Tourisme de nature : que faut-il savoir en 2025 ?

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Elisabeth Sirois Elisabeth Sirois

Le Québec est reconnu pour ses grands espaces et ses territoires à l’état sauvage. Coup d’œil sur les voyageurs québécois qui pratiquent le plein air et les défis qui façonnent ce secteur.  

Les activités de plein air attirent de nombreux visiteurs et motivent l’envie de voyager dans certaines destinations. Année après année, elles continuent de gagner l’intérêt et l’attention des voyageurs.  

Les voyageurs québécois et le tourisme de nature

Selon une enquête menée par la Chaire de tourisme Transat en novembre dernier, 63 % des voyageurs québécois ayant visité la province à l’été 2024 ont pris part à une activité de plein air. Au fil des années, cette expérience demeure la plus populaire auprès de cette clientèle. C’est également le positionnement clé adopté par la province auprès des marchés étrangers.  

L’offre d’activités en nature constitue ainsi LE ou l’un des facteurs prioritaires dans le choix d’une destination de voyage pour de nombreux visiteurs. En effet, selon la même enquête, 40 % des voyageurs québécois disent choisir souvent ou toujours une destination de voyage en fonction de l’offre d’activités de plein air et de nature disponible. Phénomènes géographiques uniques, paysages époustouflants; les grands espaces naturels marquent certainement les imaginaires.  

Les voyageurs qui portent le plus attention à ce type d’offre se distinguent des autres en étant majoritairement âgés de 18 à 44 ans (54 % d’entre eux, contre 34 % du reste des répondants), en étant plus scolarisés (36 % ont un diplôme universitaire, contre 24 %) et en ayant des enfants à la maison (41 %, contre 33 %). Les familles monoparentales y sont d’ailleurs surreprésentées (7 % des adeptes de plein air, contre 3 % du reste des répondants). 

Quelque 40 % des Québécois ayant visité le Québec à l’été 2024 choisissent souvent ou toujours une destination de voyage en fonction de l’offre d’activités de plein air et de nature.  

L’équipe de la Chaire a également sondé les répondants à propos de leurs passions. Le tiers des voyageurs souligne avoir une passion pour laquelle ils pourraient dépenser davantage en voyage. Parmi ces gens, 9 % seraient prêts à dépenser un montant plus élevé qu’à l’habitude pour des activités de plein air. Il s’agit de la 3e mention en importance, après les activités culturelles (15 % des mentions) et la gastronomie (10 %). 

Les prestataires d’expériences en nature et les dirigeants de parcs évoluent ainsi dans un contexte où l’intérêt pour le plein air est évident. Bien que le secteur joue un rôle essentiel dans le soutien à l’économie locale, les défis demeurent nombreux. 

Les principaux défis du secteur

Défi no 1 L’augmentation des événements météorologiques extrêmes

Le secteur du tourisme de nature est particulièrement touché par les événements météorologiques extrêmes (feux de forêt, inondations, chaleur intense, etc.). Ces phénomènes causent des dommages aux espaces naturels, en plus de représenter un enjeu de sécurité pour les pratiquants.  

Certains spécialistes entrevoient qu’ils seront plus fréquents et surtout plus forts, plus soudains et plus soutenus dans les années à venir. Ceci constitue certainement un défi de taille pour cette industrie qui dépend, à plusieurs égards, d’une météo clémente pour le bon déroulement de leurs activités.  

Défi no 2 L’accès à la nature

Bien que plusieurs exemples en mobilité durable existent, l’accès à la nature sans voiture demeure complexe. Les transports publics desservent rarement les parcs nationaux ou les zones naturelles plus reculées. Lorsqu’ils le font, les horaires sont souvent limités et les trajets nécessitent des correspondances, ce qui rallonge la durée du déplacement. 

Parallèlement, les routes menant aux parcs sont souvent mal adaptées aux piétons ou aux cyclistes, rendant l’accès non motorisé dangereux. La planification et la logistique sont souvent ardues, particulièrement pour les familles ou les personnes en situation de handicap. 

Défi no 3 Le manque de main-d’œuvre et la saisonnalité des emplois

Près de 40 % des PME québécoises peinent à recruter de nouveaux employés, et cette difficulté pourrait persister pendant au moins une décennie, selon la Banque de développement du Canada (BDC). Le secteur du tourisme de nature n’échappe pas à cette réalité.  

L’enjeu est d’autant plus critique que la croissance du bassin de main-d’œuvre au Québec est appelée à croître à un rythme inférieur à la moyenne nationale, selon le Conference Board of Canada. À ces défis s’ajoute la saisonnalité qui complique le recrutement et la rétention du personnel et compromet la capacité des entreprises à offrir une expérience client uniforme tout au long de l’année. 

Face à une clientèle toujours aussi nombreuse, le secteur doit continuer d’innover pour relever ses défis et assurer sa pérennité. 

Image à la une : Pexels