Le tourisme fluvial se transforme et fait face à de nouvelles réalités. On ne parle plus que de croisières ! De nouveaux modes de consommation font leur apparition et de nombreuses installations, telles que des hôtels flottants, font leur arrivée afin de valoriser les berges.
La Direction générale des entreprises (DGE) et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) ont publié une étude sur les meilleures pratiques internationales du tourisme fluvial. Une partie importante du document se consacre à la thématique de l’innovation. Celle-ci se décline en fonction de plusieurs sujets tels que les modes de consommation, l’aménagement des berges et la protection de l’environnement. Il est également démontré que le tourisme fluvial peut innover en s’inspirant des secteurs maritimes et nautiques. Voici quelques-unes des suggestions et des exemples du rapport du DGE et du Réseau de veille.
De nouveaux modes de consommation
L’économie collaborative se développe et le tourisme fluvial n’y échappe pas. Plusieurs compagnies offrent désormais aux emprunteurs de louer des produits ou des services plutôt que de les acheter.
L’entreprise Uber commercialise un nouveau service de transport sur l’eau. UberBOAT permet à un utilisateur de contacter un capitaine par son téléphone intelligent et d’effectuer un trajet à moindre coût. D’abord testé lors d’évènements ponctuels, tels que le Festival de Cannes, le service est officiellement offert depuis juin 2017. Pour l’instant, la Croatie est l’unique destination desservie (voir la vidéo suivante).
Source : YouTube
Développé depuis quelques années, le boat-club offre de consommer les activités nautiques d’une nouvelle façon. Par un abonnement annuel, un membre accède à plusieurs sites et aux bateaux s’y trouvant. Le concept est présent aux États-Unis et il permet une augmentation du nombre d’adeptes en rejoignant une clientèle qui ne souhaite pas nécessairement devenir propriétaire d’un bateau. Cette formule se développe également en France. Dans ce pays, elle est majoritairement présente le long du littoral comme le propose le Bénéteau Boat Club.
Les plateformes collaboratives apparaissent au rythme des changements dans les modes de consommation. Les sites tels que Boatsetter, Click & Boat et Hey Capitain constituent des services de location de navires. Ils mettent en relation les propriétaires et les clients désirant pratiquer des activités telles que la pêche, une croisière ou des sports nautiques, seuls ou accompagnés du capitaine. Tous les exemples peuvent se reproduire dans le tourisme fluvial dans le cas de territoires où la plaisance privée est développée.
La valorisation d’un cours d’eau
L’aménagement des voies navigables possède de nombreux avantages. En plus d’inciter à la réappropriation des berges et des plans d’eau, cela apporte une attractivité supplémentaire et l’exploitation de secteurs sous-estimés (lire : La reconquête touristique des berges fluviales).
Les baignades urbaines
Les baignades dans les cours d’eau urbains ont mauvaise réputation en raison d’aspects liés à la sécurité et des dangers sanitaires. Toutefois, cela tend à changer depuis quelques années grâce à de nombreux efforts de dépollution. Plusieurs grandes villes, notamment Copenhague, Berlin et Zurich, possèdent leur espace de baignade dans leur voie navigable. Dans le cas de Paris, la Ville souhaite rendre officiellement accessible la baignade dans la Seine en 2024, juste à temps pour les Jeux olympiques. D’ailleurs, le cinéaste Wilfrid Duval d’Urbaparis a réalisé une courte vidéo expliquant les enjeux d’un tel projet.
Il existe également un concept des piscines flottantes. Il s’agit de structures installées sur un plan d’eau permettant une baignade propre et sécuritaire. Dans plusieurs cas, elles sont démontables et peuvent être déplacées selon les saisons ou les conditions météorologiques. C’est le cas des piscines Mobipool comme l’illustre l’image suivante.
Source : Youtube
Hôtels flottants
Certains hôtels sont aménagés directement sur l’eau. En Norvège, l’Arctic Bath Hotel & Spa ouvrira bientôt ses portes et sera situé directement sur la rivière Lule. Au Québec, un nouveau projet d’hôtel flottant verra le jour à l’été 2018 à Salaberry-de-Valleyfield. L’entreprise Flotel s’installera dans la baie Saint-François. La structure écoresponsable disposera de six chambres réparties sur trois plateformes indépendantes, mais reliées entre elles. Elles seront dotées d’une terrasse privée avec fauteuils et foyer, d’un grand lit et d’une salle d’eau
Source : Flotel
Marché urbain
Depuis 2012, l’Association le Marché de l’Eau offre aux Parisiens la possibilité d’acheter des fruits et des légumes biologiques acheminés par bateau. Les consommateurs doivent s’abonner au service et récupérer leur panier de denrées aux points de relais. Cette activité s’inscrit directement dans les tendances du slow food et du bien-être.
La protection de l’environnement
Plusieurs enjeux environnementaux affectent le tourisme fluvial, dont le besoin de réduire ses impacts sur le milieu naturel. De nombreuses compagnies optent pour des navires avec un type de propulsion hybride ou 100 % électrique.
Des outils développés par le secteur nautique présentent un fort potentiel pour les territoires ayant des activités fluviales. C’est le cas du projet C’mon spot de l’Agence des Aires Marines Protégées. Le portail Web sensibilise de manière ludique et pédagogique aux enjeux environnementaux des sites de pratiques des activités nautiques le long du littoral breton. Il fournit également des informations sur les interdictions et les diverses précautions à prendre selon le site fréquenté.
Source : C’mon spot
En plus d’être des éléments importants de l’offre fluviale, ce type d’installations et d’activités participe au dynamisme des milieux urbains en animant et en valorisant les voies navigables des villes.
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Source de l’image à la une : Pexels