • 11 % du ski de fond; 
  • 5 % de la motoneige; 
  • 4 % du ski de montagne (randonnée alpine).  

Il est difficile de savoir si ces intentions se sont réellement concrétisées. Cela dit, une enquête similaire menée sur les voyages liés à la relâche scolaire de 2024 abonde dans le même sens. 

En effet, la moitié des répondants ayant mentionné avoir visité le Québec disent avoir pratiqué un sport ou une activité hivernale à ce moment. Parmi eux, le quart a fait de la randonnée pédestre, tandis que près d’une personne sur dix a fait du ski alpin ou de la glissade sur tube.  

Activités de plein air pratiquées au Québec à la relâche scolaire2024 

Base : répondants ayant visité le Québec durant la relâche scolaire (n=252). Note : plusieurs choix de réponse possibles. La somme des réponses peut excéder 100 %.

Notons toutefois qu’un voyageur sur cinq a mentionné avoir dû modifier ses plans de relâche en raison de la météo non clémente qui sévissait l’hiver dernier. Les prestataires d’offres touristiques de même que le secteur des festivals et événements évoluent ainsi dans un contexte dans lequel la saison froide joue un rôle considérable dans le soutien à l’économie locale et à l’attractivité de la destination, mais les défis demeurent nombreux. 

Les principaux défis du secteur

Défi no 1 Les changements climatiques et les conditions météorologiques imprévisibles 

Les changements climatiques représentent un défi majeur pour le tourisme hivernal en raison de leurs impacts sur les conditions météorologiques et les environnements naturels nécessaires aux activités extérieures. Parmi les effets observés, la réduction de l’enneigement (pouvant entraîner une dépendance à la neige artificielle en station) et le risque accru de catastrophes naturelles (p. ex. verglas) sont des enjeux qui, selon certains spécialistes, pourraient sévir plus fréquemment et de manière plus soudaine.  

Défi no 2 L’augmentation des coûts liés aux changements climatiques 

L’adaptation aux changements climatiques entraîne certainement des frais d’exploitation plus élevés. D’après le Consortium Ouranos, les stations de ski peuvent s’attendre à : 

– devoir investir davantage afin de maintenir leurs activités affectées par les épisodes de gel-dégel et les précipitations de pluie; 

– observer une diminution du nombre de jours d’exploitation causée par les aléas climatiques; 

– devoir engager davantage de personnel afin d’assurer l’entretien des pistes et leur remise en état après les épisodes de gel-dégel qui s’annoncent plus fréquents; 

– connaître une diminution de l’achalandage de 2 % à très court terme et de 6 % à moyen terme à cause des précipitations de pluie. 

Défi no 3 La perception de la clientèle et des médias face à l’hiver 

Lors de la Bourse des médias Bonjour Québec (octobre 2024), plusieurs intervenants ont soulevé l’enjeu communicationnel entourant l’hiver et les conditions météorologiques. Les messages négatifs véhiculés par les médias ont un fort pouvoir d’influence sur les visiteurs potentiels et cela est parfois très nuisible à l’industrie. Les précipitations et le climat n’étant pas les mêmes en ville qu’en montagne, plusieurs belles journées de pratique sont, chaque année, sous-exploitées. 

Rappelons que les vacances hivernales sont souvent plus courtes, axées sur des activités saisonnières spécifiques et alignées avec des obligations familiales (congés scolaires) ou professionnelles. De ce fait, elles n’ont pas le même poids économique que les vacances d’été. 

Le mode de vie nordique possède une unicité attrayante qui se décline en de nombreuses expériences. Mettre en valeur cette offre plurielle semble nécessaire, voire essentiel, pour faire concurrence aux destinations internationales. 

Image à la une : Pexels